Ce qu’est la prière :
Mes bien aimés, la prière est le principe de la vie… elle est tout en tout, elle vient de Dieu qui est sans commencement et sans fin, elle est le don de Dieu à l’homme fruit des Ses mains…
La prière est notre respiration, elle est la pulsation de nos cœurs, l’éveil de notre intellect, la tension de notre volonté pour se détacher de la mort corporelle, de l’amertume qui se trouve dans notre esprit, de notre état déchu loin de notre créateur, notre Seigneur et notre Dieu…
La prière nous sauve de cette mort que nous avons amené à nous-mêmes à cause de notre refus d’aimer Dieu puisque nous ne L’avons pas écouté. La prière est la parole de Dieu, une tendre caresse de Sa part et la manifestation de notre désir de faire Sa volonté.
La prière est la révélation de la nature divine de l’homme, nature que l’homme purifie chaque jour, à chaque instant de sa vie sur terre par la prière.
La prière fait jaillir la lumière divine dans nos cœurs car nous nous exclamons en disant : « Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, aie pitié de nous pêcheurs ».
La prière relie les choses éternelles à celles qui sont éphemères.
La prière est une relation d’amour entre l’homme et Dieu.
La prière est un engagement que l’homme fait avec Dieu comme gage d’écoute et d’acquiescement à sa vocation qui est de participer à la nature Divine.
La prière est le sceau de l’image de Dieu dans l’homme son fils.
La prière est l’échelle par laquelle nous montons au paradis afin de rencontrer la Sainte Trinité dans nos cœurs.
La prière est le retour du nom divin (en nous).
Comment une telle prière peut-elle naître afin qu’elle constitue une relation entre le Créateur et l’homme crée ?
La prière commence par la foi qui est la base de la vie : « Si tu crois tu verras la Gloire de Dieu ». C’est ce que le Christ a dit à Marthe lorsqu’il est venu dans son village peu après la mort de Lazare pour le relever d’entre les morts en témoignage afin que les juifs croient (Jean 11). Lorsque la pierre à l’entrée du tombeau de Lazare fut levée, Jésus leva les yeux et dit : « Père, je te rends grâce de ce que tu m’as exaucé. Certes, je savais bien que tu m’exauces toujours, mais j’ai parlé à cause de cette foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que tu m’as envoyé. Ayant ainsi parlé, il cria d’une voix forte : Lazare sors ! Et celui qui avait été mort sortit les pieds et les mains attachés par des bandes et le visage enveloppé d’un linge. Jésus dit aux gens : Déliez-le et laissez-le aller ! » (Jean 11 :41-44).
Et ce miracle, la résurrection de Lazare, était un signe pas seulement pour les juifs mais pour chaque homme qui attend la venue du Messie dans sa vie pour le relever du pêché qui agit mortellement en lui.
Mes bien aimés nous vivons tous dans la peur… peur de la maladie, de la misère, peur du manque d’amour ou bien de ne pas savoir répondre à l’amour, peur de la solitude, et enfin la plus grande des peurs qui nous bouleverse intérieurement, la peur de la mort.
La mort, qui est le pendant de notre existence, de notre humanité, comment est-elle arrivée jusqu’à nous ? Par la chute !! Par la chute loin du paradis de notre Créateur, loin de sa proximité, et nous nous sommes retrouvés nus dans ce monde sans protection ni assurance ni joie.
Et la question qui se pose tout de suite… pourquoi souffrons-nous du pêché d’Adam le premier ancêtre ? Parce qu’au commencement nous ne faisions qu’un en Dieu. Il y a une unité entre les hommes et la création semblable à l’unité dans la Sainte Trinité, une unité qui ne peut ni se diviser ni s’éparpiller.
A partir de l’unité essentielle du Père, du Fils et du Saint Esprit l’homme a jailli comme un projet divin que Dieu fait en Lui-même afin que l’homme jouisse des grâces divines. Mais par la suite, malgré le pêché, l’homme peut à nouveau retrouver la jouissance des grâces divines en pratiquant l’ascèse ,en rejetant le pêché qui l’a éloigné de Dieu qui est le principe de sa vie,par le repentir, vis-à-vis de Dieu et de son frère humain. Par la foi, la prière et l’amour l’homme retrouve la grâce du paradis dans ce monde en attendant d’entendre la voix qui lui dise : « Tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur de grandes. Entre dans la joie de ton maître ».
(à suivre)
Conférence de carême prononcée par Mère Marie (Zakka) dans une église de Beyrouth en 2006. Mère Marie est supérieure du monastère Saint Jean Baptiste à Douma (Liban).