Une parole de Saint Grégoire le Théologien

UNE PAROLE DE SAINT GREGOIRE LE THEOLOGIEN

Tous ceux qui ont vécu en accordance avec Dieu vivent toujours dans la compagnie de Dieu même s’ils ont quitté cette vie ici-bas. C’est pour cela que Dieu est désigné comme le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob puisqu’il est le Dieu des vivants et non pas le Dieu des morts. Hier j’étais crucifié avec Lui et aujourd’hui je suis glorifié avec Lui.

Un Dieu qui s’incarne nous était nécessaire, un Dieu livré à la mort afin que nous puissions avoir la vie. Nous avons été mis à mort comme Lui afin que nous soyons purifiés ; nous ressuscitons avec Lui parce-que nous avons été livrés à la mort comme Lui ; nous sommes glorifiés avec Lui parce-que nous ressuscitons avec Lui.

Mieux vaut choisir de lutter plutôt que de jouir d’une paix qui nous sépare de Dieu. La Foi qui m’a été transmise par les saints Pères est celle que j’enseigne en toute circonstance sans que je ne l’accorde à l’air des temps ; c’est cette Foi que je ne cesserai jamais d’enseigner. Je suis né en elle et je vis par elle.

De même qu’un poisson ne peut nager hors de l’eau et qu’un oiseau ne peut pas voler en l’absence d’atmosphère, le chrétien ne peut avancer d’un seul pas sans le Christ.

A propos du chemin spirituel

Nous ne devons pas dire vous devez (We must not must: Archiprêtre Michael Gillis)

Que dois-je faire pour être sauvé ? C’est une question normale lorsque nous atteignons l’étape de notre voyage spirituel au cours de laquelle nous commençons à réaliser que quelque chose cloche, que quelque chose est faux entre moi et Dieu. C’est une question naturelle, mais c’est une mauvaise question, du moins selon l’archimandrite Emilianos de Simonopetra (monastère sur le mont Athos). L’archimandrite Emilianos affirme dans une conférence intitulée «La progression de l’âme» qui a été transcrite et traduite en anglais et qu’on peut trouver dans le livre, Le chemin de l’Esprit : Réflexions sur la vie en Dieu.

« Ainsi, le premier élément dont nous avons besoin lorsque nous entamons pour notre voyage (spirituel) est le sentiment d’exil »

L’archimandrite Emilianos concède un peu plus tard que des mots comme «sentiment» sont inexacts et peut-être trompeurs parce qu’ils sont des mots que nous utilisons habituellement pour décrire une vaste gamme de passions et de sensations : j’ai faim, je me sens triste, je sens un caillou dans ma chaussure. Cependant, il fait exprès d’utiliser un mot tel que «sentiment» parce qu’il veut souligner l’expérience réelle de la vie spirituelle par opposition à une spéculation métaphysique ou philosophique sur la vie spirituelle. Il compare le voyage spirituel à un parcours vers la boutique du coin. Vous savez ce que vous rencontrerez le long du chemin vers le magasin parce que vous l’avez déjà connu avant : vous l’avez vu, entendu, senti et vécu. L’Archimandrite Emilianos dit que c’est la même chose pour le chemin spirituel, sauf que vous ne l’expérimentez pas avec les sens physiques, mais vous l’expérimentez intérieurement. Et parce que l’on fait effectivement l’expérience de la vie spirituelle, le mot «sentiment» est un mot qu’il est adéquat d’utiliser pour commencer à décrire les expériences de la vie spirituelle.

 

Et cette première expérience, ou du moins celle qui nous amène à commencer volontairement  le chemin spirituel, ce «premier élément» comme le dit Archimandrite Emilianos, c’est le sentiment d’exil, ce sentiment que tout n’est pas en règle  entre moi et Dieu, qu’il y a en quelque sorte une barrière, un mur entre moi et Dieu.

