Une masse de pecheurs…

Une masse de pécheurs.
Engagés à vivre comme présence du Christ.
Selon Saint Éphr
em le Syrien (306 – 373), « l’Église n’est pas l’assemblée des saints, c’est la masse des pécheurs qui se repentent, et qui, bien qu’ils soient pécheurs, se sont tournent vers Dieu et s`orientent vers Lui. » En tant que peuple qui se concentre sur Dieu, nous sommes des pécheurs qui se sont engagés à vivre comme présence du Christ dans le monde, et notre sainteté ne peut pas être séparée de la sainteté de Dieu qui est à l’œuvre dans ce monde.
Notre péché est une maladie omniprésente,
le péché c` est l’échec d` atteindre l’objectif d’être vraiment humain. Nous sommes appelés à accomplir le dessein de Dieu dans notre venue à l`existence et à fonctionner comme l’image créée de Dieu. Notre péché, par conséquent, n’implique pas simplement la culpabilité d’avoir transgressé les commandements de Dieu, mais doit être l’impulsion pour devenir autre chose que ce que nous sommes dans notre état déchu. Parce que chacun de nous a une expérience unique, la victoire sur nos habitudes personnelles de péché requiert toute notre attention et toute notre vigilance.
Le but ultime de ce processus salvifique est
de participer à la vie de Dieu (theosis), ce qui consiste simplement de refléter la ressemblance divine. En devenant semblables à Christ dans notre comportement et dans notre pensée, nous coopérons avec Dieu dans ce processus de guérison et nous retrouvons la ressemblance de Dieu
C’est dans cette perspective que nous reconnaissons notre vocation d’être Christ au milieu de ce monde déchu. Car ce monde, tout comme nous, est appelé au processus de divinisation, et nous, comme nous le dit saint Séraphin de Sarov,
nous pouvons contribuer au salut d’un millier autour de nous, en acquérant la paix intérieure. En acquérant un cœur humble et contrit, nous révélons le Christ au monde et promouvons la transformation de l’ensemble du Cosmos en l’image et la ressemblance de notre Dieu créateur
Avec amour en Christ,
Abbé Tryphon

Source: https://www.facebook.com/Abbot-Tryphon-1395030584153681/

Un compagnon invisible

 

Devant les gens s’ouvrent deux voies: une qui est large, semée de tentations, et qui est empruntée par une grande foule. Et il y a une autre qui est raide et étroite, que peu de gens choisissent.

La grande voie est celle de la mort, et deux sortes de voyageurs courent allègrement dessus: Lucifer et son troupeau d’anges, jetés sur la terre, et ils sont ensemble avec tous ceux qu’il a corrompu. Il les trompe et les pique avec l’aiguille plaisante du péché, afin d’endormir leur âme pour un temps ou pour toute la durée de leur vie terrestre. Ceux-là sont morts pour Dieu malgré le fait qu’ils croient être en vie, mais ils ne sont que chair. Ils sont tous, tant qu’ils vivent mais morts car ne connaissant pas Dieu, ils sont compagnons de voyage des anges déchus sur la route de la perdition, vers l’enfer. C’est ainsi qu’ont voyagé les descendants d’Adam des milliers d’année durant.

Mais Dieu, le tout Miséricordieux, par son grand amour pour les hommes, a tout fait de Sa part pour les détourner de leur voie qui mène à leur perte vers un nouveau chemin, la voie du salut. pour cette raison, le Fils, le second visage de Dieu, S’est fait Homme parfait et nous a montré le chemin. Ainsi, la voie du Salut est le chemin même sur lequel Dieu a marché Lui-même, en tant que vrai homme, devenant notre exemple et nous donnant courage. Sur la voie du Salut marchent deux sortes de voyageurs car depuis ce temps-là un compagnon bon et invisible marche avec nous, avec chacun, tous les jours, jusqu’à la fin des temps: Dieu lui-même et Ses saints accompagnant de façon invisible les hommes.

Père Arsenie BOCA « La voie du royaume »

Source:http://foi-orthodoxe.fr/wp-content/uploads/2019/10/Hesychia-1.pdf

Le Soleil de justice

« Ta naissance, ô Christ notre Dieu, a fait briller la lumière de la connaissance dans le monde, car ceux qui se prosternaient devant les astres , sont instruits par l`astre de T`adorer, Soleil de justice et de te contempler, Orient venant des hauteurs, Seigneur, Gloire a Toi ».

Le prophète Zacharie dit ceci:

«Voici, l’homme dont le nom est Orient,  il fera germer le temple et construire le nouveau temple de l`Eternel» (Zacharie 6:12). Nous avons ici une parole sur le Messie , il s appelle Orient et batira le nouveau temple du Seigneur (c’est-à-dire l’Église).

