Bulletin du mois de janvier 2021 de l’Eglise Orthodoxe à l’ile Maurice

Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration

Numéro 60, janvier 2021

Le Baptême de Jésus n’est pas seulement sa manifestation au monde comme Christ, son Épiphanie : le Baptême Le manifeste comme Fils de Dieu et, par là même, il est «Théophanie» — manifestation de Dieu — car Il nous révèle le grand mystère de Dieu, la Trinité. Jean, en effet, a vu l’Esprit Saint descendre sur Jésus sous la forme d’une colombe et demeurer sur Lui. Le mot «demeurer» exprime que, de tout temps, l’Esprit Saint repose sur Celui dont la voix venue du ciel disait  «Celui-ci est mon Fils bien-aimé.»

La manifestation de la Trinité

C’est pourquoi saint Cyrille de Jérusalem nous dit qu’en manifestant Jésus comme Christ, le Baptême de Jésus nous révèle, en même temps, le mystère de la divine Trinité : en effet, pour qu’il y ait un Christ, un Oint — le Fils —, il faut qu’il y ait quelqu’un qui l’oigne, le Père, et quelqu’un qui soit l’onction — le Saint-Esprit qui repose sur Lui. C’est ainsi que nous ne pouvons penser au Christ sans penser au Père et au Saint-Esprit ; sans eux, le mot Christ n’aurait pas de sens. Nous ne pouvons confesser Jésus comme Christ sans confesser le Dieu unique comme Dieu en trois personnes. Il est fréquent qu’on se fasse une idée fausse de Dieu : il nous semble parfois que le Père serait le Dieu de l’Ancien Testament, puis le Fils viendrait le remplacer dans le Nouveau Testament durant la vie de Jésus; enfin ce serait le tour du Saint-Esprit dans le temps présent de l’Église, et la vie de Jésus ne serait commémorée que comme un passé historique. Oui, nous avons beaucoup de mal à nous représenter les trois personnes en un seul Dieu agissant dans le monde par une seule volonté. Comment approcher le mystère de la Sainte Trinité ? Revenons au baptême de Jésus, lorsque Jésus sort de l’eau. Nous l’avons déjà écrit : Jean le Baptiste voit le Christ sur lequel repose l’Esprit et il entend la voix du Père nommant Jésus « Fils Bien-Aimé » : Jean a reconnu un seul Dieu en trois personnes. C’est au Jourdain que s’est manifestée, pour la première fois, la Trinité. C’est ce que l’Église nous décrit à la fois par l’icône et par le chant de la fête, à l’Épiphanie (ou Théophanie). L’ICÔNE Jésus est immergé dans l’eau, on dirait qu’Il pénètre l’univers tout entier pour le changer par sa présence, pour l’éclairer de sa Lumière, pour l’illuminer, pour le sanctifier. Tout en haut, une Main représente Celui qui oint, Dieu le Père, invisible mais dont la voix rend témoignage à Jésus en l’appelant Fils bien-aimé. La colombe représente l’Esprit Saint qui confirme la vérité du témoignage en se posant et en demeurant sur la  tête de Jésus : c’est l’« onction». Enfin, le Fils, Celui qui est oint, Jésus, est immergé. LE CHANT Le tropaire de l’Épiphanie, le cantique de la fête, reprend le même thème : Ton baptême, dans le Jourdain, Seigneur, nous montre l’adoration due à la Trinité, la voix du Père t’a rendu témoignage, elle T’a nommé Fils Bien-Aimé, et l’Esprit, sous la forme d’une colombe, a confirmé l’inébranlable vérité de cette parole. Christ-Dieu. Tu es apparu, Tu as illuminé l’univers, Gloire à Toi. (Tropaire de l’Épiphanie.)

