FRANCISCEA EN FLEURS
Hymne à la Mère de Dieu
Nicolas Cabasilas
Source : Nicolas Cabasilas. LA MERE DE DIEU. Traduit du grec par Jean-Louis Palierne. Edition : L’AGE D’HOMME- Collection la Lumière du Thabor.
Nicolas Cabasilas(1320-1398) était un laïc de Thessalonique.
Resplendissants de joie, fêtons brillamment ce jour (la nativité de la Mère de Dieu) auquel nous arrivons, ce jour où commence l’engendrement de la Vierge- ou plutôt de l’univers entier, ce seul et premier jour qui voit l’homme véritable d’où l’être vient véritablement à tous les hommes. Aujourd’hui la terre a donné purement son fruit, alors que jusque-là elle ne fournissait que des épines et des ronces, la récolte du pêché. Aujourd’hui le ciel sait qu’il n’a pas été édifié en vain, puisqu’est apparu ce pour quoi il a été fait, et le soleil sait pourquoi il a reçu la lumière pour le voir. Maintenant toute la création se connaît mieux, puisque resplendit l’ornement commun de l’univers. Maintenant tous les anges de Dieu se sont unis et chantent à pleine voix leur maître, plus encore que lorsqu’il a orné le ciel de la coupole des étoiles, car celle qui apparaît est plus haute et brillante de toute étoile et plus utile que le monde entier. Maintenant la nature aveugle des hommes reçoit la vue pour percer ce jour. Comme il le ferait plus tard avec l’aveugle-né, Dieu a en effet rencontré la nature humaine errant à tâtons, Il l’a prise en pitié et lui a miraculeusement donné cette vue – et l’homme voit ce que beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir et ils ne l’ont pas vu. Car de même que dans le corps il est de nombreux membres, mais aucun autre que l’œil n’a l’aptitude de voir le soleil, de même parmi tous les hommes qui ont existé, seule la Vierge a reçu la pure lumière, et par elle tous les hommes.
C’est pourquoi sans cesse les deux créations la louent, toute langue chante d’une seule voix ses exploits, et tous les hommes, tous les chœurs des anges, se font les artisans d’hymnes incessantes à la Mère de Dieu. Chantons nous aussi ses hauts faits et joignons-nous à l’élan commun pour offrir, moins que ce qu’il faudrait, moins que ce que nous devrions désirer, moins même que ce que nous aurions désiré dire- tant il faudrait que nous en tirions profit ! Mais il te convient, ô Toute-digne de nos hymnes, à toi et à ton amour de l’homme, de mesurer ta grâce non pas à notre mesure, mais à celle de ta grandeur ; et de même que tu as été choisie dans notre race et offerte à Dieu pour orner le reste des hommes, de même que par ces mots que nous te consacrons, sanctifie le trésor des paroles, notre cœur, et rend le lieu de notre âme stérile pour tout pêché, par la grâce et l’amour pour l’homme de ton Fils unique, notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ, à qui conviennent toute gloire, honneur et adoration avec son Père sans commencement et l’Esprit Très-Saint, bon et vivifiant, maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen.
Nicolas Cabasilas.