 

«Devant nous se tient maintenant l’âme ébranlée, l’âme exilée, emprisonnée par quatre murs et incapable de voir quoique ce soit. Cette même âme, cependant, cherche à briser la barrière, à briser les murs dans lesquels elle se trouve, et elle cherche à vivre avec Dieu. Comment doit-elle procéder ? »

 

L’Archimandrite Emilianos pose la question en utilisant le verbe «doit» (devoir), puis il fait aussitôt la déclaration suivante :

 

«Ici, nous devons savoir que, contrairement à nos attentes, il n’y a pas de« doit » (devoir, obligation). Un tel mot n’existe pas dans la vie chrétienne. L’idée que quelque chose «doit» être, ou «doit» avoir lieu, est un produit de l’intellect; c’est quelque chose qui résulte comme une conclusion logique, une déduction basée sur quelque chose dans les Évangiles, ou que le Christ a enseigné dans ses paraboles, ou qui concerne ses enseignements éthiques pour faire ceci ou cela. Mais le mot «doit» n’a jamais poussé personne à faire quoi que ce soit. Au contraire, il vous fait vous sentir comme un esclave et vous décourage de progresser. La force du «doit» n’émeut ni Dieu, ni le cœur [humain]. Il ne concerne que la logique de la délibération humaine, l’endurance de la détermination humaine, qui, comme nous le savons tous, est quelque chose qui s’étiole et s’évanouit très facilement. »

 

Parce que le «doit» est un produit de la délibération humaine et de la détermination, il ne peut jamais fonctionner dans le domaine spirituel parce que le cœur humain est tellement faible. Ce dont je suis convaincu aujourd’hui et déterminé avec tout mon cœur à faire, peut changer en un instant. De nouvelles informations, des circonstances différentes, des relations changeantes, tout cela et davantage influencent nos cœurs et nos esprits. L’archimandrite Emilianos le dit ainsi :

 

«La chose la plus fragile dans le monde est le cœur humain, avec toutes ses délibérations et déterminations. Les traits que vous avez et que j’aime, je peux plus tard les haïr. Et les caractéristiques   que vous avez et que je déteste maintenant peuvent plus tard faire que je vous aime. Je peux vous condamner, et en même temps proclamer que vous êtes la meilleure personne dans le monde. Je peux vous exalter jusqu’au ciel, et en même temps je peux vous souhaiter d’être en enfer. Je peux décider de devenir un saint, et au même moment je deviens un démon. »

 

Maintenant, je me rends compte que certains de mes lecteurs peuvent ne pas savoir que leur cœur est si changeant. Certains d’entre vous se disent peut-être : «Eh bien, je connais d’autres personnes qui sont inconstantes, qui ne respectent pas leurs engagements, qui n’ont pas la force intérieure ou la volonté de déterminer ce qui doit être fait et de s’en tenir jusqu’au but recherché. Mais moi je ne suis pas comme ça. »Pour ceux qui ont cette pensée, laissez-moi vous dire quelque chose que mon père spirituel m’a dit une fois. Il a dit que pour chaque péché que je vois chez les autres, si je suis capable de le voir c’est parce que le même péché existe en moi. Je peux ne pas exprimer le péché de la même manière, je n’ai peut-être pas eu, comme disent les détectives à la télévision, les mêmes «moyens, motivations et opportunités» que d’autres pour commettre de façon plus audacieuse et extérieure les péchés qui m’envahissent le cœur ; mais les péchés sont là néanmoins. Et si je suis prêt à demander à Dieu de me montrer les péchés dans mon cœur, soit dans ce cas, l’inconstance de mon cœur, de mon esprit et de ma volonté, Dieu sera probablement assez gracieux pour me les montrer. Les hymnes de l’Église nous enseignent qu’il est dangereux de dire avec le Pharisien : «Je ne suis pas comme les autres» (Luc 18, 11).

 

Mais pour l’Archimandrite Emilianos, l’inconstance ou le changement sont des caractéristiques de chaque cœur humain et esprit, c’ est pourquoi, pour lui, des mots tels que «doit» n’existent pas dans la vie chrétienne. Tout ce que je découvre sur la base de ma compréhension des manières ou principes ou «lois» de la vie spirituelle ne peut être appliqué de façon catégorique. Ni en ce qui me concerne et ni en ce qui concerne les autres. Cela ne signifie pas que nous ne découvrons pas des principes, des lois ou des lignes directrices pour la vie spirituelle, ni qu’ils ne peuvent être partagés avec d’autres. Ce que cela signifie, c’est qu’ils ne peuvent pas être appliqués, soit à moi-même ou à autrui, comme des contraintes, comme des «obligations ou devoirs» qui nous lient et nous asservissent. Quand on essaie de faire des progrès dans la vie spirituelle sous la contrainte des obligations (« on doit »), alors selon l’Archimandrite Emilianos, «cela fait que tu te sens comme un esclave et cela te dissuade de progresser».