Il est vrai que le Christ est né à l’Est de Bethléem en Palestine, mais les paroles de Zacharie le Prophète indiquent également l’énergie divine que le Christ envoie, une lumière pour les nations qui resplendit dans l’obscurité de cet âge  noirci par nos péchés.

Le prophète Ésaïe dit également: «N’ayez pas peur, car je suis avec vous, et de l’Orient j’apporterai ta postérité» (Ésaïe 43: 5). Le mot «ta  posterite» se réfère ici au Christ. C’est ainsi que les Pères ont interprété ces paroles, expliquant que le Christ est la source de la lumière divine, du soleil de l`intellect.

* * *

Il est à noter selon la Sainte Tradition que les églises sont construites en direction de l’Orient, source de lumière. C`est en se tournant vers l`est que sont effectuees les Prières, les Mysteres sacrés, les offices et en particulier la Divine Liturgie.

La Divine Liturgie a toujours lieu en faisant face à l’est. De même, lorsqu’une personne s`est endormie dans le Seigneur, elle est placée dans son cercueil dans la tombe orientee vers l’est comme si elle allait rencontrer le Christ.

Tout depuis le début est orienté vers l’Orient, y compris le Paradis dont il est dit dans le Livre de la Genèse: «Et le Seigneur Dieu a fait Adam avec la poussière de la terre, et a insufflé un souffle dans ses narines, alors Adam est devenu un etre vivant. Et le Seigneur Dieu a planté un jardin en Eden vers l`Est, et Il y a mis Adam qu`Il avait fait»(Genèse 2: 8). Après la chute d’Adam, le Seigneur l’a empêché de jouir de la joie du paradis, ou plutôt c’est le péché qui l’a empêché de voir la lumière du Christ  comme arbre de vie. « Et ainsi Dieu expulsa l’homme du jardin d’Eden, Il posta vers l`Est du jardin d`Eden les cherubins avec une epee flamboyante pour garder le chemin de l`arbre de vie.

Après tout cela, que de grâces avons-nous reçu, non seulement parce que nous  sommes des chretiens , mais aussi parce-que nous appartenons au Christ dont nous tirons la vraie connaissance, l’illumination divine, la vie éternelle.

Chaque matin avant la lecture de l`Evangile nous disons cette prière:

«O Seigneur Toi qui es l`ami de l`homme, illumine  nos cœurs de la connaissance Ta Divinite inepuisable, et ouvre notre intelligence pour la comprehension des enseignements de ton évangile …

Parce que Tu es l’illumination de nos âmes et de nos corps, ô Christ notre Dieu .. »

+ Ephrem

Évêque de Tripoli et Koura et leurs dépendances (Liban). Noel 2019.

Source: http://www.roumortodox.org/

Sur la prière (2)

L’archiprêtre Sergy Baranov, réalisateur et scénariste bien connu, discute avec des jeunes adultes du monastère Novospassky de Moscou de la sainteté comme but de la vie et de la trouver dans la prière. Le P. Sergy est largement connu pour ses films lyriques et profonds. Son premier discours a été sur le court métrage, « Le prix de ma vie ». Et si la vie est si précieuse, alors son but n’est rien de moins que la sainteté.

Savez-vous quand les gens commencent à réaliser cela (à propos de la prière)? Lorsqu’ils se retrouvent dans une clinique d’oncologie et qu’on leur dit: «Il y a de mauvaises nouvelles pour vous. Vous avez une tumeur. »Que se passe-t-il avec ces personnes? Hier, ces personnes  n’avaient pas le temps, mais maintenant elles trouvent du temps pour les médecins, pour les exercices inspirés de la médecine chinoise, elles cherchent de l’argent pour des médicaments coûteux… D’où? Pourquoi?

Nous n’avons  pas la pensée que notre vie elle-même est une mort lente. Y a-t-il quelqu’un parmi nous qui ne meurt pas lentement maintenant? Ce processus dans notre corps peut être plus rapide ou plus lent, mais il ne peut pas être arrêté ou surmonté…

Mais la chose la plus terrible est la mort spirituelle. La mort de quelque chose qui ne peut pas mourir – l’âme immortelle. C’est terrible de réaliser que vous restez seul face à ce problème… Sans l’aide de Dieu…

Je pense que si nous pesons tout, nous pouvons trouver du temps pour la prière. Nous devons mettre une réponse nette à cette question: soit je le fais et je vis, soit je ne le fais pas et je meurs pour l’éternité.

La chose la plus importante dans la prière est le Christ

– Avec quelle rapidité notre prière peut-elle être entendue par les saints, la Theotokos (la Mère de Dieu) et le Seigneur?

