On ne peut pas se sauver seul

 

 

On ne peut pas se sauver seul.

Source : https://blogs.ancientfaith.com/glory2godforallthings/2015/07/16/no-one-is-saved-alone/

« Si quelqu’un tombe, il tombe tout seul. Mais personne ne se sauve tout seul. »- Alexis Khomiakov (1804-1860) (un des fondateurs du mouvement slavophile).

 

Il y a environ 25 ans, j’ai arrêté de fumer. Je ne pense plus maintenant à la cigarette – c’est devenu une chose du passé lointain. Mais je me souviens d’une période qui a duré 10 ans pendant laquelle je luttais pour arrêter de fumer. (Le matin) je prenais ma décision d’écarter tout ce qui se rattache à la cigarette, en faire table rase, et puis par la suite je me mettais à fumer avant que la journée ne soit terminée. Je me sentais frustré par les efforts et déçu de moi-même. Ce n’était pas une dépendance secrète, tout le monde pouvait voir le jeune fumeur que j’étais se tuer (avec la cigarette), n’ayant pas la force d’arrêter. Je faisais des blagues à ce sujet (comme je le fais habituellement sur presque tout). Mais année après année l’habitude de fumer se poursuivait et toute tentative de cesser de fumer était vouée à l’échec. Quelques fois, j’ai réussi à rester sans fumer pendant deux semaines mais je m’effondrais honteusement après un tel effort herculéen.

 

Quelque chose a changé quand j’ai été abordé par un couple de chrétiens pieux après un week-end. Ils étaient reconnaissants, disaient-ils, pour le ministère que je leur avais offert ce week-end et ils voulaient faire quelque chose pour moi. Je me suis senti flatté et je leur ai assuré qu’ils n’étaient pas obligés. Mais ils avaient quelque chose de sérieux à l’esprit. Ils m’ont dit qu’ils pensaient que mon accoutumance au tabagisme causait du tort à mon ministère. J’ai senti la rougeur envahir mon visage et montrai mon embarras. Je m’attendais à être sermonné mais il ne se passa rien.

Ils m’ont dit qu’ils ne voulaient pas me causer une gêne quelconque ou un souci, mais qu’ils voulaient observer un jeûne pour moi. Un jour, chaque semaine, ils allaient jeûner et prier pour que Dieu me donne la grâce de quitter la cigarette. Et, ont-ils ajouté, ils n’ont absolument pas l’intention de faire pression sur moi.

Je les ai remerciés et leur ai dit combien de fois je l’avais quitté et avais échoué puis j’ai dit, « Si Dieu peut enlever cette accoutumance, alors ainsi soit-il !»

Et sur ce, notre échange s’est terminé. Je n’ai plus rien entendu d’eux par la suite (ils vivaient dans une ville différente). J’ai continué à fumer jour après jour sans me soucier particulièrement pour ce qu’ils faisaient. Mais six mois plus tard, le Grand Carême est arrivé. Et, comme d’habitude, il semblait convenable d’arrêter la cigarette pour le carême. La plupart des années précédentes,  dès le mercredi de la première semaine de carême je me sentais misérable et en fin de journée c’était   l’effondrement culpabilisant Mais cette année cela n’a pas été le cas. Un jour, deux jours, trois jours sont passés (sans que je fume). C’était dur. J’étais malheureux. J’étais fréquemment énervé. Jour après jour, pendant les premières semaines ma volonté était au bord de l’effondrement. Mais j’ai tenu bon et je n’ai pas fumé.

Alors que la période du Grand Carême touchait à sa fin, c’était comme si je regardais quelqu’un d’autre qui cessait de fumer. Je faisais quelque chose en n’ayant aucune idée de la façon que je le faisais. Cela ne signifie pas que c’était facile. Je faisais quelque chose qu’il m’avait toujours été impossible de faire et je ne savais pas comment.

Et puis à un certain moment, je me suis souvenu du couple. Je ne me souvenais plus de leurs noms. Ils étaient seulement deux visages ayant participé à une retraite et qui avaient fait une promesse audacieuse. Je ne les ai jamais revus. Je ne me rappelais plus de leurs noms afin de leur écrire pour les remercier. Aussi j’ai rendu grâce à Dieu et je continue de le faire.

Cette expérience était probablement ma première initiation au mystère du salut. Nous ne sommes pas sauvés seul. Dieu se réjouit de la communion (entre les hommes et Lui, et entre les hommes eux-mêmes). Il se plaît à partager Sa vie.

