Extraits de lettres écrites par le Père Jean Romanidès (1927-2001) et qui se trouvent dans un livre qui présente pour la première fois en langue française l’œuvre de ce grand théologien grec du XXème siècle. Ce livre s’intitule Théologie Empirique et il est publié dans le cadre de la collection Contrelittérature aux éditions de l’Harmattan.
Le Père Jean Romanidès était ami avec la famille Pateras. Le père de famillle, Panagos, tomba malade du cancer ; alors sa fille aînée pria pour prendre la maladie de son père afin qu’il pût élever sa petite sœur. Le Seigneur exauça cette demande et Irène contracta la maladie. Elle devint moniale, puis son père sous le nom de Xénophon et sa mère sous le nom de Marie fondèrent un monastère dans l’île d’Oinoussa…
Les lettres que le P. Romanidès a écrites aux Patéras et en particulier à Irène sont d’une grande beauté…en voici deux extraits :
« Nous avons été infiniment affligés à cause de la santé de notre bien aimée Irène. Aujourd’hui que nous avons, nous aussi, une fille, nous comprenons mieux la peine des parents pour leurs enfants. Nous devrions toujours appuyer notre espérance sur le Père de Notre Sauveur, sur Sa Sainte Mère et tous les saints que Dieu écoute comme Ses amis. A cause de son amour pour son peuple, Moise disputa avec Dieu et, par sa prière sauva ce peuple à la nuque raide d’une ruine certaine. Puisque Dieu a écouté son ami Moise, combien plus exauce-t-Il les supplications de la Toute Sainte fait pour nous.
La Mère de Dieu et les saints prient pour notre salut et pour tout ce qui y contribue.
Dieu est bon et fait toujours ce qui est bon pour nous en vue de conduire notre amour à la vraie perfection.L’épreuve n’est considérée comme un mal que par les êtres intéressés qui ont aimé le monde et qui servent leurs propres désirs. Envers eux se révèle la colère du Haut du Ciel. Celui qui aime réellement Dieu affronte l’épreuve avec la force du Saint Esprit et, au lieu d’en être diminué, il grandit, et plus il est éprouvé, plus il se réchauffe, et un feu s’allume à l’intérieur de son cœur ; et dès lors que le cœur brûle du feu de la divinité, le diable se retire, n’ayant plus de part en lui ; alors l’homme devient lumière et brille désormais comme la lumière ; et les ténèbres s’en vont de son for intérieur.
Pour ceux qui aiment Dieu, tout concourt au bien, et avant tout nos afflictions. Malheur à nous quand nous ne comprenons pas ce qui nous arrive pour notre bien.
Que Dieu envoie Sa main, que la santé d’Irène s’améliore et que nous nous réveillions enfin. Dans chaque respiration, dans chaque souffle, se trouve Dieu le Tout-Puissant, mais comme l’omniscient connaissant notre bien. Disons sans cesse « que Ta volonté soit faite », mais supplions le Mère et les amis du Christ, et le Christ d’envoyer Sa main.
Ma chère Irène, aie toujours à la main ton chapelet et la prière à la bouche, et ton esprit à la prière. Ne doute jamais de l’amour de Dieu. Avec la grâce que Dieu donne toujours, lorsque nous la demandons, notre croix devient une arme contre le diable. Le diable craint beaucoup la croix non seulement celle du Seigneur, mais encore celle de tout un chacun, car en elle il se trouve détruit, tandis que par elle l’homme est mené à la perfection. Dieu a pour amis ceux qui portent la croix car leur amour passe celui du monde lequel ne cherche que son intérêt.
Et aussi :
« Nous avons appris qu’Irène est très gravement malade et nous en sommes tristes. Qu’elle n’abandonne pas même un instant la prière de Jésus et le chapelet. Cette prière est une arme puissante et l’énergie de Dieu règne en permanence dans le cœur de l’homme ; il suffit que ce dernier le désire et ne laisse pas sa pensée s’éparpiller sur les choses vaines de ce monde. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ».
Lorsqu’il apprit la dormition d’Irène, Père Jean Romanidès, fit parvenir à ses proches parents une lettre de consolation et d’encouragement où il raconte que dans le cas des saints, la peine de les avoir perdus se change en joie, et il termine par ces mots : « Efforçons-nous tous de nous préparer afin que notre exode soit aussi chargé d’allégresse…Que Dieu nous couvre tous, comme Il a fait pour notre chère Irène ».
Source : Extrait de : Jean ROMANIDES. Théologie empirique. Présenté et commenté par Mgr Philarète.
Collection : CONTRELITTERATURE.
L’Harmattan, 2015.
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