Laissez-moi vous expliquer quelque-chose : lorsqu’un enfant joue et qu’il est entièrement absorbé par ses jouets il ne remarque pas son papa qui se trouve près de lui et qui lui caresse ses cheveux. Mais s’il s’arrête de jouer, alors il se rend compte des caresses que lui fait son père. Il en est de même pour nous : si nous sommes pris par diverses activités et que nous nous en inquiétons anxieusement, ou bien si nous portons toute notre attention aux affaires de ce monde, alors nous ne pouvons pas être conscients de l’amour de Dieu. Dieu donne, mais nous, nous restons insensibles. Prenez garde de ne pas gaspiller vos précieuses énergies à des soucis en excès et à des choses vaines qui vont devenir un jour poussières. Quand vous vous comportez de la sorte, non seulement vous épuisez vos corps mais vous dispersez également vos esprits sans but et vous offrez à Dieu à l’heure de votre prière vos fatigues et vos bâillements, comme le sacrifice de Caïn. Votre état intérieur sera comme celui de Caïn, vous serez remplis d’anxiété et vous ferez plein de soupirs inspirés par le diable qui se tient alors près de vous. Vous ne devez pas gaspiller inutilement le fruit, le fondement de vos énergies, et laisser les miettes pour Dieu. Les nombreux soucis de cette vie sapent la moelle de votre cœur et ne laissent rien pour le Christ. Si vous remarquez que votre esprit est en permanence en train de s’éparpiller sur les diverses tâches que vous devez accomplir, vous devez alors vous rendre compte que vous allez mal sur le plan spirituel et vous devez vous en inquiéter car dans ce cas vous vous êtes éloignés de Dieu, et vous êtes plus proche de la création que du Créateur. Il faut apprendre à prendre soin des choses de façon correcte. Si nous cherchons en premier le Royaume des Cieux et qu’il s’agit de notre objectif numéro un alors le reste sera donné en surcroit ; mais si nous oublions cela, alors nous dilapidons le temps et nous perdons notre véritable « moi ». Mais si nous restons vigilants et que nous nous préparons à l’autre Monde alors la vie présente prend la plénitude de son sens. Lorsque nous nous mettons à penser à la vie future, on commence à voir les choses différemment. Mais si tout notre pensée consiste à voir comment rendre cette vie plus confortable alors nous sommes vraiment à plaindre et nous terminerons cette vie épuisés. Ne soyez pas écrasés par l’anxiété et obsédés par des pensées telles que « il faut faire ceci puis ensuite il faut faire cela » parce qu’alors même si la fin du monde survient, vous n’allez pas vous en rendre compte tellement vous êtes occupés par vos activités ! Il ne faut pas faire les choses en étant très anxieux, cela vient du diable. Mettez-vous en accord sur le Christ ! Autrement, même si apparemment vous vivez près du Christ vous aurez en fait l’esprit du monde en vous et vous serez semblables aux vierges folles (Mt. 25 :1-13). (…) Extrait de : «Paissios l’Ancien de l’Athos (Du saint monastère de « Jean l’Evangéliste et le Théologien »- 2006)).