Presque chaque version concernant la grâce et le salut que j’avais entendu jusqu’à ce moment me semblait une question tout à fait privée désignée à tort de « personnelle ».Ce qui est vraiment personnel n’est pas du tout privé.  L’existence personnelle signifie d’exister à l’image des Divines Personnes de la Sainte Trinité. Le Père n’existe pas en dehors du Fils et de l’Esprit Saint (le nom de « Père » n’aurait pas de sens sans une telle existence). La même chose est vraie des autres personnes relevant de la Trinité. Et si cela est vrai des Personnes divines, combien plus cela doit-il être vrai pour nous ?

Et si notre existence n’est pas séparée des autres, alors comment notre salut pourrait-il être différent ? Mon expérience ne fut pas sans effort. Mais ce n’était pas non plus le résultat de mes efforts. Un certain couple, dont j’ai oublié les noms, m’a offert comme un sacrifice et une offrande à Dieu un jour par semaine. Des étrangers ont cessé de fumer pour moi.

J’ai lu des descriptions de la vie des saints dans lesquelles des moines travaillent longtemps dans les jeûnes et les prières, dans des veilles et des larmes, priant pour le salut de tout le genre humain. Dans des descriptions extraordinaires, ces prières ont été offertes, non pas avec le sens générique de «tout le monde», mais avec une conscience écrasante de tout le genre humain, personne par personne. C’est une participation mystique à la Croix du Christ.

Nous racontons les histoires de nos vies en étant centrés principalement sur nous-mêmes. « Cela a eu lieu. Je lis ce livre. J’ai rencontré cet homme. Je … je … je … je ». Pendant tout ce temps un étranger prie du fond de l’enfer, en union avec le Christ pour nous et pour notre salut. Je ne sais pas comment je suis devenu orthodoxe. J’y ai pensé pendant vingt ans. J’ai aimé l’orthodoxie de loin et de près j’en étais repoussé. C’était tout simplement la même chose dans ma relation avec Dieu. La théologie est belle de loin.

Nous ne sommes pas sauvés seuls. Le salut est la volonté de Dieu pour tout le monde et pour tout (2 Pierre 3: 9).  Beaucoup se sont déjà unis avec la volonté de Dieu. Et conformément à la volonté de Dieu, ils font partie de notre salut.

« Il n’est pas bon que l’homme soit seul. » « Bon » ici n’est pas quelque chose qui peut être fait « seul. » Dieu merci, nous sommes sauvés de cela.

Source : https://blogs.ancientfaith.com/glory2godforallthings/2015/07/16/no-one-is-saved-alone/

 

Une vision pleinement lumineuse

 

 

UNE VISION PLEINEMENT LUMINEUSE

 

Source : http://www.pravmir.com/eyes-full-of-light/  (P. Philip Lemasters Prêtre à Abilène au Texas et a enseigné 20 ans  à l’Université de Mac Murry dans le département de Religion et de Philosphie. Voir : http://www.mcm.edu/newsite/web/academics/ssr/religion/orthodox1.htm)

Extrait de Matthieu  6:22-33

22 La lampe du corps, c’est l’œil. Donc, si ton œil est limpide, ton corps tout entier sera dans la lumière ;

23 mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, comme elles seront grandes, les ténèbres !

24 Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent.

25 C’est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ?

26 Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ?

27 Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ?

28 Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. 

29 Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux.

30 Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ?

31 Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?”

32 Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin.

33 Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît.

(Matthieu 6 :22-33) d’après http://aelf.org/bible-liturgie/Mt/Evangile+de+J%C3%A9sus-Christ+selon+saint+Matthieu/chapitre/6

 

 

 

Les meurtres de plusieurs chrétiens afro-américains réunis dans leur église pour étudier la Bible à Charleston sont vraiment horribles au-delà de toute description. Les commentaires des survivants et de parents proches des personnes assassinées concernant le meurtrier lors des audiences judiciaires sont vraiment miséricordieux au-delà des mots. Car, du fond de leur terrible agonie, ils ont pardonné le meurtrier, ont demandé la miséricorde de Dieu sur lui, et l’ont appelé à se tourner vers le Christ dans la repentance. Le meurtrier leur a donné une ténèbre terrible, mais ils ont répondu avec une lumière brillante.

