Sur les moines: une parole de Saint Paissios l’Athonite (1924-1994)

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Un moine est un phare, pas une ampoule

… Récemment, deux architectes catholiques romains sont venus me voir à Kaliva … Ils ne comprenaient pas ce qu’est l’orthodoxie, mais ils étaient gentiment disposés. «Pourquoi, m’ont-ils demandé, les moines sont-ils assis ici? Pourquoi ne vont-ils pas au monde pour être au service des gens ? ”-“ Mais, répondis-je, les phares ne doivent-ils pas rester sur les rochers ? Leur diriez-vous de déménager dans les villes et de se connecter au réseau des lampadaires ? Les phares ont leur ministère, leurs lanternes. Un moine n’est pas une ampoule électrique suspendue au-dessus du trottoir de la ville et qui brille pour les piétons afin qu’ils ne trébuchent pas. Le moine est un phare lointain, établi haut sur les rochers et illuminant de son rayonnement les mers et les océans afin que les navires partent dans la bonne direction et atteignent Dieu – leur destination.  »

St. Paisios l’Athonite. (Paroles)

 

Bulletin du mois de février 2019 de l’Eglise Orthodoxe à Maurice

 

Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration

Numéro 39, février 2019

Les dix lépreux

Evangile selon St Luc 17/12-19

Jésus entrait dans un village quand dix lépreux vinrent à sa rencontre.

Ils se tinrent à distance et se mirent à crier :

Jésus, maître, aie pitié de nous !

Jésus les vit et leur dit :

Allez vous montrer aux prêtres.

Pendant qu’ils y allaient, ils furent guéris. L’un d’entre eux, quand il

vit qu’il était guéri, revint sur ses pas en louant Dieu à haute voix. Il

se jeta aux pieds de Jésus, le visage contre terre, et le remercia. Cet homme était Samaritain.

Jésus dit alors :

  • Tous les dix ont été guéris, n’est-ce pas ? Où sont les neuf autres ? Personne n’a-t-il pensé à revenir pour remercier Dieu à part cet étranger ?

Puis Jésus lui dit :

Lève-toi et va ; ta foi t’a sauvé.

 

Dans ce récit évangélique de la guérison des 10 lépreux, nous voyons que c’est un étranger qui vient remercier le Seigneur. Les neuf autres n’ont pas le sens de la gratuité et considéraient en quelque sorte que cette guérison leur était due. Ils n’ont pas le sens de la reconnaissance, ils ne remercient pas le Seigneur. Sans aucun doute, sur les lèvres de Jésus, l’attitude des neuf lépreux évoquait le refus des chefs du peuple d’Israël de reconnaître en lui le Messie. Ce sont des Samaritains, des étrangers qui l’ont accueilli.

Mais ce récit de l’Évangile contient un enseignement beaucoup plus universel, qui concerne chacun d’entre nous. Aujourd’hui proclamé dans l’Église, ce récit des 10 lépreux nous rappelle l’importance de l’action de grâce dans notre vie chrétienne. Tout est grâce pour le chrétien. L’économie nouvelle n’est plus un échange entre Dieu et l’homme, n’est plus une alliance où la réciprocité est essentielle : l’homme n’a plus à accomplir une loi pour qu’en échange Dieu lui accorde sa grâce. Non, la grâce de Dieu, c’est vraiment un don gratuit, qui se manifeste véritablement comme une merveille de miséricorde, une merveille de l’amour de Dieu.

Si nous sommes justifiés et sauvés, ce n’est pas en vertu de nos mérites, ce n’est pas parce qu’il y aurait en nous quelque chose d’aimable qui mériterait en quoi que ce soit le don de Dieu. Ce don de Dieu est pure gratuité. C’est à cause de cela que l’action de grâce, une actionde grâces émerveillée, doit jaillir de notre cœur. Trop souvent nous considérons que notre vie chrétienne, les dons de Dieu, sont quelque chose de normal, qui va de soi. Nous savons demander, nous savons dire « kyrie eleison », « Seigneur et pitié » nous savons dire : « Seigneur, accorde-nous ceci ou cela », mais nous ne savons pas remercier, nous ne savons pas rendre grâce à Dieu. Finalement nous ne savons pas assez nous émerveiller devant les dons de Dieu, car nous ne réalisons pas quelle est la splendeur de la vie chrétienne, combien nous sommes élevés au-dessus de toutes les réalités purement terrestres.

