Lettre de saint Théophane le reclus (1815-1894) à sa sœur mourante

On ne peut pas s’attendrir à la lecture de cette lettre devant la si vivante certitude dans la vie d’outre-tombe avec ses béatitudes et sa sérénité qui transpire dans chaque mot…On dirait que le saint accompagne sa sœur non dans un pays inconnu, qui nous serait fermé par un rideau opaque , mais quelque part, en un lieu peu éloigné où l’attendent joyeusement les proches et les parents auxquels le hiérarque transmet sa salutation, apaisant en même temps la mourante sur la courte durée de leur séparation, « un jour, l’autre et nous sommes ensemble ».

Adieu ma sœur. Que le Seigneur bénisse ton départ et la route qui le suivra. Voyons, tu ne mourras pas. Le corps mourra et toi tu passeras dans un autre monde, vivante , te souvenant de toi , et reconnaissant tout le monde qui t’environne. Là-bas viendront à ta rencontre père et mère, les frères et les sœurs. Salue-les et transmet leur notre bonjour et demande leur de prendre soin de nous. Tu seras entourée par tes enfants, qui te salueront d’un salut familial. Là-bas tu seras mieux qu’ici. Alors ne sois pas terrifiée en voyant la mort qui approche. Elle est pour toi la porte vers une vie meilleure. Ton ange gardien recevra ton âme et la conduira par les voies que Dieu voudra. Et aie la ferme certitude que le Seigneur et Sauveur efface tous les péchés des repentis. Et les tiens aussi lorsque tu t’es repentie. Installe vivement cette foi en toi et ne t’en sépare pas. Que le Seigneur te donne donc un départ paisible. Un jour – l’autre, et nous serons avec toi. C’est pourquoi ne te fais pas de soucis pour ceux qui restent. Adieu, le Seigneur est avec toi.

Source: La voie orthodoxe numéro 31. Printemps 2003.

 

Sur nos pensées attachées à la poussière terrestre…

Les pensées de notre intellect sont toutes orientées vers ce qui est terrestre et nous avons toutes les peines du monde à les élever vers le ciel… Avez-vous vu le brouillard s’étendre sur une vallée ? C’est l’image exacte de nos pensées. Toutes, elles rampent et s’étalent sur le sol… Au-dessous d’elles se trouve le cœur : il en reçoit des coups continuels…Telle pensée, tel mouvement du cœur… Le cœur est agité par les sentiments … Le désordre qui règne à l’intérieur, vous le connaissez d’expérience… La cause en est que notre esprit a perdu le point d’appui qui lui est naturel – en Dieu. L’esprit retrouve cet appui quand il se souvient de Dieu. La première chose à faire est donc de prendre l’habitude de garder continuellement la mémoire de Dieu, dans la crainte et la piété.
Saint Théophane le Reclus

Un cœur agité et l’oubli de Dieu

Le cœur perturbé et l’oubli des choses de Dieu
Les passions qui créent un état d’agitation dans nos cœurs nous font oublier le véritable but de notre vie, qui est l’union avec Dieu. Saint Basile le Grand nous dit que nous ne pouvons aborder la connaissance de la vérité avec un cœur troublé. Les conflits, le découragement, la convoitise, l’inquiétude et le jugement des autres, sont autant de choses qui ne peuvent pas être autorisées à nous distraire du but. Se laisser devenir troublé ou plein d’angoisse ne contribuent en  rien pour faire avancer notre voyage dans le cœur intérieur. Se livrer aux passions nous épuise et nous laisse au bord du chemin sur la longue route étroite qui mène vers le Royaume de Dieu.
Nous ne devons pas être trop tournés vers nous-même au point de n’avoir aucune compassion pour les autres. Saint Basile le Grand nous dit qu’un homme qui a deux manteaux ou deux paires de chaussures, alors que son voisin n’en a pas, est un voleur. Dans les Saintes Écritures, nous lisons: «La terre appartient au Seigneur et tout ce qu’elle contient, le monde et ceux qui y habitent (Psaume 24: 1).» Nul ne peut être sauvé, selon saint Jean Chrysostome, sans faire l’aumône et sans se soucier des pauvres. Nous sommes les gardiens de ce qui appartient à Dieu, et c’est maintenant le moment idéal pour partager les dons de la création de Dieu les uns avec les autres autant que possible. Accumuler les possessions terrestres, selon le Christ, est la de folie, et un homme riche ne sera que difficilement sauvé (Luc 12: 15-21).
Lorsque nous tournons notre attention vers les besoins des autres, notre concentration change et nous ne sommes plus absorbés par nous-mêmes. Dans ce tournant du cœur vers ceux qui sont dans le besoin, nous tournons notre cœur vers Dieu. « En vérité, je vous le dis, ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (Matthieu 25:40). » Lorsque nous jeûnons, le temps passé dans la prière et les actes d’aumône (charité), nous remplit d’énergie dans notre combat contre les passions, et nos cœurs se reposent en Christ.
Avec amour en Christ,
Abbé Tryphon
https://www.facebook.com/Abbot-Tryphon-1395030584153681/