(Voir : http://www.theatlantic.com/national/archive/2015/06/charleston-dylann-roof-forgiveness-healing/396428/   ou encore ; http://www.theatlantic.com/national/archive/2015/06/charleston-dylann-roof-forgiveness-healing/396428/)

 

Jésus-Christ a enseigné que l’œil de l’âme, notre vision spirituelle, est très importante. Si nous sommes éclairés par Sa lumière (la lumière du Christ) dans les profondeurs de nos cœurs, alors nous pouvons voir chacun et tout autour de nous à la lumière de Son royaume et de Sa justice. Nous Le cherchons d’abord dans tout ce que nous disons et faisons. A travers la réaction de ces familles en deuil, nous voyons la lumière du Christ qui contraste étonnamment et fortement par rapport à l’obscurité qui a inspiré un tel crime horrible.

Saint-Paul a souffert pour le Christ jusqu’à la mort comme un martyr. Il a décrit la joie dans les souffrances qui donnent finalement naissance à l’espoir « parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint. » Tout comme Dieu donne la capacité aux martyrs de rester fermes et même se réjouir de leurs souffrances, Il a donné la force à ces familles en deuil à Charleston pour répondre avec une grâce, une paix et un esprit de réconciliation qui ne sont tout simplement pas de ce monde.

Leur exemple nous rappelle que la vie chrétienne ne consiste pas à vivre dans la société selon ses propres termes, ce qui revient généralement d’une façon ou d’une autre à trébucher dans l’obscurité et de servir de faux dieux. Depuis Caïn et Abel, les gens ont trouvé des raisons pour devenir aveugles à leurs frères et sœurs, et les considérer rapidement comme des ennemis méritant de mourir et même de considérer leur meurtre comme un acte de vertu. Dans notre monde corrompu chacun peut sembler une menace de sorte qu’il n’y a pas de fin pour la vengeance qui se transmet de génération en génération.

Saint Paul nous rappelle que la voie du Christ est totalement différente, car «Dieu nous montre son amour pour nous alors que nous étions encore des pécheurs, le Christ est mort pour nous ». Il parle de nous comme des «ennemis … réconciliés avec Dieu par la mort de Son Fils » … En se détournant de lui depuis Adam et Eve, nous nous sommes faits les ennemis du Seigneur ; mais Dieu n’a jamais été notre ennemi. Au lieu de nous détruire ou nous donner ce que nous méritions, le Père a envoyé son Fils pour nous sauver. Le Fils lui-même s’est librement offert sur la croix et Il a ressuscité dans la gloire pour nous faire entrer dans la vie éternelle. Ainsi Saint Paul a écrit : «Nous nous réjouissons en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation. »

Dans la réponse emprunte de grâce des familles en deuil de Charleston, nous voyons une icône puissante de l’amour de Dieu pour les ennemis qui devrait nous inspirer tous à devenir plus fidèles chrétiens. Car, si nous prétendons accepter Sa miséricorde pour nous, comment pouvons-nous ne pas l’étendre à d’autres ? Si nous demandons au Seigneur de nous pardonner nos offenses, comment pouvons-nous ne pas pardonner à ceux qui nous ont offensés ? Comment pouvons-nous nous avoir de la haine dans nos cœurs pour quiconque pour n’importe quelle raison ?

Bien sûr, la plupart d’entre nous succombent à la rancune et se souviennent des torts que nous ont fait les autres pour des questions infiniment moindre qu’une tuerie de masse. Nous nous mettons au service de plus d’un maître avec une certaine rapidité. Les yeux de nos âmes ne sont pas pleins de lumière et nous ne voyons pas les autres à la lumière de Son royaume et de Sa justice. Parfois, nous ressentons un plaisir pervers à nous montrer droit dans nos bottes en face de nos ennemis, qu’ils soient réels ou imaginaires.

Par conséquent, nous avons tous besoin d’une vision spirituelle plus claire et plus ciblée. Nous avons tous besoin d’entrer plus à fond dans la réconciliation avec notre Seigneur, dans Sa paix. C’est la seule façon pour avoir la force d’aimer et de pardonner aux autres de tous nos cœurs, peu importe qui ils sont ou ce qu’ils ont fait. C’est la seule façon que nous avons pour apprendre à voir chaque être humain comme une icône vivante du Christ et de reconnaître que ce que nous faisons pour eux, nous le faisons à notre Seigneur. C’est la seule façon pour que la lumière du Christ brille dans nos cœurs et que nous puissions surmonter l’obscurité avec laquelle nous sommes tous trop familier.