Dieu est vivant, catéchèse orthodoxe, éd. Cerf 2011, pp 76-77 3

Divine Liturgie Chaque dimanche à 9h30

Dimanche 3 janvier : dimanche avant fête de la Théophanie, bénédiction des eaux

Jeudi 7 à 9.30 a.m.: Nativité (ancien calendrier)

Dimanche 10: repentir et obéissance

17: les 10 lépreux

24: l’aveugle de Jéricho

31: Zachée

Eglise orthodoxe de la Sainte Transfiguration Grande-Rivière N-O Ile Maurice (derrière le garage Bala)

Divine Liturgie Chaque dimanche à 9h30 Site WEB: http://orthodoxchurchmauritius.org

Père Athanasios, tel.: 57 33 32 53 E-mail: p.athanasios@myt.mu

Père Ian, tel.: 52 57 90 53 E-mail: fr.ian@antiochian.org.nz

Message de Noel de l’évêque de Tripoli (Liban)

Métropole Grecque Orthodoxe de Tripoli, Koura et Dépendances

Greek Orthodox Metropolis of Tripoli, Koura and Dependencies

Message de Noël 2020

«Il nous a visités du haut des cieux, le Seigneur qui nous sauve, Soleil levant plus brillant que tout soleil ;nous qui étions dans les ténèbres et dans l’ombre de l’erreur, nous avons trouvé la vérité, car la Vierge à Bethléem enfante le Seigneur notreDieu.»

C’est Noël qui arrive chez nous encore une fois cette année: c’est une autre incarnation dans la grotte de nos cœurs. La grâce de la Nativité est dans la naissance continue du Christ en nous. La Vierge Marie s’est longtemps préparée pour devenir la mère de Dieu. Nous devons suivre son modèle pour que nous aussi, donnions naissance au Christ à ce monde malheureux.

La Vierge Marie vivaitdans l’effacement. Aujourd’hui, lefidèle vit dans un oubli semblable. Dieu lui a donné l’occasion de se repentir, lui qui vit dans le malheur, pour que l’Enfant Divin vienne chez lui et le ressuscite.En effet, c’est une opportunité convenable pour entrer dans le désert de la parole sacrée de Dieu, loin de cette pandémie de coronavirus qui empirele monde.

Nous sommes en quarantaine. Le Seigneur Jésus nous visitera-t-il, pour nous remplir de la joie des anges, afin que nous vivions une vie nouvelle ?Nous avons un grand espoir, et une foi inébranlable en Lui, non pas une foi en des vaccins proposés et promis. Sûrement, nous ne pouvons pas abandonner nos responsabilités et nos services en égard de ce peuple que nous aimons et qui souffre beaucoup de nos jours. Pourtant, nous ne devons pas nous soucier d’une manière excessive. Le Seigneur JésusChrist qui vient toujours chez nous, ne nous laissera jamais.Le serviteur fidèle à son maître possède une attention interne continue, à travers la prière fervente. Il attend le venir de son maître, et s’Il le visite du haut des cieux, il se lève pour le servir : nous aspirons à une vigilance interne sincère. Dans cette Fête Divine qui arrive, le problème ne réside pas dans les occupations qui sont nécessaires, mais dans les préoccupations qui nous rendent amèrement soucieux.

Je vous en prie, mes chers enfants, au nom de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ qui nous vient en chair, ne vous désespérez pas. Accueillez-Le avec joie, avec une foi et une tranquillité dans vos cœurs. «Le Seigneur est proche».Il est très proche.

«Viens, Seigneur Jésus…

Oui, je viens bientôt»n’aie pas peur !(Apocalypse 22 :20).

Tripoli, le 24/12/2020

Ephrem Métropolite de Tripoli, Koura et Dépendances

Du Saint géronda Éphrem de l’Arizona (+2019)

Pourquoi, mon enfant, ne fais-tu pas les efforts nécessaires pour ta vie spirituelle?
La vie, nous n’en disposons pas; à chaque instant on peut la perdre, à chaque instant, le marché ambulant qui vend l’accès au Royaume des Cieux peut fermer le chapiteau, et ensuite, ensuite, après la fermeture de nos paupières, à notre mort, c’est là que nous nous rendrons compte combien notre égoïsme nous a fait de tort…
Mais alors il ne sera pas possible de revenir en arrière
Nous voudrons alors revenir, nous supplierons d’obtenir ne serait-ce qu’une minute de ces nombreuses années que nous avions, mais cette minute ne nous sera pas accordée.
Du Saint géronda Éphrem de l’Arizona +
Puissions-nous avoir ses saintes prières.