—À mon avis, le Seigneur entend le mieux nos prières. Celui qui a planté l’oreille, n’entendrait-il pas? Celui qui a formé l’œil, ne verrait-il pas? (Ps.93: 9). C’est pourquoi Dieu est aussi appelé «Celui qui connaît les cœurs» – Il pénètre à une telle profondeur en nous que nous ne nous connaissons même pas. On peut dire que nous n’avons pas besoin d’expliquer quoi que ce soit à Dieu ou de le persuader de faire quoi que ce soit. Il n’est même pas nécessaire de lui demander quoi que ce soit. C’est le Christ et non notre demande qui est de la plus haute importance dans la prière. Une fois que vous avez rencontré le Christ dans la prière, vous pouvez en abandonner l’aspect verbal – les mots ne sont pas l’essence de la prière.

Comment pouvons-nous nous assurer que Jésus-Christ est devenu le centre de notre vie?

– Nous devons lui donner cette place centrale. Parce que notre centre est généralement occupé par notre ego, qui s’imagine être le centre de l’univers … Et il n’y a pas de place pour Christ là-bas – il n’y a pas de coin pour Lui dans l’ensemble de notre univers.

Toutes les règles de la vie spirituelle dans la littérature ascétique orthodoxe disent que nous devons laisser le Christ avoir cette place dans nos vies. Ce sera alors un univers viable, créé par le Créateur Lui-même, qui est l’Alpha et l’Oméga, le début et la fin, le premier et le dernier (Apoc. 22:13). Il est au centre de l’univers, toutes choses viennent de Lui et pour Lui. Et vous serez heureux car la place centrale appartiendra à Celui qui est en est le plus digne.

Il ne peut pas y avoir qu’une seule recette ici. C’est toute la complexité de la vie spirituelle. Ne vous limitez pas à étudier les aspects moraux et rituels de l’orthodoxie – essayez de saisir les lois de la vie spirituelle. Apprenez ce que les saints pères ont écrit sur la prière. (Lisez les vies des saints, en particuliers les saints contemporains).Comment priaient-ils? Nous devons construire notre vie entière autour de cette expérience de prière parce que le Christ est au centre de cette expérience.

(Il faut acquérir quelque chose qui ne meurt jamais)

Que puis-je faire pour ne pas perdre la motivation de la prière? Parfois je parviens à exécuter la règle avec des prosternations et parfois non.

– Les orthodoxes ont toujours utilisé des moyens de mobilisation; dès que vous vous oubliez, vous commencez à vous forcer. Vous organisez un événement spirituel pour vous-même pour reprendre ensuite. Dès que vous « avez froid », vous allez dans un lieu saint. Une fois que vous avez repris des forces et que vous vous êtes inspirés, vous continuez: mais maintenant, ne négligez pas votre règle – continuez de prier!

Mais nous devons comprendre que ce ne sera jamais facile. Ce «dur labeur» est l’essence même de l’auto-amélioration. Qu’est-ce que Christ a dit quand Il est venu? Soyez détendu? Non. Il a dit: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renie, prenne sa croix et me suive (Mt. 16:24). Est-il facile d’être sur le Golgotha?

Il n’a pas promis que « tout ira bien. » C’est ce que les protestants enseignent: votre entreprise va se développer, vos conditions de vie vont s’améliorer … « Dieu m’aime! Hourra! Bien! »

Mais ce n’est pas ainsi que fonctionne la vie spirituelle! Par des peines, le Seigneur nous ouvre les yeux. Il montre ainsi quelque chose d’important pour nous.

Le souvenir de la mort est un cadeau très important. Certains peuvent le trouver dur. Nous pouvons nous adoucir – gagner du temps. C’est quand quelqu’un sent que non seulement il meurt tout le temps, mais que tout ce qui l’entoure est de courte durée, fragile et sujet à la décomposition.

Pendant que nous parlons maintenant, les minutes passent … Il y aura la fin dans une heure et demie. C’est ce que j’appelle «mourir à tout moment et en tout lieu». C’est certainement plus pertinent que tout ce qui passe.

C’est quelque chose que le P. Sophrony (Sakharov) a vécu en tant que jeune homme – le Seigneur lui a accordé le sens du temps … Afin d’acquérir quelque chose qui ne meurt jamais – la sainteté. Dieu lui-même.

Source:https://orthochristian.com/126356.html

Sur la prière(1)

Extraits d’un enseignement du P. Sergy Baranov

L’archiprêtre Sergy Baranov, réalisateur et scénariste bien connu, discute avec des jeunes adultes du monastère Novospassky de Moscou de la sainteté comme but de la vie et de la trouver dans la prière. Le P. Sergy est largement connu pour ses films lyriques et profonds. Son premier discours a été sur le court métrage, « Le prix de ma vie ». Et si la vie est si précieuse, alors son but n’est rien de moins que la sainteté.