L’enseignement du Sauveur sur le service de deux maîtres est au cœur de notre problème. Trop souvent, nous pensons à notre foi comme une option facultative qui s’ajouterait à ce qui nous considérons comme  vraiment important à savoir à la vie que nous voulons mener dans un monde sécularisé pour qui le paramètre « Dieu » est insignifiant. Nous cherchons les biens matériels, le plaisir, et la puissance bien plus que le Royaume de Dieu et Sa justice. Cela n’est évidemment pas la foi chrétienne orthodoxe, mais je crains que la plupart d’entre nous tombent dans ces façons de penser et se comportent selon ce schéma bien plus qu’ils ne veulent l’admettre. En d’autres termes, nous essayons de servir plus d’un maître et le Seigneur n’est généralement pas celui à qui nous accordons notre plus grande loyauté.

Si notre objectif est tout simplement une vie conventionnelle dans la société, alors cette façon de vivre peut fonctionner assez bien pour un certain temps. Mais si nous voulons pénétrer plus à fond dans la paix et la réconciliation avec le Seigneur, nous ne devons pas servir les faux dieux qui vont assombrir nos cœurs et qui vont nous lier de plus près à cette sorte d’inquiétude et de peur qui sont à l’origine de tant de problèmes dans nos vies et nos relations.

Malheureusement, nous faisons souvent exactement ce dont le Christ met en garde contre, à savoir faire des choses ce monde des idoles de notre vie : notre nourriture, nos boissons, nos vêtements et bien d’autres choses. Cela conduit beaucoup de gens à une inquiétude constante puisque la misère, la faim, la famine, le crime, la maladie, la guerre et le terrorisme sont toujours des possibilités dans le monde tel que nous le connaissons. Il n’y a aucun moyen qui puisse nous protéger complètement des dangers bien au-delà de notre contrôle. Trop souvent, nous faisons face à ces inquiétudes en diabolisant les autres et en imaginant que si nos ennemis présumés échouent et que notre volonté prédomine alors tout ira bien. Nous pouvons facilement nous sentir justifiés de faire tout ce qu’il faut pour nous affirmer nous-mêmes et écarter quiconque se place sur notre route comme si nous étions nos propres sauveurs.

Bien sûr, cela est la voie de l’aveugle qui conduit des aveugles, c’est le signe d’un manque profond de paix avec Dieu et avec ceux que nous côtoyons, et même avec nous-mêmes. La vraie paix vient de la croix du Seigneur et du tombeau vide. Cela est donné et ne résulte pas de notre exploit personnel. La vraie paix brille à travers une vie de miséricorde et de pardon qui surmonte la peur, l’anxiété, et le ressentiment. Elle s’étend aux pire des malfaiteurs et aux plus misérables de toute génération, de ceux qui ont crucifié Notre Seigneur jusqu’à ceux qui tuent Ses enfants aujourd’hui, que ce soit à Charleston, au Moyen-Orient, ou ailleurs, et qui pensent qu’ils font quelque chose de bien.

Si nous voulons participer plus pleinement à la paix et la réconciliation qui vient du Christ, alors nous devons utiliser nos inquiétudes et nos peurs comme des moyens pour nous rappeler que nous devons tourner nos cœurs vers Dieu afin d’obtenir de Lui la force pour que Lui et Son Royaume soient placés en premier dans nos vies. Si nous hébergeons de la haine ou une condamnation envers quiconque, nous devons demander au Christ de nous dépasser en montrant aux autres le même pardon que nous Lui demandons de nous montrer. Si pour une raison quelconque nous ne voyons pas le Christ dans toute personne, nous devons alors Lui demander d’inonder les yeux de nos âmes de Sa lumière et de surmonter l’obscurité qui est en nous.

Si nous sommes tentés de tomber dans le désespoir à cause des grands problèmes de notre temps, nous devons nous rappeler que le Seigneur n’a jamais et n’abandonnera jamais son Corps, l’Eglise, à travers laquelle Il appelle le monde entier au salut.  Comme Il a soutenu les martyrs des premiers siècles, Il soutient ceux qui meurent pour Lui en ces jours. Et par des moyens qui vont au-delà de la compréhension rationnelle, même à ceux qui sont dans le deuil, Il donne la force pour bénir et pardonner comme Il le fait. Par Sa grâce insondable, même ceux qui souffrent terriblement peuvent connaître « la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » et devenir plein de lumière lorsqu’ils recherchent en premier Son royaume et de Sa justice.

