Cet arbre malade , c’est ma propre vie par Saint Sophrony de l’Athos (1896-1993)

Pourquoi tant de maladies, tant de souffrances de toute la création sont-elles nécessaires? Beaucoup pensent qu’il eût mieux valu ne pas créer un monde où tous souffrent, où tout meurt. Cependant, pour nous, cette question se pose autrement: nous ne comprenons pas pourquoi les souffrances sont nécessaires, mais quand nous lisons le récit de la chute, nous voyons que le fruit de l’arbre interdit apparaissait beau à regarder et bon, agréable à manger (cf. Genèse 2,6). C’est ce phénomène, – c’est-à-dire le fait de se laisser séduire et de transgresser le commandement de Dieu, – qui conduisit à la mort, mais le Seigneur, en venant sur la terre pour nous sauver, meurt afin d’effacer le péché d’Adam.

Toi qui as cloué sur la croix le péché d’Adam …

Un des tropaires les plus remarquables que nous ayons, et que nous chantons durant le Carême proclame: « Toi qui le sixième jour et à la sixième heure as cloué sur la croix le péché commis par Adam au Paradis, déchire aussi la cédule de nos fautes, ô Christ notre Dieu, et sauve-nous » [cf. Office de sexte]. En quoi ce tropaire est-il remarquable? En ce qu’il nous décrit dans quelles dispositions, avec quelles pensées le Christ est allé à Sa crucifixion pour anéantir par Sa souffrance et par Sa mort, cette délectation qui fut la cause de la chute.

Bien des choses restent encore peu claires pour nous, mais l’être qui nous a été donné, nous l’acceptons tel qu’il est. Les hommes interprètent de diverses manières notre être, notre « existence », mais bien sûr, pour nous, chrétiens, le fondement pour toutes les solutions, c’est le Christ Lui-même, et nous marchons sur Ses traces.

Avoir les pensées du Christ

Le grand apôtre Paul nous a laissé une parole remarquable:

« En vous doivent être les mêmes sentiments et les mêmes pensées qu’en Christ » (cf. Philippiens 2, 5). Cela est semblable à ce que j’ai dit au commencement: que le Seigneur a voulu nous donner Sa vie.

Je crains quelque peu d’être mal compris … Lorsque je parle au sujet du Christ comme d’un exemple pour nous, quand je dis que si nous pensons comme le Seigneur nous l’a commandé, notre pensée n’est déjà plus « la nôtre », « humaine », mais la pensée de Dieu Lui-même, cela veut dire ceci: si je parle dans la ligne qui nous a réellement été proposée comme voie vers le salut, alors, moi aussi, en tant qu’homme, je puis dire que tout le visible, tout ce que je vois maintenant, et, si vous voulez, le ciel et la terre passeront, mais que ces paroles, que nous considérons maintenant comme notre vie, ne passeront pas. Je ne puis pas dire comme le Christ que « ma parole » ne passera pas alors que « le ciel et la terre passeront ». Ce que le Seigneur appelle Sa parole est, pour moi, Son don; c’est pourquoi je ne puis pas dire: « Le ciel et la terre passeront mais mes paroles ne passeront pas. » Je ne puis pas dire: « mes », parce qu’elles ne sont pas mes paroles; je les ai reçues comme don de la part de Dieu.

 

Saint Sophrony avec les moines du monastère.

Nous tous qui portons cet habit noir”

Nous tous qui portons cet habit noir [il touche de sa main droite sa tunique monastique], soyons conscients que nous devons assimiler, assumer la vie du Christ Lui-même, Sa manière de penser, être avec Lui comme des enfants avec leur père, comme des élèves avec leur maître, capables de vivre la vie de Dieu Lui­-même. Et quand nous entrerons dans cette vie en plénitude alors, certes, ce sera la déification. Mais le critère de tout, c’est de nouveau le Christ. L’apôtre Paul dit: « Tout sera éprouvé par le feu (1 Corinthiens 3, 13), alors, si notre parole est juste, elle ne pourra pas être détruite par le feu. Il s’agit ainsi de la vie éternelle en Dieu et non pas d’autre chose.

