Un conseil de saint Isaac le Syrien (évêque de Ninive)

Quand tu désires mettre quelqu’un sur la bonne voie, entoure le d’abord de tendresse et d’affection. En effet rien n’incite mieux le pécheur au remords, à l’abandon de son mauvais penchant et à la conversion que les bienfaits matériels et le respect qu’il voit chez toi. Avec amour dis lui quelques mots, ne te mets pas en colère contre lui de sorte qu’il ne voie en toi  aucun signe d’animosité. Car l’amour ne connaît ni la colère ni l’irritation.

Saint Isaac le Syrien

 

 

Sur la prière…

La prière est plus puissante que le péché. Le péché détruit les forces physiques et morales de l’homme, mais il ne peut détruire la puissance de la miséricorde et de l’amour de Dieu.

« Dieu est plus fort que les hommes ».I Cor. 1,25. Dieu continue toujours à aimer l’homme, avant, pendant et après le péché.

La prière, en tant que relation entre l’homme et Dieu, nous met en relation avec sa miséricorde qui remet les fautes les plus graves. En soi, la prière est une manifestation de repentir et de retour à Dieu. Dieu est toujours disposé à accueillir ceux qui reviennent à Lui, car il ne désirepas la mort du pécheur, mais il désire qu’il se convertisse et qu’il vive (Ez. 18,23).

 

S’il est vrai que le péché détruit une grande partie de la force que l’homme a acquise par la prière, il ne peut toutefois venir à bout de tout ce que l’homme a obtenu dans la prière. Si,après avoir prié, nous succombons, quel que soit le genre de notre péché, nous conservons toujours en nous un reste de la puissance acquise par la prière. Et cette puissance finit par reprendre le dessus. Après les plus grandes fautes, il reste toujours dans le cœur de l’homme et dans sa conscience un fond de puissance spirituelle, qui s’est formé en lui par la prière offerte à Dieu avec un cœur sincère et une conscience qui refuse le péché.

Par la prière assidue, l’homme acquiert petit à petit un trésor de puissance spirituelle qui finalement parvient, non seulement à annuler tout péché, mais à purifier la conscience du sentiment pénible causé par le péché. La joie de la rémission et du salut vient remplacer l’affliction et la douleur causées par le péché. La prière s’avère être la pleine guérison de l’âme.

Mais cela ne s’accomplit pas en un jour, ni même en une année. C’est au cours de longues années que la prière réalise son œuvre de maturation, lente mais continue, en vue de détruire le désir du péché et de laver progressivement la conscience.

Lorsque la vie de prière est suffisamment mûre, la lumière du salut commence à briller d’une façon intense et inattendue à l’intérieur de l’âme, avec une joie indicible qui s’étend à tout l’être intérieur de l’homme. Cette lumière intérieure, qui n’apparaît que tardivement et qui semble être soudaine, est en réalité l’œuvre de longues années, le fruit de milliers de prières.

Conseils pour la prière par P. Matta el Maskine. Monastère de Saint Macaire le Grand en Egypte.

https://www.luminpdf.com/viewer/nfb6tprjNkCnY27gQ

Et de nouveau c’est le mois d’Aout

 

 

Le mois d’Août est consacré par notre sainte Eglise orthodoxe  à la Mère de Dieu. C’est une bonne occasion pour garder dans nos cœurs la mère de notre Sauveur. La Mère de Dieu est honorée par les chrétiens orthodoxes de différentes façons: on la désigne par la « toujours vierge » ou la « toute sainte » et parfois par la « reine des cieux ». Le 15 Août on célèbre la fête de la Dormition et cette fête est précédée par une période de jeûne qui commence le premier du mois. Que la Mère de Dieu intercède pour nous!

Méditation

Oui, DIEU a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il en a fait une image de sa propre nature ; c’est par l’envie du diable que la mort est entrée dans le monde : ils en font l’expérience, ceux qui lui appartiennent !

Telle est la bonne nouvelle  annoncée par la Sagesse

Après la mort et immédiatement, l’âme fidèle continue à vivre, non pas de la survie traditionnelle du shéol, où les âmes, loin de DIEU mènent une morne existence d’ombres, mais d’une vie  sans fin de bonheur auprès de DIEU

Question : puisque DIEU est juste, comment expliquer que souvent ici-bas les justes soient malheureux et les méchants heureux ?

Ce qui se passe en ce monde n’est que la préparation de l’au-delà. Le bonheur n’est pas plus un signe de la faveur de  DIEU que le malheur ne l’est de sa réprobation. Les souffrances du juste n’ont d’autre but que de le purifier et de lui valoir une récompense meilleure.

Sa mort prématurée le sauve des périls que la perversité d’un milieu hostile pourrait faire courir à sa candeur

S’il ne laisse pas de postérité, il recueillera dans l’au-delà le fruit de ses travaux.

