Deuxième dimanche du Grand Carême
St. Grégoire Palamas est celui qui a témoigné du fait que l’homme, peut à l’aide de la prière et du jeûne participer de la Lumière incréée de la gloire divine dès sa vie terrestre. Après sa glorification en 1368, l’Église a désigné, outre sa fête du 14 novembre, un deuxième jour de commémoration de St. Grégoire Palamas – le deuxième Dimanche du Grand Carême. On célébrait ainsi un autre «Triomphe de l’Orthodoxie » après celui qu’on a célébré le premier dimanche du Carême, car on y évoque la condamnation des adversaires de Saint Grégoire et le triomphe de ses enseignements dans l’Église. À l’origine, ce Dimanche était dédié a saint Polycarpe de Smyrne. Source:http://fr.orthodoxwiki.org/Dimanche_de_Saint_Gr%C3%A9goire_Palamas
Evangile du jour: saint Marc , châpitre 2, versets 1 à 6.
Guérison du paralytique
1 Comme il était entré de nouveau à Capharnaüm, après quelque temps on apprit qu’il était à la maison.
2 Et beaucoup se rassemblèrent, en sorte qu’il n’y avait plus de place, même devant la porte, et il leur annonçait la Parole.
3 On vient lui apporter un paralytique, soulevé par quatre hommes.
4 Et comme ils ne pouvaient pas le lui présenter à cause de la foule, ils découvrirent la terrasse au-dessus de l’endroit où il se trouvait et, ayant creusé un trou, ils font descendre le grabat où gisait le paralytique.
5 Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : « Mon enfant, tes péchés sont remis. »
6 Or, il y avait là, dans l’assistance, quelques scribes qui pensaient dans leurs coeurs :
7 « Comment celui-là parle-t-il ainsi ? Il blasphème ! Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul ? »
8 Et aussitôt, percevant par son esprit qu’ils pensaient ainsi en eux-mêmes, Jésus leur dit : « Pourquoi de telles pensées dans vos cœurs ?
9 Quel est le plus facile, de dire au paralytique : Tes péchés sont remis, ou de dire : Lève-toi, prends ton grabat et marche ?
10 Eh bien ! pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre,
11 je te l’ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, prends ton grabat et va-t’en chez toi. »
12 Il se leva et aussitôt, prenant son grabat, il sortit devant tout le monde, de sorte que tous étaient stupéfaits et glorifiaient Dieu en disant : « Jamais nous n’avons rien vu de pareil. »
THEOLOGIEN DE LA LUMIERE INCREE
Ce fils de la lumière divine et sans déclin, cet homme de Dieu en vérité, cet admirable serviteur et liturge des mystères divins venait de l’Asie et il eut pour parents des gens illustres et renommés, qui cherchèrent à former, par l’instruction et la vertu, non seulement l’homme extérieur et sensible, mais bien plus l’homme intérieur, celui qu’on ne voit pas. Comme il avait perdu son père dans sa tendre enfance, sa mère le fit croître et grandir, ainsi que ses frères et sœurs, dans l’instruction et la morale religieuses, autant que dans les saintes lettres, puis auprès de maîtres en philosophie elle leur fit pratiquer comme il faut la sagesse profane. Vu la promptitude de sa nature, comme il y appliquait un zèle approprié, il acquit en peu de temps toute science rationnelle, de sorte qu’à l’âge de vingt ans, comme il jugeait les choses terrestres plus trompeuses que les songes, il s’efforça de remonter vers la cause et la source de toute sagesse, c’est-à-dire vers Dieu, et de se consacrer tout entier à Lui par une vie plus parfaite. Alors il révéla à sa mère son pieux dessein, le désir et l’amour enflammé qui l’entraînaient vers Dieu. Et il découvrit qu’elle éprouvait cela elle-même depuis longtemps et qu’elle s’en réjouissait pour les mêmes raisons que lui. Aussitôt donc, la mère réunit ses enfants autour d’elle et, disant : « Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés », elle sonda leurs pensées en ce qui concerne le bien et leur révéla le dessein du sublime Grégoire. Et lui, leur adressant des paroles d’exhortation, réussit, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, à les persuader, à susciter en eux un désir semblable au sien et à leur faire suivre sa fuite du monde. Alors, il distribua ses biens aux pauvres, pour se conformer à l’Evangile, et de bon cœur abandonna les faveurs impériales, les honneurs et le tumulte des palais, pour suivre le Christ. Il établit sa mère et ses sœurs dans un couvent et, prenant avec lui ses frères, il gagna la Sainte Montagne de l’Athos. Cependant il suggéra à ses frères d’entrer dans des Monastères différents, car il n’était pas possible de vivre la vie selon Dieu en restant unis les uns aux autres. Lui-même, il se soumit à la direction d’un homme admirable, du nom de Nicodème, qui vivait dans la quiétude pour Dieu seul et auprès duquel il apprit par la pratique, dans l’humilité de l’âme, toute règle et toute vertu. Après son départ vers le Seigneur, alors qu’il s’était assuré, au cours d’une secrète révélation, l’aide de la toute Sainte Mère de Dieu et, en tout, son invincible secours, il passa quelques années à la grande Laure ; puis, avec un zèle accru et un esprit plus mûr, par amour de la quiétude, il quitta la Laure et embrassa la vie érémitique. Accroissant de plus en plus son désir et souhaitant vivre constamment avec Dieu, il s’adonna aux plus sévères macérations. Réprimant complètement ses sens par une prière assidue, élevant son esprit vers Dieu, consacrant tout son temps à l’oraison continue et à la divine méditation, et réglant sa vie de la meilleure façon, il remporta la victoire sur les démons, selon ses forces, avec l’aide de Dieu, purifia son âme par le flots de ses larmes et les stations de toute la nuit, devint un vase d’élection des charismes de l’Esprit Saint, eut de nombreuses visions de Dieu. Et, chose admirable, lorsqu’il dut gagner Thessalonique, par suite des incursions musulmanes, puis établir sa skite à Berrée et, par nécessité, fréquenter l’une ou l’autre ville, même alors il ne sortit point de l’exactitude avec laquelle il menait son genre de vie.
Ayant donc en peu d’années purifié parfaitement et son corps et son âme, il reçut par vocation divine la grande grâce du Sacerdoce ; et c’est comme un incorporel ou, pour ainsi dire, comme étranger à lui-même qu’il en célébrait les Mystères, visant uniquement à toucher les âmes de ceux qui le voyaient : il était vraiment sublime, et quiconque vivait selon Dieu reconnaissait en lui un porteur de l’Esprit. Même à ceux qui regardaient superficiellement, il apparaissait comme ayant pouvoir contre les démons, capable de sauver ceux qui étaient sujets à ses leurres et tromperies, de faire porter des fruits à des arbres stériles, de prévoir l’avenir, et il était orné de bien d’autres charismes et fruits de l’Esprit divin. Car si le fait de pratiquer la vertu est en notre pouvoir, celui de rencontrer des épreuves ne nous est pas étranger : sans elles, il n’y a ni perfection ni manifestation de la foi en Dieu (car c’est ensemble que le désir et la pratique du bien rendent parfait l’homme qui vit selon Dieu). Que ce grand Saint ait rencontré de constantes et multiples épreuves, il faut l’admettre, et c’est ainsi qu’il nous paraît vraiment parfait. Continuer la lecture de Dimanche de saint Grégoire Palamas (1296-1359)