Source:http://www.pagesorthodoxes.net/priere/priere-velimirovitch.htm
Nicolas Vélimirovitch ou saint Nicolas d’Ochrid est serbe, il a été un grand théologien et orateur (voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_d%27Ochrid). Cette prière ainsi que d’autres sont rassemblées dans Prières sur le lac,que l’on peut commander aux éditions L’ Âge d’ homme.
BENIS MES ENNEMIS , SEIGNEUR
Bénis mes ennemis, Seigneur ;
ainsi que moi-même je les bénis et ne les maudis pas.
Mes ennemis m’ont poussé vers toi plus que mes amis.
Car mes amis m’ont attaché à la terre, alors que les ennemis m’ont libéré de la terre
et ils ont détruit toutes mes ambitions mondaines.
Mes ennemis ont fait de moi un étranger en ce monde
et un habitant superflu de la terre.
Ainsi qu’une proie trouve un abri plus profond que l’animal non traqué,
ainsi moi-même j’ai trouvé l’abri le plus sûr, étant réfugié sous ton Tabernacle,
là où ni amis ni ennemis ne peuvent tuer mon âme.
Bénis mes ennemis, Seigneur,
ainsi que moi-même je bénis mes ennemis et je ne les maudis pas.
Eux, plus que moi-même, ont confessé mes péchés au monde ;
ils m’ont puni, lorsque j’hésitais à me punir moi-même ;
ils m’ont tourmenté, lorsque je cherchais à fuir les souffrances ;
ils m’ont critiqué, lorsque je me flattais ;
ils m’ont craché à la figure, lorsque j’étais arrogant.
Bénis mes ennemis, Seigneur,
ainsi que moi-même je bénis mes ennemis et je ne les maudis pas.
Quand je me croyais sage, ils m’ont appelé stupide ;
quand je me croyais puissant, ils se sont moqués de moi ;
quand je prétendais diriger les gens, ils m’ont relégué à l’arrière-plan ;
quand je m’empressais de m’enrichir, ils m’en ont empêché de main forte ;
quand je souhaitais dormir paisiblement, ils m’ont réveillé de mon sommeil ;
quand je voulais me construire une maison pour une vie longue et tranquille,
ils l’ont démolie et m’en ont chassé.
Mes ennemis m’ont véritablement détaché de la terre
et ils ont tendu mes mains vers la frange de ton vêtement.
Bénis mes ennemis, Seigneur,
ainsi que moi-même je bénis mes ennemis et je ne les maudis pas.
Bénis-les et multiplie-les ;
multiplie-les et rends-les encore plus acharnés contre moi,
afin que ma fuite vers toi soit sans regard en arrière,
afin que toute ma confiance dans les hommes soit dispersée
comme fil d’araignée dans le vent ;
afin que la paix totale commence à régner sans partage en mon âme ;
afin qu’en mon cœur meurent mes fautes jumelles, l’arrogance et la colère ;
afin que je puisse amasser tout mon trésor dans le ciel ;
afin que je puisse être libéré de mon aveuglement,
qui m’a tant enlacé dans un effrayant tissu d’illusions.
Mes ennemis m’ont appris à connaître ce que peu savent :
nous n’avons d’autres ennemis que nous-mêmes.
Il haït ses ennemis, celui seul qui n’a pas reconnu
qu’ils ne sont pas des ennemis, mais des amis impitoyables.
Il m’est difficile à dire qui m’a fait le plus de bien ou de mal :
mes amis ou mes ennemis.
Ainsi, Seigneur, bénis et mes amis et mes ennemis.
L’esclave maudit les ennemis, car il ne comprend pas.
Mais le fils les bénit, car il comprend.
Car le fils sait que ses ennemis ne peuvent atteindre à sa vie ;
ainsi il marche libre au milieux d’eux
et il prie Dieu pour eux.