 

Saint Porphyre et les prophéties

Saint Porphyre : Je n’aime pas faire des prophéties

SOURCE: Mystagogy

À une époque où de plus en plus de gens ressentent le besoin, en raison de la crise profonde qui touche l’humanité, de faire face aux événements eschatologiques tels que décrits dans l’Apocalypse de Saint Jean le Théologien, ainsi qu’à ces choses révélées par la grâce de Dieu -aux prophètes , les Pères de l’Église et les saints contemporains comme saint Paissios (1924-1994) – nous devons particulièrement prêter attention à ce qu’a dit saint Porphyrios le Kavsokalyvite (1906-1991), et comprendre pourquoi un si grand saint de notre temps, tout en sachant avec précision et en détail tout ce que nous vivons et l’origine des évènements qui arrivent , a évité d’en parler. Cela doit surtout nous interroger sur la raison pour laquelle l’Ancien n’a pas du tout parlé de ce qui doit arriver, mais a seulement révélé ce qui était nécessaire pour certaines personnes.

L’idée centrale de saint Porphyrios est que les gens ont besoin de se raffermir et de grandir dans l’amour envers leur Créateur, non par peur des choses à venir, mais par une relation altruiste, comme un père affectueux envers son enfant. C’est parce que l’unité qui a été le plus grand héritage du Christ à ses apôtres, peut être assurée lorsque l’enfant est uni à son Père principalement par amour et non par peur. Saint Porphyrios a bien comparé les temps dans lesquels nous vivons aux années juste avant la venue de Jésus. Qu’est-ce qu’il y avait alors? Une «paix» romaine dans la puissance et l’idolâtrie, et un sacerdoce aliéné par la passion du pouvoir qui était hypocrite sans être bénéfique, mais éloignait plutôt le peuple de Dieu. Et finalement il y avait une petite portion de gens purs et bons. Tout cela décrit en détail ce qui se passe aujourd’hui, et la répétition de cela à notre époque devrait probablement nous inquiéter fortement. Avant le Christ, il existait des prophéties sur sa venue ainsi que des avertissements pour la repentance au peuple de Dieu, comme dans le cas de Jonas et de Ninive.

Cependant, ces prophéties ont été envoyées par Dieu pour ces quelques personnes bonnes et pures de chaque époque, comme déjà souligné, parce qu’elles avaient la bonne disposition de recevoir les messages et savaient bien agir. Saint Porphyrios a agi dans cet esprit, appelant les gens à s’approcher du Christ avec amour et non pas par peur d’événements terribles. Il savait mais il n’a pas fait de révélations. Il parlait laconiquement et comme en code, comprenant qu’à notre époque, il y avait un grand fossé entre la spiritualité des gens sur le mont Athos et le monde extérieur. Pour cette raison, il a envoyé une personne pour avertir saint Paissios de cesser de parler de l’Antéchrist, de la marque de la bête , des guerres imminentes, etc. Non pas parce que ce qui a été informé à saint Paissios par illumination divine était faux, mais parce que la mesure spirituelle du monde est à un niveau tel que la peur n’a aucun effet pratique et que la seule approche nécessaire est l’amour pour le Christ. Car si l’homme aime Dieu, alors Dieu, quand les gens changent, modifie le cours de l’histoire. La même chose s’est produite avec la destruction imminente de Ninive.