 

 

Source: http://www.pravmir.com/eyes-full-of-light/#ixzz3diNgaOld

Dernière partie de l’entretien avec le Père Roman BRAGA (3).Dieu est toujours avec vous.

Source: http://www.pravmir.com/god-is-always-with-you/#ixzz3ZHlcEzTl

 

 

L’Archimandrite Roman [Braga], 93 ans , du monastère de la Dormition s’est endormi dans le Seigneur peu avant minuit le soir du mardi 28 Avril 2015.

Jessica Precop | 2 mai 2015

Au début de mai 2012, Jessica Precop  [ de la part du département de la jeunesse de l’OCA ( Orthodox Church in America) des jeunes adultes et du ministère dans les Campus de l’Amérique],  s’est rendue au monastère de la Dormition de la Mère situé à Rives Junction, MI, afin d’interviewer l’archimandrite Roman [Braga], qui a grandi et a servi en Roumanie sous le régime communiste. Le Site de l’OCA a réimprimé l’interview en souvenir de l’archimandrite Roman.

Archimandrite Roman avec l’intervieweur Jessica Precop.

 

 

Comment avez-vous été témoin du Christ dans la prison ?

 

En prison, la plupart du temps vous étiez vous-même. J’ai aussi été dans un camp de travail forcé. Dans le camp de travail forcé, nous avons eu nos groupes de prière et nous avons eu des prêtres qui confessaient. Chaque prêtre avait un groupe autour de lui. Nous avons davantage témoigné du Christ dans le camp de travail forcé parce qu’il n’y avait pas trop de contrôle. Il y avait une grande communauté, et les communistes étaient préoccupés par la quantité de travail effectué. En prison, il était impossible de témoigner du Christ, même si vous étiez seul ou si vous n’aviez qu’un seul compagnon de cellule. Parfois, il y en avait quatre dans la même cellule, mais vous ne pouviez parler qu’à un petit groupe de personnes. Dans les camps de travaux forcés, nous avions même la liturgie parce que nous avions des prêtres, même si elles étaient célébrées sans vêtements sacerdotiques et sans rien d’autre qu’un morceau de pain et d’un vin tonifiant que les médecins de l’hôpital fournissaient. Je me trouvais dans un camp de travail forcé avec 16.000 personnes dans lequel il y avait un hôpital. Les médecins étaient également des détenus, c’est pourquoi ils nous fournissaient ce vin tonifiant pour la Liturgie, et nous-mêmes nous mettions de côté deux morceaux de pain du petit déjeuner. Les gardiens ne réalisaient pas que nous célébrions la Liturgie ; lorsqu’ ils passaient à côté, ils pensaient que nous bavardions. Je me souviens en prison d’un prêtre qui célébrait la liturgie sous une couverture dans sa cellule et lorsque le gardien venait, le prêtre recouvrait le tout avec la couverture.

 

Pourquoi la souffrance est importante pour le chrétien ?

 

La souffrance est utile, non seulement pour les chrétiens, mais pour tout le monde, parce que si vous ne souffrez pas, vous ne pouvez rien comprendre. La souffrance est une experience utile. Et dans les Écritures il est dit que la souffrance est un signe que Dieu vous aime. Dans l’épître aux Hébreux, chapitre 13, Saint Paul dit que si vous ne souffrez pas, vous n’êtes pas des enfants de Dieu. Quel père ne châtie pas ses enfants ? Il punit ses enfants parce qu’il les aime. Si vous ne souffrez pas, vous n’êtes pas les fils de Dieu. Après avoir fait l’expérience de la souffrance, vous comprenez davantage et beaucoup mieux les choses de ce monde, et de façon beaucoup plus profonde que ceux qui ne connaissent pas la souffrance.  La souffrance vous mûrit dans votre vie spirituelle. Vous ne devriez pas éviter la souffrance, mais vous ne devriez pas non plus la chercher. Dieu prend soin de cela. Il y a beaucoup de souffrance dans le monde. Beaucoup de familles ont des enfants à l’hôpital, mon médecin a une fille de onze ans qui  souffre d’un cancer des os. Que doit être la souffrance vécue par cette famille dont la fille est peut être en train de mourir. Nous nous demandons pourquoi ? Continuer la lecture de Dernière partie de l’entretien avec le Père Roman BRAGA (3).Dieu est toujours avec vous.