Il y a quelque chose sur lequel je veux que vous réfléchissiez. Nous nous efforçons de vivre moralement, de vivre dans la pureté, d’éviter les péchés, d’aimer nos voisins, d’être de bons maris et mères, d’être fidèles à nos conjoints, de prendre soin de notre famille, de ne pas boire d’alcool et de ne pas fumer… Certains se proposent d’en faire plus : ils rendent visite aux malades, aux personnes âgées, aux prisonniers, nourrissent les sans-abri, adoptent des enfants, créent des centres pour femmes en crise pour les empêcher d’avoir des avortements… Mais y a-t-il quelque chose de ce que je viens d’énumérer que les incroyants ne peuvent pas faire? Ils peuvent faire tout ça!

Alors qu’est-ce qui nous différencie des athées? Quelle est notre essence? Qu’est-ce que les athées ne font pas et les chrétiens doivent nécessairement faire? La Prière! Par «prier», je ne veux pas dire lire officiellement des règles de prière, des psaumes, ou réciter certaines prières par cœur; Je veux dire la prière en tant qu’état dans lequel Dieu est très proche de vous. C’est un état dans lequel Dieu passe soudainement d’une idée élevée, brillante et philosophique au Dieu vivant, le Dieu personnel.

Parfois, les gens me disent:

« J’ai lu dans les saints Pères qu’il ne fallait pas prier sans pleurer. »

Et nous ne devons pas non plus prendre la communion sans larmes, comme l’a écrit saint Siméon le nouveau théologien. Nous commençons donc à travailler psychologiquement avec nous-mêmes, à nous «mettre au diapason» du repentir, pensant naïvement que maintenant nous allons avoir des larmes et ensuite commencer à prier…

Je leur réponds: « Écoutez, quand Christ viendra (le vrai Christ et non une certaine idée de Lui), vous ne pourrez pas arrêter vos larmes de couler! Ensuite, vous verserez des flots de larmes! »

Certains essaient «d’évoquer» artificiellement leur repentir, de se surmener sérieusement et de s’abandonner à l’auto-analyse… Mais quand le Saint-Esprit vient et vous ouvre les yeux, vous ne pourrez pas vous empêcher de pleurer… C’est bon quand cela vient de Lui et non de notre formation auto-assignée ou « auto-réglée » car cela peut conduire à l’illusion. Une fois que vous croyez en ce que vous avez essayé d’imiter, c’est un état d’illusion.

Une vie spirituelle correcte, c’est quand tout vient progressivement et naturellement. Il y a une expression: « faites la prière, et la prière vous apprendra tout. »

Utilisez votre temps à bon escient! Consacrez-le aux choses qui comptent vraiment!

Comment pouvons-nous prier aujourd’hui, alors que nous n’avons plus de temps pour rien avec notre rythme de vie moderne?

—Le temps est le même, mais notre attitude à son égard a changé. Nous perdons des heures à faire des choses inutiles alors que nous n’avons pas de temps pour les choses qui comptent. Par exemple, de quel temps disposait ma grand-mère, celle dont le mari a été tué pendant la Seconde Guerre mondiale et dont le fils a perdu son père; elle qui n’était pas rémunérée pour son travail; qui n’avaient que des «jours de travail» [dans la ferme collective] qui étaient cochés  sur les feuilles de rapport; avec une vache maigre qui mugissait dans l’étable… Mais pour une raison quelconque, les gens trouvaient du temps pour la vie spirituelle et la prière… Maintenant, nous sommes bien pourvus: nous avons des machines à laver, des aspirateurs, des lave-vaisselle… N’avons-nous vraiment pas de temps libre?! Nous vivons simplement sans réfléchir.

Le philosophe grec de l’antiquité Diogène courrait dans les rues d’Athènes avec une torche levée à la main en criant au milieu du jour qu’il était à la recherche d’un homme! De même, je veux m’épuiser en criant: « Utilisez votre temps à bon escient! Consacrez-le aux choses qui comptent vraiment! Nous avons très peu de temps !!! Nous ne pouvons pas vivre en nous asseyant devant la télévision et en faisant des choses futiles… »

Nous trouvons toujours le temps de voyager ou d’aller dans un endroit intéressant. Mais ce n’est pas la chose la plus importante dans nos vies. Tout cela est permis, car Dieu bénit le temps du repos. Mais ce n’est pas l’ essentiel…

Source:https://orthochristian.com/126356.html

(A suivre)