Une seule chose compte, c’est de pratiquer la volonté de DIEU et de vivre dans son amour. Celui qui est fidèle possède dès maintenant la vie qui ne finit pas ; le pécheur connait déjà la mort, une mort éternelle

Chacun a le pouvoir, la liberté de se sauver ou de se perdre

DIEU aime tous les êtres qu’il a créés, sans distinction

Il a pitié de tous et ferme les yeux sur les péchés des hommes pour qu’ils se repentent

Il déploie une stratégie de miséricorde pour amener les pécheurs à se convertir

Par une série d’épreuve, il les avertit du danger qu’ils courent et leur temps et lieu pour se débarrasser de leur méchanceté

Il ne frappe que les pécheurs obstinés, qui repoussent les avances de sa miséricorde et bravent sa toute puissance

 

Le chrétien qui est dans l’épreuve…

Extraits de lettres écrites par le Père Jean Romanidès  (1927-2001)  et qui se trouvent dans un livre qui présente pour la première fois en langue française l’œuvre de ce grand théologien grec du XXème siècle. Ce livre s’intitule Théologie Empirique et il est publié dans le cadre de la collection Contrelittérature aux éditions de l’Harmattan.

 

Le Père Jean Romanidès était ami avec la famille Pateras. Le père de famillle, Panagos, tomba malade du cancer ; alors sa fille aînée pria pour prendre la maladie de son père afin qu’il pût élever sa petite sœur. Le Seigneur exauça cette demande et Irène contracta la maladie. Elle devint moniale, puis son père sous le nom de Xénophon et sa mère sous le nom de Marie fondèrent un monastère dans l’île d’Oinoussa…

Les lettres que le P. Romanidès a écrites aux Patéras et en particulier à Irène sont d’une grande beauté…en voici deux extraits :

« Nous avons été infiniment affligés à cause de la santé de notre bien aimée Irène. Aujourd’hui que nous avons, nous aussi, une fille, nous comprenons mieux la peine des parents pour leurs enfants. Nous devrions toujours appuyer notre espérance sur le Père de Notre Sauveur, sur Sa Sainte Mère et tous les saints que Dieu écoute comme Ses amis. A cause de son amour pour son peuple, Moise disputa avec Dieu et, par sa prière sauva ce peuple à la nuque raide d’une ruine certaine. Puisque Dieu a écouté son ami Moise, combien plus exauce-t-Il les supplications de la Toute Sainte fait pour nous.

La Mère de Dieu et les saints prient pour notre salut et pour tout ce qui y contribue.

Dieu est bon et fait toujours ce qui est bon pour nous en vue de conduire notre amour à la vraie perfection.L’épreuve n’est considérée comme un mal que par les êtres intéressés qui ont aimé le monde et qui servent leurs propres désirs. Envers eux se révèle la colère du Haut du Ciel. Celui qui aime réellement Dieu affronte l’épreuve avec la force du Saint Esprit et, au lieu d’en être diminué, il grandit, et plus il est éprouvé, plus il se réchauffe, et un feu s’allume à l’intérieur de son cœur ; et dès lors que le cœur brûle du feu de la divinité, le diable se retire, n’ayant plus de part en lui ; alors l’homme devient lumière et brille désormais comme la lumière ; et les ténèbres s’en vont de son for intérieur.

Pour ceux qui aiment Dieu, tout concourt au bien, et avant tout nos afflictions. Malheur à nous quand nous ne comprenons pas ce qui nous arrive pour notre bien.

Que Dieu envoie Sa main, que la santé d’Irène s’améliore et que nous nous réveillions enfin. Dans chaque respiration, dans chaque souffle, se trouve Dieu le Tout-Puissant, mais comme l’omniscient connaissant notre bien. Disons sans cesse « que Ta volonté soit faite », mais supplions le Mère et les amis du Christ, et le Christ d’envoyer Sa main.

Ma chère Irène, aie toujours à la main ton chapelet et la prière à la bouche, et ton esprit à la prière. Ne doute jamais de l’amour de Dieu. Avec la grâce que Dieu donne toujours, lorsque nous la demandons, notre croix devient une arme contre le diable. Le diable craint beaucoup la croix non seulement celle du Seigneur, mais encore celle de tout un chacun, car en elle il se trouve détruit, tandis que par elle l’homme est mené à la perfection. Dieu a pour amis ceux qui portent la croix car leur amour passe celui du monde lequel ne cherche que son intérêt.

Et aussi :

« Nous avons appris qu’Irène est très gravement malade et nous en sommes tristes. Qu’elle n’abandonne pas même un instant la prière de Jésus et le chapelet. Cette prière est une arme puissante et l’énergie de Dieu règne en permanence dans le cœur de l’homme ; il suffit que ce dernier le désire et ne laisse pas sa pensée s’éparpiller sur les choses vaines de ce monde. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ».

 

Lorsqu’il apprit la dormition d’Irène, Père Jean Romanidès, fit parvenir à ses proches parents une lettre de consolation et d’encouragement où il raconte que dans le cas des saints, la peine de les avoir perdus se change en joie, et il termine par ces mots : « Efforçons-nous tous de nous préparer afin que notre exode soit aussi chargé d’allégresse…Que Dieu nous couvre tous, comme Il a fait pour notre chère Irène ».

 

Source : Extrait de : Jean ROMANIDES. Théologie empirique. Présenté et commenté par Mgr Philarète.

Collection : CONTRELITTERATURE.

L’Harmattan, 2015.

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