La prière, voie d’union avec Dieu

Si nous portons en nous cette conscience, les petits détails de la vie quotidienne – je vous l’ai déjà dit plus d’une fois – cesseront d’agir sur nous d’une manière mortelle. Lorsque nous prions Dieu, et que notre prière franchit une certaine limite et devient véritablement immersion en Dieu, alors nous nous unissons à Lui sur le plan de notre vie.

Notre prière est l’unique voie, dans l’être même, pour l’union avec Dieu. ‘Nous prononçons les paroles: « Notre Père … Il faut se souvenir que nous nous adressons au Père, au Père de Jésus-Christ, oui: « Notre Père », Si nous vivons ces paroles dans leur plénitude, alors cette prière ébranle tout notre être. Ainsi ces prières que nous prononçons dans les églises, pendant la liturgie, elles sont cette vie éternelle que le Seigneur nous a apportée.

Toutes nos relations à tout ce qui se passe, seront remplies d’une vive conscience de l’importance de chaque être humain, de l’importance de chaque geste, de l’importance de chaque rencontre avec un autre être humain. En effet, tout le processus de notre vie, en particulier durant les minutes difficiles, est le processus de la création, par Dieu, de dieux semblables à Lui.

Dans mon texte De la direction spirituelle, j’ai dit à peu près la parole suivante, – et cela doit être reçu par nous comme une parole normale, selon son sens, et non comme une expression orgueilleuse: « Le père spirituel « coopère », participe avec Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit à la création de dieux éternels.

Aimez-vous les uns les autres.

Qu’est-ce que je voudrais vous dire? Ce que le Seigneur dit à ses apôtres: « Si vous restez unis et dans l’amour, alors tous sauront que vous êtes mes disciples » (cf Jean 13, 35), – c’est-à­-dire du Christ. Souvenez-vous, je vous en prie, de ces paroles du Christ et faites qu’à l’intérieur de notre communauté nous nous aimions les uns les autres et que notre vie ne soit qu’une seule vie.

Essayez d’appliquer ces paroles du Christ à chacune de vos rencontres; alors le salut vous sera accordé à tous, et vous deviendrez encore capables d’aider les autres.

Mais il faut commencer à partir du fait que nous-mêmes vivons cela comme un commandement de Dieu dans un grand effort, dans les jeûnes, dans les prières, dans les afflictions, dans les maladies et ainsi de suite. Et alors nous pourrons dire à d’autres une parole sur le salut.

Recevoir la vie de Dieu sans intermédiaire

 

En réalité, nous devons tous recevoir la plénitude de la Révélation aussi bien au sujet -de l’homme qu’au sujet de Dieu. Maintenant, il nous semble que nous sommes excessivement loin de cela. Cela nous semble être ainsi, mais il dépend du Christ de venir et de parler avec nous, comme Il a parlé avec Luc et Cléophas sur la route d’Emmaüs.

On trouve parfois d’étranges paroles chez les Pères … « Si quelqu’un est en Dieu, il n’a pas besoin de lire des livres. » Nous recevons, dans ce cas, la vie qui vient de Dieu sans intermédiaires, sans livres, et cependant comme une réalité authentique. Je puis parler ainsi, parce qu’un exemple nous a été donné en Silouane, notre père spirituel: avant qu’il ait lu des livres, le Seigneur lui est apparu et désormais, il a vécu, à l’instar du Seigneur, toute l’humanité comme liée à lui-même.

Quand le Starets dit, écrit, prie: « Donne à tous les hommes de Te connaître par le Saint-Esprit », cela signifie qu’il existe une autre voie de connaissance, et non seulement la connaissance humaine.

En effet, le Seigneur est prêt à apparaître à tous, si nous acceptons de Lui de suivre Sa voie. Or, Il a dit: « Je suis la voie » (Jean 14, 6), – et quelle voie? Celle de la souffrance. Ainsi, dans le monde, nous allons souffrir; le Seigneur dit que nous aurons beaucoup d’afflictions et Il ajoute: « Mais ayez courage, J’ai vaincu le monde » (Jean 16,33).

