Sur la vigilance

La Vigilance

La sainteté n’est donnée qu’à ceux qui exercent la vigilance.

Pas une heure ne doit passer sans que nous prenions le temps d’examiner notre cœur, car l’heure du jugement peut venir à tout moment, et nous devons être prêts à rendre compte à Dieu de notre vie. Dans l’Évangile de Matthieu (5: 8), nous lisons : «Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu». Il est clair que sans un cœur humble et contrit nous ne pourrons pas voir Dieu.

Saint Isaac le Syrien nous dit : « Personne ne peut comprendre s’il n’est pas humble, et celui qui manque d’humilité manque de compréhension. » La prescription qui nous est donnée par tous les Saints Pères indique que l’examen des pensées et la vigilance sont la voie pour atteindre la pureté du cœur, car l’orgueilleux qui n’a pas extirpé la maladie qui est dans son cœur, sera incapable de plaire à Dieu.  Seule la sainteté de la vie ouvre les portes du Paradis qui nous attend.

Aucune amélioration spirituelle ne peut être réalisée si nous ne cherchons pas à plaire à Dieu par la sainteté de vie, et pourtant tout ce que nous faisons de bien doit être attribué à Dieu. « Il n’y en a aucun qui fasse le bien, non pas un seul (Romains 3:12) », et aussi « Car il n’y a pas un homme juste sur la terre, qui fasse le bien, et qui ne pèche pas (Ecclésiaste 7:20) ».

Si nous trouvons que nous avons négligé notre lutte spirituelle, et agi avec un abandon insensé, nous devons, dans notre faiblesse, nous tourner vers Dieu dans la repentance, et cela ne peut arriver qu’avec un examen à toute heure de notre cœur. Nous devons nous résoudre à revenir à nous-mêmes, et avec l’aide de Dieu, combattre l’ennemi de nos âmes, car la sainteté ne vient que pour ceux qui luttent.

Avec l’amour en Christ,   Abbé Tryphon

Source : https://www.facebook.com/Abbot-Tryphon-1395030584153681/

Un royaume sécularisé… où il n’y a jamais Noel

Un royaume sécularisé où il n’y a jamais Noel.

A secular kingdom…where Christmas never comes

Source:https://blogs.ancientfaith.com/glory2godforallthings/

Deux personnes travaillent dans une soupe populaire, nourrissant les pauvres. L’un d’eux est chrétien, l’autre ne croit en rien. Le chrétien fait ce qu’il fait par obéissance au Christ, afin de servir le Christ « dans le plus petit de mes frères. » Celui qui ne croit en rien fait ce qu’il fait parce qu’il pense que la générosité est une bonne chose et que le monde serait un meilleur endroit si les gens agissaient de cette manière. Quelle différence y a-t-il entre eux ?

À un certain niveau, ce qu’ils font est exactement le même. Si je suis un pauvre qui a faim, peu importe les motifs ou les explications – je suis reconnaissant pour la nourriture. Les actions qui sont entreprises sont indiscernables, bien que l’un fasse ce qu’il fait parce qu’il croit en Dieu, et l’autre fait ce qu’il fait même s’il pense qu’il n’y a pas de Dieu. Les actions des deux hommes peuvent être qualifiées de «morales». En effet, elles sont moralement indiscernables.

Je n’ai pas l’intention de dénigrer les actions morales. Je serais très reconnaissant à Dieu si tous les incroyants étaient motivés d’une manière similaire. Ce serait bien si les chrétiens eux-mêmes étaient plus moraux dans leurs actions et leurs vies. Mais le simple fait que les actions de ces deux individus soient moralement indiscernables illustre une des limites de la «simple» morale. En ce sens, une personne «morale» peut être définie comme étant une personne qui agit de manière cohérente pour réaliser un schéma de bonne conduite. Nous devons également noter que les pharisiens auxquels Jésus s’opposait avec une grande véhémence étaient des hommes très «moraux», selon cette définition. Le Christ a souligné certaines des faiblesses de leur moralité, mais son but n’était pas d’entreprendre des réformes morales au sein du judaïsme pharisaïque.