Bulletin du mois de septembre 2020 de l’Eglise Orthodoxe à l’île Maurice

Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration 

Numéro 56, septembre 2020 L’exaltation de la sainte Croix 

Chaque dimanche pendant les matines, après la lecture de l’Évangile de la résurrection, nous chantons un tropaire consacré à la fois à la Croix et à la Ré-surrection :« Ayant vu la résurrection du Christ, adorons le saint Seigneur Jésus, seul sans péché.Nous vénérons ta Croix, o Christ, chantons et glorifions ta sainte Résurrec-tion, car tu es notre Dieu, nous n’en connaissons pas d’autres, et c’est Ton Nom que nous invoquons.Venez tous les fidèles, adorons la sainte Résurrection du Christ, car par la Croix est venue la joie dans le monde entier.Bénissant en tout temps le Seigneur, nous chantons sa Résurrection.Il a souffert pour nous la Croix, anéanti la mort par sa mort.»

L’exaltation de la sainte Croix

Nous voyons ainsi combien la Croix et la Résurrection sont unies, sont comme l’endroit et l’envers d’un même mystère de salut. Mais comment la croix a-t-elle été ainsi l’instrument de notre salut ? Comment a-t-elle été la source de cette joie qui s’est répandue sur le monde entier, sur tous ceux qui ont accepté de reconnaître dans la Croix l’instrument de leur salut : « salut, o Croix, unique espérance » ?Lors de la création de l’homme, Dieu a insufflé au premier homme un souffle de vie, il lui a donné une âme immortelle douée du libre arbitre, de liberté, parce que Dieu voulait que l’homme puisse l’aimer librement. Dans le livre de la Genèse, l’homme apparaît comme le but de la création : Dieu a préparé tout l’univers, tout le cosmos et ensuite la terre avec toutes les espèces végétales et animales qui la couvrent pour que l’homme, finalement, en soit en quelque soit roi, chantre, prêtre, et c’est lui qui fait remonter tout cela vers Dieu, mais en aimant lui-même librement le Créateur. Le but de la création c’était qu’il y ait une créature qui puisse aimer Dieu, qui puisse être en communion d’amour avec Dieu, à qui Dieu pourrait donner une participation à sa propre nature. Malheureusement, l’homme a mal usé de cette liberté qui lui était donnée : au lieu de s’en servir pour rendre à son Père céleste amour pour amour, l’homme a usé de sa liberté pour se révolter contre Dieu, pour Lui désobéir, pour accomplir ainsi un terrible acte d’orgueil. Or, toute l’humanité répandue à travers l’espace et le temps, depuis les origines jusqu’à la fin du monde, du fait qu’elle a été créée à l’image de Dieu, d’une certaine manière, forme un corps. C’est la raison pour laquelle le péché du premier homme n’a pas seulement concerné Adam comme individu ; Adam était d’une certaine façon déjà solidaire de toute cette humanité qui serait issue de lui, c’est pour cela que, par sa faute, par sa rupture volontaire avec Dieu, il a, d’une certaine manière, compromis toute sa descendance.Mais les hommes ne sont pas coupables de la faute d’Adam ; il n’y a pas de péché collectif; il n’existe pas de péché originel transmis par l’union sexuelle des parents, jugée toujours coupable parce que toujours entachée de concupiscence, comme Augustin d’Hypone l’enseignait. Les hommes ne naissent pas coupables d’un péché qui les vouerait tous à l’enfer. Mais Adam leur a légué une nature humaine blessée, mortelle, nature humaine qui, dès que chacun de nous la reçoit dans sa conception, n’est plus une nature greffée sur Dieu, elle n’est plus une nature animée par les énergies incréée de Dieu, et sur elle Satan, à qui le plus grand nombre des descendants d’Adam à librement préféré obéir, a acquis une certaine domination. La plupart des Pères de l’Eglise appellent simplement cela « le pécher des premiers parents et ses conséquences».