Cet arbre malade, c’est aussi ma vie

Il y a deux ou trois jours, les Pères Raphaël, Nikolaï, Jérôme [à présent P. Séraphin] et moi, nous nous tenions à Ambergate auprès d’un arbre et je leur dis: « Regardez cet arbre immense et examinez toutes ses feuilles: chacune est pleine de forces et l’arbre, dans toute son ampleur, est lui aussi en pleine vigueur … Maintenant, voilà que cet arbre – l’humanité – est malade; dans sa maladie, il est en réalité normal pour nous, chrétiens, de prier comme le Seigneur Lui-même a prié: pour le monde entier. Prier avec le sentiment qu’il est notre vie.

Si je suis une feuille de cet arbre, et que toutes les feuilles sont pleines de vie, moi aussi je serai plein de vie, et la vie cosmique passera par moi dans son courant puissant. Cette conscience que nous sommes une partie inséparable de l’humanité est propre au chrétien. Eh bien, c’est ce que nous a enseigné cet « illettré » de Silouane. La phrase prononcée par le Seigneur: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 19, 19), doit être comprise ainsi: cet homme, cet « arbre malade », c’est ma propre vie. C’est en Christ que nous parlons !. 

Référence :
            Parole à la communauté. N*13 . Septembre 1993.

https://holytrinityfamily.blogspot.com/2020/09/cet-arbre-maladecest-ma-propre-vie.html

Sur nos pensées attachées à la poussière terrestre…

Les pensées de notre intellect sont toutes orientées vers ce qui est terrestre et nous avons toutes les peines du monde à les élever vers le ciel… Avez-vous vu le brouillard s’étendre sur une vallée ? C’est l’image exacte de nos pensées. Toutes, elles rampent et s’étalent sur le sol… Au-dessous d’elles se trouve le cœur : il en reçoit des coups continuels…Telle pensée, tel mouvement du cœur… Le cœur est agité par les sentiments … Le désordre qui règne à l’intérieur, vous le connaissez d’expérience… La cause en est que notre esprit a perdu le point d’appui qui lui est naturel – en Dieu. L’esprit retrouve cet appui quand il se souvient de Dieu. La première chose à faire est donc de prendre l’habitude de garder continuellement la mémoire de Dieu, dans la crainte et la piété.
Saint Théophane le Reclus

Bulletin du mois de septembre 2020 de l’Eglise Orthodoxe à l’île Maurice

Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration 

Numéro 56, septembre 2020 L’exaltation de la sainte Croix 

Chaque dimanche pendant les matines, après la lecture de l’Évangile de la résurrection, nous chantons un tropaire consacré à la fois à la Croix et à la Ré-surrection :« Ayant vu la résurrection du Christ, adorons le saint Seigneur Jésus, seul sans péché.Nous vénérons ta Croix, o Christ, chantons et glorifions ta sainte Résurrec-tion, car tu es notre Dieu, nous n’en connaissons pas d’autres, et c’est Ton Nom que nous invoquons.Venez tous les fidèles, adorons la sainte Résurrection du Christ, car par la Croix est venue la joie dans le monde entier.Bénissant en tout temps le Seigneur, nous chantons sa Résurrection.Il a souffert pour nous la Croix, anéanti la mort par sa mort.»