J’ai écrit ailleurs : Jésus n’est pas mort pour que les mauvais deviennent bons, mais pour vivifier les hommes (qui sont comme) morts. Continuer la lecture de Un royaume sécularisé… où il n’y a jamais Noel

Le but de notre vie (Saint Nectaire d’Egine)

 

LE COMBAT SPIRITUEL

Le but de notre vie, c’est l’acquisition de la perfection et de la sainteté. C’est devenir les dignes enfants de Dieu et les héritiers de son Royaume. Prenons garde de nous priver de cette vie future en donnant la priorité aux choses de la vie présente. Ne nous écartons pas du but et du sens de la vraie vie en privilégiant les soucis et les tribulations qui sont inhérents au monde d’ici-bas. Le jeûne, les veilles et la prière ne peuvent à eux seuls produire les fruits escomptés. Ils ne constituent pas en soi le véritable but ; ils ne sont que des moyens pour atteindre ce but. Aussi, ornez vos cierges d’authentiques vertus. Luttez sans cesse pour déraciner les passions qui sont en vous. Purifiez vos cœurs de toutes ses souillures pour qu’il devienne la demeure de Dieu et que l’Esprit Saint y trouve de quoi le remplir de ses dons divins. Mes bien-aimés, que toutes vos préoccupations et tous vos soucis tendent uniquement vers cela, vers ce seul but déjà cité qu’il ne faut en aucun cas délaisser. C’est en vue de cela que votre prière est essentiellement adressée à Dieu. A chaque instant de votre existence cherchez d’abord Dieu. Mais cherchez-Le là où Il se trouve : à l’intérieur de votre cœur et uniquement là. Et lorsque vous L’aurez enfin trouvé, tenez-vous devant Lui avec effroi et crainte à l’instar des Chérubins et des Séraphins parce qu’alors votre cœur sera devenu le trône de Dieu. Toutefois, pour trouver le Seigneur, humiliez-vous plus bas que terre parce que Dieu vomit les orgueilleux tandis qu’Il aime au contraire et visite les humbles de cœur. C’est pour cette raison qu’Il a dit par la bouche d’Isaïe (ch. 66/2) : « Celui qui attire mes regards, c’est l’affligé, le cœur contrit qui craint ma parole ». Mène le bon combat donc et Dieu en retour te fortifiera. Par ce combat nous localisons nos propres faiblesses, nos manques et nos défauts personnels. Car ce combat incessant n’est que le miroir de notre situation spirituelle : celui qui n’a jamais mené ce type de combat, celui-là n’a jamais non plus été capable de connaître son état intérieur réel. Attention à ce que vous considérez comme étant  » vos petits péchés « . Si par inadvertance il vous arrive de succomber à un péché, surtout ne désespérez pas : relevez-vous vite, tombez à genoux devant Dieu, Le seul capable de vous redresser. Ne vous enfermez pas dans votre grande tristesse, qui ne sert qu’à couvrir votre fierté. Les états de tristesse exagérée et les moments de désespoir qui nous saisissent nous font beaucoup de tort et ils finissent par devenir pour nous un vrai danger. Très souvent ils ne sont que l’œuvre du diable afin que nous mettions un terme à notre bon combat. On trouve aussi en nous des faiblesses et des défauts et des passions dont les racines sont profondes ; plusieurs d’entre eux nous sont par ailleurs héréditaires. On ne se défait pas de tout cela en usant d’expédients spasmodiques ni en succombant à l’anxiété et au désespoir mais on en guérit en usant de patience, de persévérance, de fermeté envers soi-même, de sollicitude et d’attention. C’est vrai : la route qui mène à la perfection est longue et ardue. Priez Dieu de vous en donner la force. Affrontez vos chutes avec patience et une fois debout, ne vous attardez pas, comme le font d’habitude les gosses, sur le lieu de votre chute en poussant des hurlements et en versant des pleurs la plupart des fois inconsolables. Restez sans cesse vigilants et sans cesse priez pour ne point succomber à la tentation. Et s’il vous arrive de tomber dans des fautes déjà anciennes, surtout ne vous laissez pas aller au désespoir car nombre d’entre elles sont naturellement puissantes et c’est par habitude qu’on les commet. Cependant, avec le temps et la persévérance, on trouve aussi le moyen de les vaincre. Pour cela loin de vous tout désespoir !