 

Donc, s’il n’y a pas de «devoirs» dans la vie chrétienne, alors qu’est-ce que nous avons ? Comment pouvons-nous enseigner et nous guider sur le chemin spirituel ? Eh bien je pense que l’Archimandrite Emilianos dirait, que d’abord, il faut s’appuyer très humblement, avec prudence sur notre propre expérience réelle. Pour employer sa métaphore, c’est comme donner des directions pour aller à la boutique du coin. Si je n’y ai jamais été, alors je ferais mieux de garder la bouche fermée sur la façon d’y arriver, même si j’ai étudié toutes les cartes. Et si je sens que je dois parler, alors je dois parler avec attention, réalisant que beaucoup de ce qu’une personne éprouve effectivement le long du voyage ne sera pas communiqué par n’importe quelle carte. Et même si j’ai fait ce voyage moi-même une centaine de fois, il faut un grand soin pour donner les directions, car ce qui est pour moi un repère évident sur le chemin peut être complètement manqué par quelqu’un d’autre qui emprunte exactement le même chemin. Guider quelqu’un sur le chemin de son voyage spirituel vers Dieu est très semblable. Les points de repère de mon expérience avec Dieu qui se démarquent dans mon esprit comme les plus significatifs, peuvent ne pas être exactement les mêmes points de repère qu’un autre rencontre ou trouve significatif.

 

Il m’est arrivé à plusieurs reprises dans le cadre d’une conversation avec mon père spirituel ou une autre personne sage ou en lisant un livre d’un écrivain spirituel que j’ai eu le « déclic» le moment où j’ai réalisé que j’ai effectivement eu une certaine expérience intérieure que, à l’époque, je ne considérais pas significative. Mais quand j’entends ou lis quelqu’un d’autre parler de la signification de ce qui semble être la même expérience dans son voyage, alors je commence à réfléchir sur ma propre expérience et je commence à réaliser qu’il y avait en effet beaucoup plus de signification dans cette expérience que je n’avais déjà réalisé. Je ne l’ai pas vu, ou je n’ai pas remarqué son importance à l’époque. Comme marcher vers le magasin du coin, même si tout le monde prend exactement le même itinéraire, tout le monde est susceptible de remarquer les repères différents et d’apprécier les différents sites, odeurs et sons le long du chemin. C’est pourquoi «doit» est un mot si dangereux dans notre vocabulaire spirituel.

 

J’aimerais terminer aujourd’hui en soulignant que le «doit» peut être communiqué sous de nombreuses formes sans réellement dire le mot «doit». D’une manière générale, le mot «devrait (ou bien vous devriez», surtout dans le contexte de l’orientation spirituelle, porte la même force que «doit»)… C’est devenu une sorte de carton rouge pour moi, ce mot «devrait». Dès que j’entends les mots «vous devriez» se formant dans mon esprit, moi-même ou à d’autres, je le considère comme un signe que j’ai probablement cessé d’avoir une inspiration spirituelle réelle ou une orientation utile, et que je suis probablement en train de m’appuyer sur ma propre analyse rationnelle, mes propres déductions et conclusions. Quand je commence à entendre le mot «devrait» dans mon esprit, alors je me dis, «puisqu’il s’agit du conditionnel devrait », il vaut mieux probablement arrêter maintenant. Il faut se taire et prier.

 

Je ne le fais pas toujours. En fait, je ne me tais pas autant ou aussi vite que je le voudrais. Parfois, l’analyse rationnelle est tout ce que je possède ou tout ce que je semble avoir. Et quand c’est le cas et que les circonstances sont telles que je me sens obligé de dire quelque chose, alors je fais de mon mieux pour prononcer mes mots aussi librement que possible. Je ne veux pas que mon enfant spirituel ou qui que ce soit et qui vient à moi pour obtenir des conseils, se sente pris au piège, se sente asservi, ou se sent comme s’il devait faire ce que je lui dis ; p arce que s’il se sent prisonnier et esclave, parce-que dans ce cas, et selon l’Archimandrite Emilianos, il ne va pas aller de l’avant, il restera bloqué où il est. Le progrès dans la vie spirituelle, dans la vie chrétienne avec Dieu, ne se fait que dans la liberté, seulement lorsque nous apprenons «à agir et à avancer sur la base  … d’une sorte de vision, c’est-à-dire sur la base de la perception intérieure de l’âme et un sentiment pour ces choses ». Quand nous agissons de cette façon, il n’y a pas de «doit-obligation ». Il n’y a que des repères établis par ceux qui nous ont précédés, en fait des conseils de voyageurs (spirituels) chevronnés, ceux que nous appelons nos pères spirituels et nos mères.