L’exaltation de la sainte Croix

Nous voyons ainsi combien la Croix et la Résurrection sont unies, sont comme l’endroit et l’envers d’un même mystère de salut. Mais comment la croix a-t-elle été ainsi l’instrument de notre salut ? Comment a-t-elle été la source de cette joie qui s’est répandue sur le monde entier, sur tous ceux qui ont accepté de reconnaître dans la Croix l’instrument de leur salut : « salut, o Croix, unique espérance » ?Lors de la création de l’homme, Dieu a insufflé au premier homme un souffle de vie, il lui a donné une âme immortelle douée du libre arbitre, de liberté, parce que Dieu voulait que l’homme puisse l’aimer librement. Dans le livre de la Genèse, l’homme apparaît comme le but de la création : Dieu a préparé tout l’univers, tout le cosmos et ensuite la terre avec toutes les espèces végétales et animales qui la couvrent pour que l’homme, finalement, en soit en quelque soit roi, chantre, prêtre, et c’est lui qui fait remonter tout cela vers Dieu, mais en aimant lui-même librement le Créateur. Le but de la création c’était qu’il y ait une créature qui puisse aimer Dieu, qui puisse être en communion d’amour avec Dieu, à qui Dieu pourrait donner une participation à sa propre nature. Malheureusement, l’homme a mal usé de cette liberté qui lui était donnée : au lieu de s’en servir pour rendre à son Père céleste amour pour amour, l’homme a usé de sa liberté pour se révolter contre Dieu, pour Lui désobéir, pour accomplir ainsi un terrible acte d’orgueil. Or, toute l’humanité répandue à travers l’espace et le temps, depuis les origines jusqu’à la fin du monde, du fait qu’elle a été créée à l’image de Dieu, d’une certaine manière, forme un corps. C’est la raison pour laquelle le péché du premier homme n’a pas seulement concerné Adam comme individu ; Adam était d’une certaine façon déjà solidaire de toute cette humanité qui serait issue de lui, c’est pour cela que, par sa faute, par sa rupture volontaire avec Dieu, il a, d’une certaine manière, compromis toute sa descendance.Mais les hommes ne sont pas coupables de la faute d’Adam ; il n’y a pas de péché collectif; il n’existe pas de péché originel transmis par l’union sexuelle des parents, jugée toujours coupable parce que toujours entachée de concupiscence, comme Augustin d’Hypone l’enseignait. Les hommes ne naissent pas coupables d’un péché qui les vouerait tous à l’enfer. Mais Adam leur a légué une nature humaine blessée, mortelle, nature humaine qui, dès que chacun de nous la reçoit dans sa conception, n’est plus une nature greffée sur Dieu, elle n’est plus une nature animée par les énergies incréée de Dieu, et sur elle Satan, à qui le plus grand nombre des descendants d’Adam à librement préféré obéir, a acquis une certaine domination. La plupart des Pères de l’Eglise appellent simplement cela « le pécher des premiers parents et ses conséquences».

Dieu a voulu réparer cette faute d’Adam, qu’il connaissait dans son éternité, car Dieu voit tout dans un instant éternel, il n’y a pas de succession pour Dieu ; cela dépasse toutes nos conceptions, mais Dieu est dans un éternel présent, et voit tout comme d’un seul instant éternel. Dieu a donc décidé de réparer cette faute par l’Incarnation, par la mort et par la Résurrection de son Verbe, le Christ.Le Christ, au terme de cette longue histoire que nous raconte l’Ancien Testament, le Fils de Dieu, la seconde personne de la sainte Trinité, s’est incarné, a assumé notre nature humaine. Le Christ est inséparablement Dieu et homme, fils de Dieu, seconde personne de la sainte Trinité, et homme, mais sa nature humaine, ce corps et cette âme, n’ont pas de personnalité propre, elles ont la personnalité même du Fils de Dieu qui est donc à la fois Dieu et homme.Le Christ, en tant qu’homme, était le Fils de Dieu ; mais le Fils de Dieu, usant de sa volonté humaine, a fait de sa souffrance et de sa mort, le signe de l’amour le plus parfait à l’égard du Père, à l’égard des hommes, le signe d’une obéissance filiale, une obéissance pleine d’amour à son Père, obéissance et amour qui étaient dans sa nature humaine elle-même, dans sa volonté humaine d’homme, le retentissement et comme la traduction dans la langue de l’humanité pécheresse, de cet amour filial envers le Père qui est sa vie éternelle au sein de la Trinité. Et par là-même, il a détruit la souffrance et la mort devenant ainsi le signe de l’amour le plus parfait du Père ainsi que le signe de l’amour le plus parfait des hommes : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime », avait-il dit à ses apôtres dans son discours après la cène.La Résurrection, c’est cela, c’est la destruction de toutes les conséquences du péché, de la souffrance, de la mort, parce que le Fils, en a en quelque sorte, changé le signe, en a changé le sens. Et c’est pour cela que « par la croix, la joie s’est répandue dans le monde entier. » La croix est l’instrument de notre salut, et par là-même, elle est l’instrument de notre joie, l’instrument de notre résurrection.