Source: http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/spiritualite/StNectaire1.htm

Sur le jugement particulier à l’heure de la mort

 

Extraits de 2 homélies données par l’Ancienne Makrina, Supérieure du monastère de la Panagia (la Toute Sainte), Portaria, Volos, Grèce. (+1995).

(…) nous qui devons énormément à Dieu est-ce que nous n’aurons pas à rendre compte avec précision de nos actes ? Le Seigneur veut que nous soyons droits en tout et Il va nous demander ce qu’il en a été le jour du jugement. Tout ce que nous avons fait de bien a été donné par Dieu et tout le reste – la désobéissance et le désordre- vient du mauvais. Quand nous aurons à passer à travers les « péages »1, le mauvais (le diable) va nous montrer tous les péchés que nous avons commis. Nous verrons notre vie se dérouler comme dans un film et nous verrons toutes nos erreurs. Soyez très prudents concernant les conversations, la colère, les mots qui sont durs, le fait de se plaindre. Que votre esprit (votre âme) soit le Ciel, votre cœur le trône de Dieu et votre bouche une église. Gardons le précepte de l’Evangile qui dit : « ne jugez pas afin que vous ne soyez pas jugés » (Mathieu 7 :1). Celui qui garde ce précepte ne sera pas jugé et ira directement vers Dieu. Il n’aura pas à passer à travers « les péages » pour rendre compte de tout. Dieu ne le jugera pas.

Enfin toute chose supplémentaire que nous faisons quand nous sommes seuls sera versée à notre « capital » spirituel. Toute prière, lecture ou bien quelques prosternations que nous aurions faites. Disons une petite prière avec des larmes quand nous sommes seuls et tout ceci sera pris en compte (dans notre « capital » spirituel). Et quand l’heure de notre mort se présentera, nous prendrons avec nous nos petites économies (spirituelles) et les démons se tiendront loin de nous. Notre Ange Gardien nous recevra joyeusement…Les démons nous regarderont de loin, et lorsqu’ils ouvriront le livre de nos vies ils n’y trouveront rien qui puisse nous accuser. Ce qu’ils diront ne sera que mensonge et nous monterons vers notre Créateur sans aucun empêchement. Aussi soyons prudents : agissons selon la volonté de Dieu.

 1[L’enseignement des Péages aériens (appelés aussi « télonies », du grec: τελωνεία / telonia, douanes), concerne le voyage de l’âme après sa séparation du corps, et est lié au jugement particulier. Dans sa forme la plus générale, cet enseignement illustre l’idée selon laquelle, après la mort, les démons essaient de retenir l’âme et de l’entraîner en enfer, tandis que les âmes et les prières des vivants défendent l’âme et l’aident à s’élever. L’issue du voyage, si l’âme parvient à s’élever jusqu’au Paradis ou si l’âme est prise par les démons, dépend de l’état de celle-ci au moment de la mort. Voir :https://fr.orthodoxwiki.org/P%C3%A9ages_a%C3%A9riens]  (Cet enseignement est celui pratiquement de tous les Saints et Pères de l’Eglise orthodoxe aussi bien contemporains que ceux du passé…).

Source : « The Departure of the Soul ». St Anthony’s Greek Orthodox Monastery (Arizona). 2017; First Edition. www.thedepartureofthesoul.org

Les Saints Pères : sur la maladie (6)

 

La maladie et le travail de la perfection.