Source:http://www.pravmir.com/must-not-must/

Critiquer quelqu’un cela est parfois comme si on le tapait…

Critiquer les autres peut être semblable à leur taper dessus….

En nous concentrant sur les péchés des autres, nous nous fixons comme mission de les corriger. Nous nous voyons appelés à aider ces pauvres malheureux en signalant leurs péchés et en leur disant comment ils peuvent devenir de meilleures personnes. Nous affirmons ne pas vouloir critiquer pour critiquer mais nous voulons être utiles. «Ne vous offensez pas», disons-nous, car «Je ne cherche qu’à vous aider à voir vos défauts, afin que vous puissiez devenir une meilleure personne. Je ne fais que signaler votre erreur parce que je vous aime, et comme une personne bienveillante je souhaite pour vous le meilleur ».
En vérité, l’esprit de jugement risque selon toute probabilité d’être contre-productif, car nos corrections peuvent être comme si nous frappions la personne, et notre analyse critique de leur comportement, de leur personnalité, ou même de leurs péchés, peut causer plus de dommages que de bien. Si nous voulons vraiment les aider, nous ferons mieux d’offrir  des pensées bonnes et aimables, de parler avec des mots d’amour et d’encouragement, et de prier pour ces personnes. Nous ne leur faisons pas une faveur en faisant office de thérapeute, en jugeant leur comportement et en les corrigeant comme si nous étions un fonctionnaire nommé par le tribunal. Les mots d’encouragement sont beaucoup plus susceptibles d’aider la personne, qu’une action négative et critique.

Refléter l’amour du Christ est beaucoup plus profitable pour ceux que nous aimerions aider, car lorsque nous vivons le Christ, la grâce abonde. D’autres voient l’amour que nous avons pour eux, et sont à leur tour attirés vers ce que nous avons. Seul le Christ peut changer le cœur, conduire le pécheur à la repentance, et apporter la guérison. Nous  ne pouvons qu’être l’agent de cette transformation en permettant à l’amour du Christ de briller à travers nous, et en démontrant sa grâce transformationnelle par la façon dont nous vivons, et comment nous aimons, et comment nous ne jugeons pas.

Cela dit, il y a certainement des moments où les gens doivent être corrigés pour leur propre bien. Lorsque ces occasions se produisent, nous devons nous assurer que la correction est donnée dans un esprit  d’amour, de sorte que la façon dont  le message est délivré  n’entrave pas son objectif. Des prêtres, des parents, des patrons et parfois même des amis peuvent être appelés à offrir de tels conseils, mais l’esprit d’amour doit toujours rester au centre du message.

C’est le Saint-Esprit qui nous donne le pouvoir de vivre en Christ et d’aimer les autres. Seule la grâce de Dieu peut changer les cœurs, et nous ne devons pas permettre à notre propre esprit critique d’entraver l’action de l’Esprit Saint chez les autres.

 

http://www.pravmir.com/correcting-others-can-like-hitting/

Source: The Morning Offering

Hegumen Tryphon, Abbot of All-Merciful Saviour Monastery

 

Sur le fils prodigue…(Saint Justin Popovitch)

 