Entretien avec le P. Roman BRAGA (2) : LA PRISON

SUITE  DE  L’ENTRETIEN
Source: http://www.pravmir.com/god-is-always-with-you/#ixzz3ZHlcEzTl

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L’Archimandrite Roman BRAGA avec Jessica Precop qui a mené l’interview

 

L’Archimandrite Roman [Braga], 93 ans , du monastère de la Dormition s’est endormi dans le Seigneur peu avant minuit le soir du mardi 28 Avril 2015.

Jessica Precop | 2 mai 2015

Au début de mai 2012, Jessica Precop  [ de la part du département de la jeunesse de l’OCA ( Orthodox Church in America) des jeunes adultes et du ministère dans les Campus de l’Amérique],  s’est rendue au monastère de la Dormition de la Mère situé à Rives Junction, MI, afin d’interviewer l’archimandrite Roman [Braga], qui a grandi et a servi en Roumanie sous le régime communiste. Le Site de l’OCA a réimprimé l’interview en souvenir de l’archimandrite Roman.

 

Pouvez-vous nous dire ce qu’était la vie d’un chrétien sous un régime communiste?

 

En tant que chrétien, vous deviez faire de nombreux compromis. Par exemple, vous aviez des enfants et ils devaient aller à l’école. Et quand Ils étaient à l’école on leur disait qu’il n’y a pas de Dieu, qu’il ne faut pas prier, qu’il ne faut pas porter une croix autour du cou, qu’il ne faut pas aller à l’église. Et puis les enfants quand ils rentraient chez eux, ils voyaient la grand-mère qui priait avec eux en faisant le signe de la croix. Nous gardions cette vie chrétienne dans la famille. Rien ne devait être apparent. Vous n’aviez pas le droit de montrer que vous meniez une vie chrétienne.

 

Qu’est-il arrivé aux églises et monastères sous le régime communiste?

 

Les églises étaient tolérées parce que la Roumanie était essentiellement un pays très majoritairement orthodoxe. L’Eglise a été très forte, et le régime communiste ne voulait pas risquer quoi que ce soit. Beaucoup de monastères, cependant, ont été fermés. Seuls ceux qui ont été déclarés monuments historiques sont restés ouverts, et les Roumains étaient heureux parce que presque tous les monastères étaient des monuments historiques. Le régime communiste a transformé les monastères en musées, et ils ont gardé quelques moines ou moniales comme guides touristiques afin de garder et prendre soin des musées et des bibliothèques ainsi que les archives énormes que les monastères possédaient. Ainsi les églises qui étaient dans les monastères ont également été maintenues ouvertes. Il y avait, cependant, un décret- le décret N ° 410 -par lequel le gouvernement communiste a fermé tous les monastères qui ne sont pas des monuments historiques,  et qui par ailleurs forçait tous les moines et les moniales de moins de 50 ans de quitter les monastères et d’aller travailler pour l’Etat. Seuls les vieux moines ont été autorisés à rester dans les monastères pour les garder ouverts au titre des monuments historiques, ainsi ils ont gardé le cycle liturgique de l’Église -Matines, Vêpres et la Divine Liturgie- et ils ont gardé toutes ces choses et ont pris soin d’eux-mêmes. Et parce que les gens en Roumanie étaient chrétiens, ils sont allés à l’église dans les monastères et ils aidaient ces vieux moines et moniales. Les communistes ne pouvaient pas contrôler cela, mais ils ne sont pas tellement intéressés par les gens simples, ils se sont intéressés en particulier à la classe intellectuelle parce que c’est la classe intellectuelle qui crée les tendances et la culture.

 

Le régime communiste a persécuté l’Église catholique romaine, car elle était minoritaire et concernait surtout les étrangers. La Roumanie étant à 90% d’orthodoxes,on a persécuté la plupart des autres dénominations en prenant leurs biens et en les expulsant. Avec l’orthodoxie, ils n’osaient pas aller trop loin, alors ils retiré les jeunes des monastères. Les personnes âgées pouvaient rester, les églises des monastères étaient ouvertes et les cycles liturgiques ont continué sans interruption. Pendant ces périodes, la vie monastique était toujours en cours, mais elle ne se développait pas, mais au moins elle a été maintenue.