 

Le Père du désert, saint Dorothée de Gaza (VIème siècle), exhorte ses disciples à « prendre la peine de savoir où ils se trouvent : avez-vous quitté votre ville ? Mais (peut-être) que vous êtes encore juste à l’extérieur des portes de votre ville ! Est-ce que vous restez près de la décharge des ordures ? Ou bien vous avez avancé un peu dans votre voyage, ou même beaucoup, ou bien vous êtes encore à mi-chemin, vous avez peut-être parcouru deux milles, puis vous êtes revenus en arrière de deux milles, voire de cinq milles, ou bien vous avez voyagé jusqu’à la Ville Sainte et que vous êtes entrés dans Jérusalem, ou bien vous êtes restés à l’extérieur (de Jérusalem) et que vous ne pouvez pas entrer « (sur la vigilance et la sobriété).

 

La maladie nous aide à voir «où nous sommes» sur le chemin de la vie : «La maladie est une leçon de Dieu et sert à nous aider dans notre progrès si nous Lui rendons grâce» (Sts. Barsanuphe et Jean de Gaza VIème siècle, Philocalie) ; « car la seule règle que nous devons observer est de supporter chaque maladie avec gratitude, car elle nous est envoyée à cause de nos péchés » (Saint Jean Chrysostome, Homélie 38 sur Saint-Jean).

 

Personne ne peut utiliser la maladie comme excuse pour se reposer du travail de la vie spirituelle. « Peut-être que certains pourraient penser que la maladie et la faiblesse corporelle entravent le travail de la perfection, car les œuvres et les accomplissements de ses mains ne peuvent pas continuer. Mais ce n’est pas un obstacle » (saint Ambroise, Jacob et la vie heureuse).

 

Dans la vie du moine Jean, disciple de Saint Nil de la Sora (XVème siècle), on voit comment l’infirmité corporelle n’est pas une raison pour interrompre la lutte pour le salut. Le moine Jean était handicapé ; à cause de cela, il avait été obligé de quitter le monastère de Saint-Cyrille du nouveau lac. Se sentant attristé pour lui-même, il a passé (dans la prière) une veille toute une nuit au cours de l’hiver. « Soudain, il vit un Ancien inconnu vêtu de l’habit monastique sortir de l’autel et lui dire : Eh bien, apparemment, vous ne voulez pas me servir. Si c’est le cas, retournez à Saint-Cyrille ».

« À ces mots, l’Ancien l’a frappé avec sa main droite fortement sur l’épaule. Notant que l’Ancien ressemblait exactement à St. Nil comme il est représenté sur l’icône, Jean fut rempli d’une grande joie, tout son chagrin ayant disparu, et il résolut fermement de passer le reste de sa vie dans la skite du Saint (La Thébaïde du Nord). (Un skite est un ermitage, dans lequel un groupe d’ermites vit en retrait sous l’autorité d’un monastère principal).

 

Même si nous sommes alités, nous devons continuer la lutte contre les passions en produisant des fruits dignes de repentir. Ce travail de perfection exige de nous d’acquérir la patience et la longanimité. Quelle meilleure façon de réaliser cela que lorsque nous sommes sur le lit d’infirmité ? St. Tikhon de Zadonsk (XVIIIème siècle) dit que, dans la souffrance, nous pouvons savoir si notre foi est vivante ou simplement «théorique». Le test de la vraie foi est la patience au milieu des souffrances, car «la patience est l’armoirie du chrétien». « En quoi consiste de suivre le Christ ? » demande-t-il. Suivre le Christ c’est «endurer tout, en regardant le Christ qui a souffert. Beaucoup souhaitent être glorifiés avec le Christ, mais peu cherchent à rester avec le Christ souffrant. Pourtant, non seulement par la tribulation, mais c’est même avec beaucoup de tribulations, que l’on entre dans le Royaume de Dieu.  »

