« Un jour viendra où ces mains qui aiment à prendre tout ce qu’on leur donne, seront croisées sur la poitrine et ne prendront plus rien. Ces jambes et ces pieds qui aiment à marcher dans le mal et qui n’aiment pas à rester debout ou à genoux pendant la prière, seront étendus pour l’éternité et ne feront plus un pas. Ces yeux qui aimaient à regarder avec envie le bonheur du prochain, se fermeront et leur feu s’éteindra pour toujours. Ces oreilles qui s’ouvrirent si souvent avec plaisir aux chatouillements de la médisance et de la calomnie, n’entendront plus rien; aucun tonnerre ne les réveillera plus. Elles n’entendront que la trompette de l’ange qui sonnera à la résurrection des morts, et alors notre corps impérissable sera ressuscité ou pour Ia résurrection de la vie ou pour Ia résurrection du jugement. (Jn 5,29). Que restera-t-il donc en nous de vivant après la mort, et quel doit être l’objet de toutes nos préoccupations pendant notre vie? C’est cette partie de nous-même que nous appelons de notre vivant notre cœur, c’est-à-dire l’homme intérieur qui vit en nous, ou autrement notre âme, c’est elle qui doit être l’objet de nos soins. »
Saint Jean de Kronstadt