 

Comment vos propres luttes avec le gouvernement communiste ont impacté votre vie spirituelle. Continuer la lecture de Entretien avec le P. Roman BRAGA (2) : LA PRISON

Entretien avec le Père Roman Braga (1) : le moine intérieur et le moine extérieur

 

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http://www.pravmir.com/god-is-always-with-you/

L’Archimandrite Roman [Braga], 93 ans , du monastère de la Dormition s’est endormi dans le Seigneur peu avant minuit le soir du mardi 28 Avril 2015.

Jessica Precop | 2 mai 2015

Au début de mai 2012, Jessica Precop  [ de la part du département de la jeunesse de l’OCA ( Orthodox Church in America) des jeunes adultes et du ministère dans les Campus de l’Amérique],  s’est rendue au monastère de la Dormition de la Mère de Dieu situé à Rives Junction, MI, afin d’interviewer l’archimandrite Roman [Braga], qui a grandi et a servi en Roumanie sous le régime communiste. Le Site de l’OCA a réimprimé l’interview en souvenir de l’archimandrite Roman.

Archimandrite Roman avec l’intervieweur Jessica Precop.

 

Père Roman, pour commencer, que pouvez-vous nous dire sur le mode de vie monastique?

 

C’est une bonne question. Mais d’abord, vous devez comprendre l’environnement culturel roumain quand j’étais jeune – dans les années 1920 – 1950. Le peuple roumain, je pense, a toujours eu un penchant vers la vie monastique, car être monastique et mener une vie de type monastique ne signifie pas seulement qu’il faut aller vivre dans un monastère. Quand Jésus prêchait l’évangile — « si vous aimez votre mère et son père plus que moi, vous n’êtes pas digne de moi»–, ou quand Jésus disait « si vous ne prenez pas votre croix et ne Me suivez pas vous n’êtes pas digne de moi», Jésus ne s’adressait pas à des moines; les moines n’existaient pas à cette époque. Jésus parlait aux gens, les personnes seules, les personnes mariées, tout le monde. Donc en un sens, en ce qui concerne les vertus, il n’y a aucune différence entre moines et laïcs. Les vertus monastiques sont pour tout le monde. Je vais vous donner un exemple: ceux qui veulent consacrer leur vie à Jésus, à l’Eglise, et qui veulent sauver leurs âmes à travers le mode de vie monastique, se mettent parfois en contradiction avec les souhaits de leurs parents, qui peuvent vouloir que leurs enfants mènent une vie laïque . Mais rappelez-vous: Dieu vient en premier dans notre vie, puis viennent les parents et la famille.

 

 

Nous devons d’abord écouter Dieu parce qu’Il est le Père de nous tous. Il y a un élément monastique en cela. L’abstinence, par exemple, n’est pas réservée seulement pour les moines. En général les personnes mariées doivent faire preuve de plus d’abstinence que les célibataires. Les laïcs ont aussi bien besoin de pratiquer l’abstinence encore plus que les moines. L’abstinence signifie s’abstenir de nourriture, de l’alcool, de beaucoup d’autres choses. Dans notre culture, ici en Amérique (et ailleurs aussi Ndt), nous nous abstenons de certaines choses seulement quand nous y sommes forcés pour des raisons de santé. Mais Dieu veut que nous nous abstenions de certaines choses afin que nous ne soyons pas dominés par les choses matérielles; afin d’être libre des choses matérielles. Les choses matérielles sont éphémères; nous ne pouvons pas les prendre avec nous. En tant que personnes, nous devons grandir. Nous cessons d’être une personne lorsque nous sommes dominés par les choses matérielles. Le sexe, les drogues, l’alcool, le tabagisme, la suralimentation, et bien d’autres choses du même genre font de vous un esclave; vous n’êtes plus une personne libre. Eh bien, Dieu veut que nous soyons libres, car Il nous a fait libre et c’est en ceci notre ressemblance avec Dieu: «Faisons les hommes selon notre propre image. »

 

Donc les vertus sont les mêmes pour les personnes mariées que pour les moines; La seule différence est que les moines vont à un à un monastère, ils vivent dans des communautés parce qu’ils veulent consacrer leur vie à Dieu et être dégagés des obligations sociales. Les moines ne se marient pas; à la place ils font un vœu de chasteté et de pauvreté. Pourquoi? Parce qu’ils ne veulent pas dépendre de biens que l’on possède. Les moines ne  possèdent pas de terres, n’ont rien d’autre que leurs effets personnels. Dans les monastères, les moines portent l’habit (monastique), un uniforme spécial si vous préférez, car ils sont considérés comme l’armée de l’Eglise, les soldats de l’Église. L’Eglise dépend d’eux.