L’ Ancien Porphyrios, lors de ses derniers jours, a souligné la dégradation morale et la misère dans lesquelles nous nous trouvons en tant que personnes, et a demandé à ses enfants spirituels de se référer au verset dans l’Ancien Testament qui dit: «Un individu se saisira de son frère dans la maison paternelle, en disant : « Tu as un manteau : tu seras notre chef ! Ce pays en ruines, gouverne-le !  « (Is. 3: 6). Dans ce verset, on nous décrit clairement la situation actuelle. Les mêmes situations de «l’ancien Israël» et du «nouvel Israël» avec les mêmes symptômes. Le «vieil Israël» a perdu son unité avec Dieu et le «nouvel Israël» a perdu exactement ce chemin de l’unité avec le Christ. Ce chemin d’unité avec le Christ était le grand désir de l’Ancien et c’est vers ce chemin qu’il s’est donné jusqu’à son dernier souffle. La prière sacerdotale du Christ, «afin que tous soient un», était ce à quoi l’Ancien se consacrait au point qu’il vivait et qu’il dormait avec cette prière sur ses lèvres. Parce qu’il savait que lorsque l’humanité s’unit avec le Christ, alors elle n’a pas à craindre ni les guerres ni l’Antéchrist. En revanche, aujourd’hui, nous observons le mal et nous considérons ces choses qui arrivent comme un mal inévitable. Et nous perdons de vue ce qui fait toute l’essence.

Les guerres, les calamités et les événements à venir sont le remède ultime à l’apostasie humaine, c’est pourquoi saint Porphyrios disait: « L’Apocalypse a été écrite pour que cela ne se produise pas ». L’Apocalypse a pour but d’alerter, et le moyen de l’éviter est de se mettre au service de l’unité que le Christ nous a laissée en héritage. C’est le traitement thérapeutique des malades, car si la maladie progresse, les événements de l’Apocalypse seront l’amputation décidée par le médecin lors du développement de la gangrène. L’Ancien disait: « Notre époque est comme celle du temps du Christ. Le monde avait atteint un état terrible. Mais Dieu nous a épargnés. Et maintenant nous ne devons pas désespérer. Je vois à travers la calamité apparaître une personne très importante de Dieu, qui ralliera et unira le monde pour de bon. « 

Ce fut l’une des rares occasions où l’Ancien a parlé de ce que nous vivons et de ce qui doit venir. Il a souligné que la justice de Dieu est en train de changer et que notre situation est misérable. Mais il a vu que la miséricorde de Dieu visiterait à nouveau l’humanité. Saint Paissios a dit la même chose lorsque les visiteurs l’ont approché avec une anxiété évidente au sujet des événements à venir et quand on lui a demandé quand la colère de Dieu allait se manifester. Il disait: « Nous devons demander que sa miséricorde vienne, pas sa colère. » C’est ce dont l’humanité a besoin et c’est ainsi que nous devons aborder ce que les saints nous ont dit. Ce qui a été prophétisé à notre époque est pour ceux qui, comme avant le temps du Christ, ont la bonne volonté d’oeuvrer pour s’unir en Christ. Les tabloïds, la presse, les médias électroniques traitent systématiquement de ce qu’ont dit saint Paissios et d’autres anciens contemporains. Je ne sais pas s’ils le font pour la publicité, le