Dieu a voulu réparer cette faute d’Adam, qu’il connaissait dans son éternité, car Dieu voit tout dans un instant éternel, il n’y a pas de succession pour Dieu ; cela dépasse toutes nos conceptions, mais Dieu est dans un éternel présent, et voit tout comme d’un seul instant éternel. Dieu a donc décidé de réparer cette faute par l’Incarnation, par la mort et par la Résurrection de son Verbe, le Christ.Le Christ, au terme de cette longue histoire que nous raconte l’Ancien Testament, le Fils de Dieu, la seconde personne de la sainte Trinité, s’est incarné, a assumé notre nature humaine. Le Christ est inséparablement Dieu et homme, fils de Dieu, seconde personne de la sainte Trinité, et homme, mais sa nature humaine, ce corps et cette âme, n’ont pas de personnalité propre, elles ont la personnalité même du Fils de Dieu qui est donc à la fois Dieu et homme.Le Christ, en tant qu’homme, était le Fils de Dieu ; mais le Fils de Dieu, usant de sa volonté humaine, a fait de sa souffrance et de sa mort, le signe de l’amour le plus parfait à l’égard du Père, à l’égard des hommes, le signe d’une obéissance filiale, une obéissance pleine d’amour à son Père, obéissance et amour qui étaient dans sa nature humaine elle-même, dans sa volonté humaine d’homme, le retentissement et comme la traduction dans la langue de l’humanité pécheresse, de cet amour filial envers le Père qui est sa vie éternelle au sein de la Trinité. Et par là-même, il a détruit la souffrance et la mort devenant ainsi le signe de l’amour le plus parfait du Père ainsi que le signe de l’amour le plus parfait des hommes : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime », avait-il dit à ses apôtres dans son discours après la cène.La Résurrection, c’est cela, c’est la destruction de toutes les conséquences du péché, de la souffrance, de la mort, parce que le Fils, en a en quelque sorte, changé le signe, en a changé le sens. Et c’est pour cela que « par la croix, la joie s’est répandue dans le monde entier. » La croix est l’instrument de notre salut, et par là-même, elle est l’instrument de notre joie, l’instrument de notre résurrection.

D’après l’archimandrite Placide Deseille, la couronne bénie de l’année chrétienne, volume 1, pages 33 –413

 

Divine Liturgie (Ile Maurice)

Chaque dimanche à 9h30 

Dimanche 6 septembre: « Tous membres d’un même Corps »

Mardi 8 à 9h30: MATINES de la Nativité de la très sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie.

Dimanche 13 : Fête de l’exaltation universelle de la sainte Croix.

Dimanche 20 : Le mystère de la Croix.

Dimanche 27 : la pêche miraculeuse.

Eglise orthodoxe de la Sainte Transfiguration 

Grande-Rivière N-O

Ile Maurice

(derrière le garage Bala)

Divine Liturgie 

Chaque dimanche à 9h30 

Site WEB:

http://orthodoxchurchmauritius.org

Père Athanasios, tel.: 57 33 32 53

E-mail: p.athanasios@myt.mu

Père Ian, tel.: 52 57 90 53

E-mail: fr.ian@antiochian.org.nz

 

A propos de l’argent

Les gens recherchent l’argent, non pas pour son utilité pratique, mais parce qu’avec lui, ils peuvent devenir esclaves du plaisir.
Trois raisons pour l’amour de l’argent sont le plaisir, la vanité et le manque de foi. Les hédonistes aiment l’argent pour le dépenser dans leurs plaisirs, les vaniteux le veulent pour se faire connaître, ceux qui manquent de foi cherchent l’argent pour le cacher par peur de la famine, de la vieillesse ou de la maladie. Ces derniers ont mis leur confiance en leur argent plutôt qu’en Dieu le créateur de l’univers, dont la providence ne connaît pas de limites et atteint même la plus basse de Ses créatures.
Mais il y a quatre types de personnes qui mettent de l’argent de côté. Je viens d’en mentionner trois. Il y a cependant aussi ceux qui  limitent l’utilisation de l’argent à la gestion de leurs marchandises. Seuls ces derniers sont justifiés dans le fait d’accumuler de l’argent, en partant du principe que leur but est d’être toujours en capacité d’aider activement les nécessiteux.


Saint Maxime le Confesseur