 

Pour ceux qui supposent qu’ils ne peuvent progresser dans la vie spirituelle que lorsque tout est « bien », saint Jean-Cassien (Vème siècle) répond : « Vous ne devriez pas penser que vous pouvez trouver la vertu seulement quand vous n’êtes pas contrariés, car il n’est pas en votre pouvoir d’éviter que les problèmes ne se produisent. Plutôt, vous devriez chercher la patience en raison de votre humilité et de votre souffrance, car la patience dépend de votre propre volonté »(Conférences). Vers la fin de sa vie, Saint Séraphim de Sarov (XIXème siècle) souffrait d’ulcères ouverts sur ses jambes. «Pourtant, comme sa biographie nous l’apprend, « en apparence il était toujours brillant et joyeux, car, en esprit, il ressentait la paix et la joie célestes qui sont les richesses de l’héritage glorieux des saints ».

 

« Vous êtes frappés par telle maladie », disent les saints Pères, « afin que vous ne vous éloignez pas de Dieu. Si vous pouvez supporter et remercier Dieu, cette maladie vous sera considérée comme une œuvre spirituelle » (Sts Barsanuphe et Jean, Philocalie). L’évêque Théophane le Reclus (XIXème siècle) explique : «Endurant les choses désagréables joyeusement, vous approchez un peu des martyrs. Mais si vous vous plaignez, non seulement vous perdrez votre partage avec les martyrs, mais vous serez de plus à plaindre. Soyez donc joyeux !

Afin de ne pas perdre le cœur quand nous tombons malade, nous devons penser et mentalement « embrasser les souffrances de notre Sauveur comme si nous étions avec Lui pendant qu’il souffre d’abus, de blessures, d’humiliations … la honte, la douleur des clous, le coup avec la lance, le flux d’eau et de sang. De là, nous recevrons une consolation dans notre maladie. Notre Seigneur ne laissera pas ces efforts aller sans récompense « (St. Tikhon de Zadonsk).

La patience que nous pouvons apprendre sur un lit de maladie ne peut être trop soulignée. L’Ancien Macaire d’Optina (XIXème siècle) a écrit à une personne qui était malade : «J’ai été très heureux d’entendre d’une personne qui vous est proche combien courageusement vous avez porté le cruel fléau de votre lourde maladie. En vérité, alors que l’homme selon la chair périt, l’homme spirituel se renouvelle.

 

Et à un autre, il écrit : «Loué soit le Seigneur que vous acceptez votre maladie avec douceur ! Supporter la maladie avec patience et gratitude est très apprécié par Celui qui récompense souvent les personnes souffrantes de ses dons impérissables.

 

« Considérez ces mots : Bien que notre homme extérieur périsse, pourtant l’homme intérieur est renouvelé ».

 

Saint Ambroise de Milan a comparé un corps infirme à un instrument de musique cassé. Il a expliqué comment le «musicien» peut encore produire de la «musique» agréable à Dieu sans son instrument :

 

« Si un homme habitué à chanter en accompagnement d’une harpe trouve la harpe brisée, et ses cordes défaites … il la met de côté et au lieu de l’utiliser, il se réjouit de sa propre voix. «De la même manière, un homme malade permet à la harpe de son corps de se trouver hors d’usage. Il trouve du plaisir et réconfort dans son cœur en sachant que sa conscience est claire. Il se soutient avec les paroles de Dieu et les écrits prophétiques et, en les considérant comme doux et agréables à son âme, il les embrasse avec son esprit. Il ne peut rien lui arriver parce que la présence gracieuse de Dieu lui fait plaisir … Il est rempli de tranquillité spirituelle » (Jacob et la vie heureuse).

