On ne peut pas s’attendrir à la lecture de cette lettre devant la si vivante certitude dans la vie d’outre-tombe avec ses béatitudes et sa sérénité qui transpire dans chaque mot…On dirait que le saint accompagne sa sœur non dans un pays inconnu, qui nous serait fermé par un rideau opaque , mais quelque part, en un lieu peu éloigné où l’attendent joyeusement les proches et les parents auxquels le hiérarque transmet sa salutation, apaisant en même temps la mourante sur la courte durée de leur séparation, « un jour, l’autre et nous sommes ensemble ».
…Adieu ma sœur. Que le Seigneur bénisse ton départ et la route qui le suivra. Voyons, tu ne mourras pas. Le corps mourra et toi tu passeras dans un autre monde, vivante , te souvenant de toi , et reconnaissant tout le monde qui t’environne. Là-bas viendront à ta rencontre père et mère, les frères et les sœurs. Salue-les et transmet leur notre bonjour et demande leur de prendre soin de nous. Tu seras entourée par tes enfants, qui te salueront d’un salut familial. Là-bas tu seras mieux qu’ici. Alors ne sois pas terrifiée en voyant la mort qui approche. Elle est pour toi la porte vers une vie meilleure. Ton ange gardien recevra ton âme et la conduira par les voies que Dieu voudra. Et aie la ferme certitude que le Seigneur et Sauveur efface tous les péchés des repentis. Et les tiens aussi lorsque tu t’es repentie. Installe vivement cette foi en toi et ne t’en sépare pas. Que le Seigneur te donne donc un départ paisible. Un jour – l’autre, et nous serons avec toi. C’est pourquoi ne te fais pas de soucis pour ceux qui restent. Adieu, le Seigneur est avec toi.
Source: La voie orthodoxe numéro 31. Printemps 2003.