commerce, etc. Mais il faut réfléchir. Il faut penser à chercher la substance dans tout cela. En 2009, lors d’une visite en Russie, dans le cadre de la publication des lettres du premier souverain de Grèce, Ioannis Kapodistrias, nous avons rencontré des hauts fonctionnaires de la Fédération de Russie. Avec surprise, j’ai entendu une question qui concerne tout ce qui précède. On m’a demandé: « Père George, les pères du Mont Athos disent qu’il y aura une guerre entre la Russie et la Turquie pour Constantinople. Que dites-vous de cela? » J’ ai répondu sans réfléchir, de la manière que je crois que saint Porphyrios répondrait: « Saint Cosmas d’Etolie (1714-1779), qui est un grand saint de l’orthodoxie, a déclaré: » Ils essaieront de le résoudre avec la plume, mais ne le pourront pas. 99 fois avec la guerre et une fois avec la plume.  » Cependant, nous, nous sommes avec la plume », ai-je dit. Les Grecs, je crois, ont eu la bénédiction d’avoir eu comme envoyé par Dieu une personnalité révélatrice comme saint Porphyrios pour nous montrer le chemin et la voie pour éviter les calamités et les difficultés. C’est à nous de gérer l’héritage qu’il nous a laissé et de ne pas attendre que le navire entre en collision avec l’iceberg. Si chacun de nous agit seul et coupé du Christ, il est certain que nous allons nous comporter comme ce que dit le Saint : « Il peut cependant, selon le plan de Dieu, qu’il advienne ceci; (les grandes épreuves) arrivent pour que les gens puissent prendre conscience , qu’ils voient le chaos se dérouler devant eux, et de dire alors: « Oh, nous tombons dans le chaos, nous sommes perdus. Que tout le monde rebrousse chemin, que tout le monde revienne, retourne (à ses sens) ,car nous avons été trompés. » Et alors ils retourneront à nouveau sur le chemin de Dieu et la foi orthodoxe brillera.  » Les derniers jours de saint Porphyrios ont été les plus révélateurs pour ses enfants spirituels et pour toute l’humanité. L’Ancien nous a rassemblés dans sa cellule et nous a dit: « Je n’aime pas prophétiser, mais je vais vous dire une prophétie. » L’Ancien nous a parlé de ce qui se passera en Grèce et de son avenir. C’était révélateur pour l’avenir de la Grèce. Tous ces éléments ont maintenant commencé à se réaliser. Aujourd’hui, nous vivons tout ce qu’il nous a dit et cela se déroule avec exactitude. La plus grande révélation de Dieu a été la dernière nuit de sa vie, quand pendant une demi-heure il a prié la prière sacerdotale de Jésus: « Que tous soient un ». Le même Saint-Esprit a prié au sein de saint Porphyrios pour l’unité en Christ de tous les chrétiens et pour toute l’humanité, afin que les souffrances de l’Apocalypse ne viennent pas. Cette prière est le plus grand héritage du Christ à l’humanité. Que l’unité de l’humanité avec Dieu se matérialise. Cet héritage aujourd’hui, 21 ans après le repos de l’Ancien Porphyrios, reste vivant et est représenté dans une icône: la Panagia «Que tous soient un» , une icône prophétique et eschatologique que toute la chrétienté connaît. Nous, ses enfants, servons aujourd’hui cet héritage et espérons en lui. Hiéromoine George Kaufsokalyvites