D’après l’archimandrite Placide Deseille, la couronne bénie de l’année chrétienne, volume 1, pages 33 –413

 

Divine Liturgie (Ile Maurice)

Chaque dimanche à 9h30 

Dimanche 6 septembre: « Tous membres d’un même Corps »

Mardi 8 à 9h30: MATINES de la Nativité de la très sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie.

Dimanche 13 : Fête de l’exaltation universelle de la sainte Croix.

Dimanche 20 : Le mystère de la Croix.

Dimanche 27 : la pêche miraculeuse.

Eglise orthodoxe de la Sainte Transfiguration 

Grande-Rivière N-O

Ile Maurice

(derrière le garage Bala)

Divine Liturgie 

Chaque dimanche à 9h30 

Site WEB:

http://orthodoxchurchmauritius.org

Père Athanasios, tel.: 57 33 32 53

E-mail: p.athanasios@myt.mu

Père Ian, tel.: 52 57 90 53

E-mail: fr.ian@antiochian.org.nz

 

Ne perdons pas notre temps en vain

Ne perdons pas notre temps en vain. Le royaume des cieux appartient à ceux qui se forcent. Gardez à l’esprit le départ de nos âmes, l’heure et le moment ultimes de cette difficile séparation. Gardez à l’esprit comment les démons vont chercher à arracher la pauvre âme à cette dernière heure et à la conduire vers l’Hades. Oh, quel chagrin! Quelle souffrance pour l’âme! Comme l’âme soupire alors! Hélas, quelle triste situation en ce moment! Que de promesses une personne ne ferait-t-elle à Dieu à cet instant ,qu’elle va changer sa vie, qu’elle suivra le chemin de la repentance et des épreuves,  mais pourvu qu’elle ne meure pas!
Nous allons tous atteindre cette heure et rencontrerons ce qui précède et bien plus encore, et nous promettrons alors avec beaucoup plus de sérieux que nous emprunterons le chemin du repentir et du combat spirituel. Imaginons que cela se soit déjà produit et que Dieu ait entendu notre demande. Dans ce cas, que nous reste-t-il à faire? Tenir nos promesses en montrant une vraie repentance et lutter pour corriger notre âme. C’est maintenant le moment approprié pour la repentance et la guerre spirituelle! Petit à petit le temps de notre vie s’écoule, et sans même que l’on se rend compte, nous sommes conduits jusqu’au bout et à la tombe!
Un tribunal et un juge nous attendent, ainsi que des livres entiers dans lesquels sont écrits les actes de chacun d’entre nous. Qui peut échapper à ces choses? Personne. Nous nous tiendrons tous devant le siège du jugement de Christ «nus et ouverts» pour que chacun de nous rende compte de ses actes, paroles et pensées. Gardons à l’esprit ces choses et bien d’autres nuit et jour, afin que nous puissions amener nos âmes au deuil et aux larmes!
Ancien Ephraim d’Arizona (+2020)

Le jeûne de la Dormition

Le 1er août, commence le jeûne de la Dormition qui est relativement court et culmine avec la célébration de la Grande Fête de la Dormition le 15 août. Chaque jeûne nous propose un défi et un choix. Dans ce cas, je dirais que notre choix se situe entre «la commodité» et «l’engagement». Nous pouvons choisir la commodité en raison du simple fait que jeûner est décidément peu pratique. Il faut de la planification, de la vigilance, de la discipline, du renoncement à soi-même et un effort global réfléchi. Il est pratique de laisser la vie s’écouler à son rythme habituel (d’été), ce qui inclut la recherche d’un niveau de confort de moindre résistance. Modifier nos modes de vie établis est toujours difficile, et c’est peut-être quelque chose que nous n’envisagerons qu’avec réticence. Donc, un choix est de ne rien faire de différent pendant ce jeûne de la Dormition ou alors peut-être seulement quelque chose de minimal, comme une sorte de reconnaissance symbolique de notre appartenance à l’Église. Cependant, je ne suis pas tout à fait sûr de ce qu’un tel choix entraînerait en termes de croissance supplémentaire dans notre vie «en Christ». Cela peut plutôt signifier une occasion manquée.