 

Souvent, la «musique» spirituelle la plus douce parmi toutes est produite dans l’anonymat, par des saints inconnus ou presque inconnus. Mais de telles « mélodies » sacrées sont d’autant plus douces qu’elles sont entendues par Dieu seul. Un tel malade contemporain qui a vécu une vie semblable à un ange malgré une maladie avancée et terrible était la sainte nouvelle martyre russe, Mère Maria de Gatchina. (XXème siècle). Son histoire n’est connue que parce qu’il a plu à Dieu que providentiellement un de ses visiteurs, le professeur I. M. Andreyev, enregistre ses souvenirs.

 

Mère Maria a souffert d’une encéphalite (inflammation du cerveau) et de la maladie de Parkinson. « Tout son corps devenait comme enchaîné et immobile, son visage était anémique et semblable à un masque, elle pouvait parler, mais elle parlait avec une bouche à moitié fermée, à travers ses dents, prononçant lentement de façon monotone. Elle était totalement invalide et avait toujours besoin d’aide et de soin. Habituellement, cette maladie s’accompagne de brusques changements psychologiques, de sorte que les patients atteints finissent souvent dans les hôpitaux psychiatriques. Mais Mère Maria, qui était une invalide physique totale, non seulement n’a pas dégénéré psychiquement, mais a révélé des qualités complètement extraordinaires de sa personnalité qui ne sont pas caractéristiques de ceux atteints par cette maladie : elle devenait extrêmement douce, humble, soumise, peu exigeante, concentrée en elle-même, elle devenait absorbée par une prière constante, portant son état difficile sans le moindre murmure.

 

« Comme récompense pour cette humilité et cette patience, le Seigneur lui a envoyé un don : celui de la consolation de la souffrance. Des gens complètement étrangers et inconnus, souffrant, de douleurs, de dépression et de découragement, ont commencé à la visiter et à discuter avec elle. Et tous ceux qui sont venus ont été consolés ressentant une illumination au milieu de leur chagrin, une pacification de leur douleur, un apaisement de leurs peurs, la guérison de la dépression et du découragement « (The Orthodox Word, vol. 13, n ° 3).

 

« Ainsi, Dieu a agi comme un Père providentiel et non comme un ravisseur, il nous a impliqué au commencement dans des choses pénibles, nous donnant à la tribulation en quelque sorte comme à des maîtres d’école. Etant alors châtiés et attristés par ces choses, et que par la suite ayant fait preuve de patience et de compréhension, toute cela étant une discipline correcte, nous devenions héritiers du Royaume des Cieux « (Saint Jean Chrysostome, Homélie 18, Sur les Statues).

 

Prière de notre saint Père saint Ambroise, évêque de Milan

 

Saint Ambroise attribua cette prière à l’apôtre Matthieu, à l’occasion de la conversion de l’apôtre.

 

Je suis seul, Seigneur Jésus, O Toi qui guérit mes blessures. Qui me séparera de l’amour de Dieu, qui est en Toi ! La tribulation, la détresse, la faim ? Je suis tenu solidement comme par des clous et je suis attaché par les liens de la charité. Tranche, Seigneur Jésus, avec Ton épée puissante, la corruption de mes péchés. Assure-moi dans les liens de ton amour ; coupe ce qui est corrompu en moi. Viens vite pour mettre fin à mes nombreuses afflictions cachées ou secrètes. Soigne ma blessure de peur que l’humeur maléfique ne se propage. Par le moyen de la purification, nettoie en moi tout ce qui est souillé. Écoutez-moi, hommes attachés à la terre, qui dans vos péchés produisent des pensées insensées : j’ai trouvé un médecin. Il habite dans le ciel et donne sa guérison à ceux de ce monde terrestre. Lui seul peut guérir mes douleurs, et personne d’autre. Lui seul sait ce qui est caché, Lui seul peut enlever la douleur de mon cœur et la peur de mon âme – Jésus-Christ. Le Christ est la grâce, Le Christ est la vie, Le Christ est la Résurrection ! Amen.

FIN

Source ; http://fatheralexander.org/booklets/english/fathers_illness.htm