Seul l’Evangile du Christ connaît dans sa plénitude le mystère du péché, la nature du péché, et tout ce qu’il recèle en lui-même. Le Fils prodigue de l’Evangile est l’exemple parfait du pêcheur repenti (Luc 15 :11-32). C’est par l’intermédiaire de sa libre volonté que le ciel et la terre, le diable et Dieu, l’enfer et le Paradis interviennent dans sa vie. Le péché appauvrit progressivement l’homme et tout ce qui est de Dieu en lui ; il paralyse en lui tout ce qu’il peut y avoir de divin en lui comme tout ce qui est nostalgie de Dieu. Mais le péché ne laisse pas l’homme définitivement abandonné à la répugnante étreinte du diable. Alors il garde les pourceaux de son patron –le diable- et ces pourceaux sont les passions toujours insatiables. La vie de l’homme n’est pas autre chose qu’une telle vie, c’est une vie où l’esprit s’égare et se brise, car dans cet émouvant récit, le Seigneur dit du fils prodigue : « et quand il revint à soi » (Luc 15 :17). Comment put-il revenir à soi ? Par le repentir. Oui, c’est le péché qui pousse l’homme à l’errance. Tout péché, fut-ce le moindre d’entre eux, représente toujours un égarement de l’âme, une aliénation de l’âme. Par le repentir l’homme reprend son esprit, revient à soi. Et sitôt rentré en soi il s’écrie vers Dieu, il hurle vers le ciel : « Père, j’ai péché vers le ciel et contre Toi » (Luc 15 :21). Et son Père des cieux ? Toujours mû par son immense amour de l’homme, il aperçoit son fils repentant qui se hâte vers Lui, il le plaint, il accourt, il l’embrasse et le baise, puis il ordonne à ses serviteurs célestes, les saints Anges : « Sortez la plus belle robe et revêtez l’en, et mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras et tuez-le : mangeons et réjouissons-nous car mon fils qui voici était mort et il revit ; il était perdu et il est retrouvé. Et ils se mirent à se réjouir » (Luc 15 : 21-24). Il en va ainsi de chacun d’entre nous comme de chaque pécheur repenti : c’est une réjouissance au ciel pour le Dieu tout –ami de l’homme et pour ses anges. Tout péché qui a fait l’objet d’un repentir conduit l’homme vers l’étreinte de Dieu, vers l’éternel Royaume du repentir de notre Père des Cieux. Mais tout péché qui ne fait pas l’objet d’un repentir produit la mort dans l’âme de l’homme, pour ensuite le projeter dans l’enfer éternel du diable. Seigneur, accorde-nous le repentir.

6ème centurie ascétique. Saint Justin Popovitch,(1894-1979).Les Voies de la connaissance de Dieu. Editions L’AGE D’HOMME. (1998).

Un conseil d’un Ancien

Nous ne savons pas à quoi Dieu ressemble ; ainsi nous lisons dans Jean 1:18: Personne n’a jamais vu Dieu. C’est vrai, mais nous pouvons Le rencontrer dans la prière. Allez dans votre chambre, dans votre pièce, dans votre cœur, et surtout, pensez vraiment à qui Vous allez parler, et dites alors ce que moi, un vieillard, je vous enseigne : «Je vous remercie, Seigneur, de m’avoir amené à parler avec Toi ; moi … le plus grand pécheur parmi tous ! »  Et alors tenez-vous droit et parlez à Dieu.

Après tout, qu’est-ce qu’Il nous demande ? Il demande que nous rejetions en nous tout le péché qui nous souille. Qu’il soit minuit ou midi, parce que nous péchons tout au long du jour, entrez dans la profondeur de votre âme et parlez à Celui qui pardonne toutes vos iniquités (Psaume 103: 2). Et puis dites : «Pardonne-moi, Seigneur, pardonne-moi, car je ne savais pas qu’ils se produisent devant Tes yeux ! Mon cœur était comme mort et je ne pensais pas à Toi ». Agissez ainsi tout au long de la journée et apprenez à vous tenir devant Dieu, car vous vous purifierez ainsi et vous préparerez au jugement qui vient.

Et encore, vous verrez non seulement votre petitesse et l’abondance de vos péchés, mais aussi la bonté de Dieu, qui ne veut pas la mort du pêcheur mais qu’il change de conduite et qu’il vive (Ez 33, 11). Toutes les prières sont belles, et il est bon que vous lisiez le Livre des heures et le Canon de supplication à la Très Sainte Mère de Dieu. Mais si vous n’avez que peu de temps, tenez-vous droit devant Dieu comme je vous l’ai enseigné, et parlez-lui de toute la plénitude de votre cœur. Faites ceci et commencez à sentir Dieu ! Et vous vous rendrez compte que tout ce que vous faites, vous le faites devant Dieu !

Et encore, rappelez-vous que quand vos prières cessent, alors le péché commence ! Même que l’interruption de la prière elle-même est pêché. En vérité, Dieu a dit : «Soyez saints !» Et je n’ai jamais entendu parler de saints qui ne priaient pas. Même l’apôtre Paul demande de prier «sans cesse» ! Sans cesser – et pas seulement de temps en temps.

Au cours premiers siècles du christianisme, il n’y avait pas de prêtres, pas d’églises, pas de monastères, juste une communauté de croyants au milieu du monde païen. L’apôtre leur a demandé de prier sans cesse, et cette exhortation s’applique également à vous qui n’avez pas le temps de prier. Après tout, même ceux qui ont vécu pendant les temps apostoliques ne savaient pas combien de temps ils auraient pour la prière, parce qu’ils subissaient la persécution…

Elder Julian Lazăr from the Romanian Skete of St John the Baptist, Athos: About the prayer and holiness