Pourtant, le choix demeure d’adopter le jeûne de la Dormition, un choix résolument «contre-culturel» et qui manifeste un engagement conscient envers un «mode de vie» chrétien orthodoxe. Un tel engagement signifie que nous regardons au-delà de ce qui convient vers ce qui a du sens. Ce serait un choix dans lequel nous reconnaissons nos faiblesses et notre besoin précisément de la planification, de la vigilance, de la discipline, du renoncement à soi et de l’effort global concerté qui caractérise le chercheur de «l’esprit du Christ» que nous avons comme don dans la vie de l’Église. C’est un choix difficile à faire, et peut-être particulièrement difficile dans la vie d’une famille avec des enfants qui résistent souvent à tout changement. Je continue cependant de croire qu’un choix aussi difficile a ses «récompenses» et qu’un tel engagement portera ses fruits dans nos familles et dans nos paroisses. (Si le jeûne est pratiqué de manière légaliste nous perdrons notre accès à la fécondité potentielle du Jeûne et ne réussirons qu’à créer une atmosphère misérable dans nos maisons). C’est un choix qui montre que nous sommes déterminés à saisir une bonne opportunité comme étant au minimum un outil potentiel menant à la croissance spirituelle.

Mon observation est que nous combinons dans une certaine mesure le « côté pratique» avec notre «engagement» dans notre vie sociale et culturelle contemporaine. Souvent, nous ne permettons pas à l’Église de «gêner» nos plans et objectifs, et cela peut être difficile à éviter dans les circonstances et les conditions de notre «mode de vie» actuel. Il est difficile de l’emporter dans la «bataille interminable des calendriers». Le milieu social et culturel environnant ne soutient plus notre engagement envers le Christ et l’Église. En fait, ce milieu est généralement assez indifférent et peut même être hostile à un tel engagement. Même si nous hésitons à l’admettre, nous trouvons très difficile de ne pas nous conformer au monde qui nous entoure. Mais il n’est jamais impossible de choisir notre engagement envers notre mode de vie chrétien orthodoxe plutôt que ce qui est simplement pratique – ou simplement désiré. Ce n’est peut-être qu’une de ces «croix quotidiennes» dont le Seigneur a parlé – même si cela peut être difficile d’appeler cela une «croix». Cela implique également des choix, et nous devons évaluer ces choix avec honnêteté en examinant tous les facteurs qui composent nos vies. En bref, il est très difficile – mais profondément gratifiant – de pratiquer notre foi chrétienne orthodoxe aujourd’hui!

Je reste cependant convaincu que le cœur d’un chrétien orthodoxe sincère désire choisir le chemin difficile de l’engagement plutôt que le chemin facile (et plutôt ennuyeux?) de la convenance. Nous avons maintenant l’opportunité donnée par Dieu d’échapper à ce qui draine notre énergie spirituelle au cours de cette période (estivale). Avec la prière, l’aumône et le jeûne, nous pouvons renouveler nos corps et nos âmes fatigués. Nous pouvons lever nos «mains tombantes» dans une attitude de prière et d’action de grâce. La Dormition de la Theotokos a souvent été appelée «pâques en été». La dormition célèbre la victoire de la vie sur la mort – ou plutôt du transfert de ce qui est mortel vers le Royaume des Cieux. Le jeûne de la Dormition est notre préparation spirituellement vigilante menant à cette glorieuse célébration. «Voici, c’est maintenant le moment favorable; voici maintenant le jour du salut! » (2 Corinthiens 6: 2).

Source: https://www.oca.org/reflections/fr.-steven-kostoff/the-dormition-fast-commitment-vs.-convenience?fbclid=IwAR1kPpWPYTlgzwdha395Tgk-r7cz78k5HtU_szofp9kl15z9L8F-8MvBrBs