Traduction par John Sanidopoulos le 12 novembre 2012

https://orthochristian.com/58060.html

Saint Porphyre et la tentative de suicide d’une jeune fille

(C’est Saint Porphyre qui raconte cette histoire)
Les années qui ont suivi la guerre ont été très difficiles, les gens peinaient à vivre. À cette époque, j’étais à la polyclinique. Je me souviens de nombreux incidents de cette époque. Écoutez l’un d’entre eux :
Effie avait dix-huit ans et vivait avec ses parents et son frère durant l’été à Bogiati. Ils avaient des jardins avec des légumes et les vendaient. Une nuit, la mère d’Effie l’a envoyée dans un magasin voisin pour acheter de l’huile pour la lampe. Notez qu’à cette époque, il n’y avait pas d’électricité. En rentrant chez elle, Effie a rencontré un garçon sur la route, son camarade de classe. Ils ont parlé de leurs études. Cependant, ils se sont arrêtés derrière un camion. Le frère d’Effie est passé à ce moment-là et les a vus discuter. Il a sur-interprété les choses, croyant qu’ils bavardaient avec de mauvaises intentions et a dit à sa mère :
« Effie nous fait honte », a-t-il dit, « elle discute dans la rue avec un garçon ».
Quand Effie est arrivée à la maison, sa mère l’a beaucoup punie et l’a battue. A cette époque, l’éducation était très stricte. Effie est devenue très acerbe. Elle s’est rebellée contre le traitement injuste qu’elle a reçu et contre les accusations de son frère.
Le lendemain, son père est rentré à la maison, après avoir été absent. Il l’a traitée différemment, c’est-à-dire avec compréhension et de manière réfléchie.
« Je ne crois pas à ces choses-là », lui dit-il. « Viens, allons arroser le jardin. Tu t’assiéras et partout où tu verras une partie du jardin arrosée, tu me le diras et j’irai arroser l’autre partie ».
Ce fut ainsi. Effie, cependant, n’a pas réussi à dormir la nuit précédente. Sa tristesse et le traitement injuste qu’elle a subi ont provoqué son insomnie. Désespérée, elle a décidé de mettre fin à sa vie. Lorsqu’elle est allée avec son père dans le jardin, elle a élaboré un plan : se procurer du pesticide et le soir, une fois le jardin arrosé, le boire en cachette et mourir. Elle se disait : « Je verrai bien s’ils m’aiment. » Puis, une fois le pesticide pris, elle devait le mettre dans sa poche et attendre la tombée de la nuit pour le boire. Ce moment difficile n’a pas tardé à se présenter. Son père, qui ignorait tout cela, lui a dit :
« Va au bord du jardin pour fermer l’eau. »
Elle s’y rendit aussitôt se retrouvant hors de portée de vue. Il n’y avait personne autour d’elle. Son père se trouvait à plusieurs mètres de là. En courant, elle a mis sa main dans sa poche et à ce moment précis, elle a entendu des bruits de pas. N’ayant pas le temps de bouger, elle vit apparaître devant elle un prêtre inconnu. Il l’a saluée et lui a dit :
« Mon Effie, si tu savais comme est merveilleux le Paradis ! La lumière, la joie, la réjouissance. Le Christ est la lumière et répand la joie et la gaieté à tous. Il nous attend dans la prochaine vie, pour nous offrir le Paradis. Mais il y a aussi un enfer, qui n’est que ténèbres, chagrin, tristesse, détresse et dépression. Si tu prends ce qui est dans ta poche, tu iras en enfer. Jette-le donc, afin de ne pas perdre la beauté du Paradis ».
Effie est devenue inconsciente mais après un court instant, sans même s’en rendre compte, jetta le pesticide et dit au prêtre :
« Attendez ici, je vais appeler mon père pour qu’il puisse vous voir. »
Elle a couru dans le jardin. Alors qu’elle allait appeler son père, elle s’est perdue dans le champ de maïs. Une fois trouvé, elle lui dit :
« Papa ! Viens voir, vite, il y a un prêtre qui est venu au bord de notre jardin. »
Mais quand ils sont arrivés à l’endroit où le prêtre devait les attendre, il n’y avait personne.
Très longtemps, Effie fut incapable d’expliquer ce qui s’était passé cette nuit-là. Elle ne parvenait pas à expliquer la disparition du prêtre, ce qui suscita en elle le désir de le retrouver, car il lui a sauvé la vie.
Chaque hiver, toute sa famille se rendait à Athènes. Effie allait souvent chez sa marraine, qui était religieuse, et restait chez elle pendant un long moment. Sa marraine avait l’habitude de recevoir chez elle et de donner l’hospitalité aux théologiens, aux prêtres et aux moines. Un jour, lorsqu’Effie se rendit chez sa marraine, un visiteur se trouvait dans le salon. Effie ne savait pas qui c’était. Sa marraine est venue dans la cuisine et a dit à Effie :
« Effie, prépare des friandises et du café et apporte-les à notre invité dans le salon. »
Effie, prenant son temps, a tout préparé. Alors qu’elle allait apporter le plateau à l’invité, sa marraine l’a arrêtée et lui a dit :
« Pas ce plateau là. Prend le plateau en argent, car la visite est importante. »
Effie est retournée à la cuisine, a changé le plateau et est allée au salon. Mais qu’a-t-elle vu ! Le plateau est presque tombé de ses mains. Elle vit en face d’elle le prêtre qui est apparu dans son jardin.
« Je suis le Père Porphyrios », lui dis-je en souriant.
C’est ainsi que j’ai rencontré Effie et depuis lors, nous sommes devenus très proches. Elle a eu une famille avec plusieurs enfants, Dieu l’a bénie. Voyez-vous la façon dont Dieu opère lorsqu’il souhaite sauver une personne ?
https://throughthegraceofgodorthodoxchristianity.wordpress.com/saint-porphyrios-incident-of-an-attempted-suicide/
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