 

Pendant que  nous conversons aujourd’hui, il y a une session du  Saint Synode de l’OCA (Orthodox Church of America) dans notre monastère. Le Saint-Synode de l’Eglise est composé de ses évêques. L’Eglise a besoin d’évêques. Les évêques ne peuvent pas être mariés, et ils devraient être choisis parmi les moines. Si les dirigeants de l’Église viennent vous dire, « nous avons besoin de vous pour être évêque, » vous ne pouvez pas dire non parce que vous avez à être obéir à l’Eglise. Avec les vœux de chasteté et de pauvreté, le moine fait également le vœu d’obéissance. Et si l’Eglise a besoin de vous envoyer quelque part pour commencer à fonder une église locale, vous devez y aller. Vous ne disposez pas de biens, d’une maison dont il faut se soucier. Vous ne pouvez pas dire « Oh, j’ai une maison, quoi faire avec ma maison? » Vous avez juste une valise et vous mettez en elle les choses nécessaires et vous partez sur le champ. Donc, l’obéissance est un autre voeu que les moines font.

 

Comme je l’ai dit avant, les moines portent un habit. Ils portent des vêtements longs et des robes. Ceci constitue le moine extérieur, le moine que tout le monde voit. Le «moine extérieur», pour ainsi dire, n’est pas fait pour tout le monde. Par contre le moine intérieur concerne  tout le monde. En d’autres termes, les vertus de l’abstinence et du sacrifice sont les mêmes pour le moine qui a prononcé ses vœux que pour le profane. Donc, les vertus monastiques de renoncement à sa volonté propre, de prendre sa croix, et d’abstinence-ci sont pour tout le monde. Les vertus sont les mêmes et nous nous dirigeons tous vers le même endroit, que ce soit les personnes mariées ou les moines.Le mariage n’est pas une chose facile. Il faut beaucoup d’ascétisme dans le mariage.

Vous avez trois, quatre, cinq enfants; parfois même vous n’avez pas le temps de manger, car il faut simplement laisser les enfants manger, et vous vous sacrifiez pour eux et pour d’autres. C’est ceci est la différence entre moines et laïcs.

 

La Roumanie compte environ 500 monastères. Il y a toujours eu beaucoup de moines et de moniales en Roumanie. Ils ne sont pas cloîtrés; ils vont faire les courses, ils vont au marché. La Roumanie est un petit pays, de la taille de l’État de l’Ohio, et les moines et moniales sont influencés par la culture du pays. Même aujourd’hui, les monastères de la Roumanie sont pleins de moines et de moniales. Donc, cela dépend de la culture dans laquelle vous vivez et la façon dont vous comprenez l’Evangile.

 

Pouvez-vous nous dire ce qui vous a amené à la vie monastique?

 

Je ne suis pas allé au monastère quand j’étais jeune. J’ai été  en prison deux fois, et après mon premier emprisonnement, je suis devenu un moine parce que j’ai mûri en prison. Lorsque vous rencontrez la souffrance, alors vous commencez à réfléchir. Je suis un enseignant. Je donnais des cours dans une école secondaire à Bucarest. J’étais assez mûr pour comprendre la vie et me demander, « pourquoi ne suis-je pas marié alors que j’ai 30 ans? »  “Est-ce que je dois me marier ou pas?” Alors la prison m’a donné le temps de méditer et de réfléchir, « Qu’est ce qui est   mieux pour moi ? Me marier et avoir une famille, ou bien choisir la vie monastique? « J’ai décidé de suivre la vie monastique.

 

Lorsque j’étais un jeune garçon, j’ai vécu dans un monastère, au Séminaire de Cernica à Bucarest, et j’ai aimé la vie monastique. Donc, pour moi, le monachisme était un mode de vie naturel.

 

Pouvez-vous nous dire ce qu’était la vie d’un chrétien sous un régime communiste?

(A suivre)

http://www.pravmir.com/god-is-always-with-you/