Dans la liturgie de Saint Jean Chrysostome au moment de l’anaphore nous disons :

« Nous te rendons grâce, à Toi, à ton Fils unique et à ton Saint-Esprit, pour tous les bienfaits répandus sur nous, connus de nous ou inconnus, manifestés ou cachés. »

Car la grâce de Dieu agit en nous et parfois nous ne le savons pas ! Pour cette raison il est important que nous apprenions à rendre grâce, comme le disait Saint Jean Chrysostome juste avant de mourir martyr : « Gloire à Dieu pour toutes choses ! »

Oui, merci Seigneur pour tout !

À travers tous ces dons, c’est le visage de notre Père céleste, visage de gloire et d’amour en même temps, qui se manifeste. Nous devrions avoir les yeux du coeur assez ouverts, tout au long de notre vie, pour découvrir et contempler ces merveilles de l’amour de Dieu, de sa miséricorde, cette merveille qu’est la vie intime, la joie infinie, éternelle des trois personnes de la sainte Trinité, et vivre dans cette louange et dans cette action de grâce qui doivent être comme l’atmosphère continuelle de la vie du chrétien.

Athanasios

 

Divine Liturgie

Chaque dimanche à 9h30

Dimanche 3 février : Jésus et Zachée

10 : La femme étrangère, Mémoire de saint Charalampos

17 : Pharisiens et publicains

24 : le Fils prodigue

Matines à 9h30 les jours de semaine

Eglise orthodoxe de la Sainte Transfiguration

 

Grande-Rivière N-O Ile Maurice (derrière le garage Bala) Divine Liturgie Chaque dimanche à 9h30 Site WEB:

http://orthodoxchurchmauritius.org

Père Athanasios, tel.: 57 33 32 53 E-mail: p.athanasios@myt.mu Père Ian, tel.: 52 57 90 53

E-mail: fr.ian@antiochian.org.nz Père Jean, tel.: 59 05 70 23 E-mail: klepperbali@gmail.com

 

L’Eglise comme hôpital ou comme hospice

Hôpital ou hospice ?
Guérison spirituelle ou contrôle de la douleur spirituelle ?

Puisque l’Église est l’hôpital de l’âme, il est important que nous tirions pleinement parti de toutes les ressources de guérison que l’on trouve dans l’Église. La confession est le commencement le plus important pour que ce processus de guérison commence. La grâce conférée lors d’une bonne confession ouvre grand les portes de la grâce de Dieu et nous permet d’entamer notre voyage intérieur vers la réconciliation.
La communion fréquente aux saints mystères du corps et du sang du Christ nous communique la grâce nécessaire à la guérison de l’âme et libère l’âme du fardeau qui vient du péché qui nous alourdit.
Garder scrupuleusement les règles de prière, selon les instructions de notre prêtre ou de notre père spirituel, contribue également au processus de guérison.

La lecture de livres édifiants spirituellement, ainsi que celles de la vie des saints, contribue grandement à la transformation qui peut être la nôtre si nous prenons notre foi au sérieux. De plus, les règles de jeûne de l’Église sont conçues pour nous aider à retrouver notre intégrité et à poursuivre le processus de guérison qui a commencé lorsque nous nous sommes engagés pour la première fois à vivre une vie en Christ.
Si nous ne parvenons pas à suivre ces pratiques spirituelles qui ont fait leurs preuves et qui ont pour but la guérison du corps et de l’âme, nous ne trouverons pas la guérison qui nous est disponible. Au lieu de cela, nous nous allons nous trouver dans la situation qui consiste à traiter l’Église comme si elle était simplement un hospice où nous obtenons une solution rapide à la douleur et au péché qui nous empêchent de devenir complets, et où nous obtenons des résultats qui sont à court terme et qui ne font que cacher le péché et la maladie qui gouvernent nos vies.
C’est à nous de décider si nous allons permettre à l’Église d’être un hôpital prodiguant la guérison, ou tout simplement un hospice masquant la douleur et le péché. Le choix nous appartient et c’est un choix qui ne devrait pas être différé, de peur que l’heure ne vienne où nous serons appelés à rendre des comptes devant le trône de Dieu et que nous nous tenons devant lui avec un cœur non guéri.

Avec L’amour du Christ,
Abbé Tryphon

Source : https://www.facebook.com/Abbot-Tryphon-1395030584153681/

Bulletin de janvier 2019 de l’Eglise Orthodoxe à Maurice

Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration

Numéro 38, janvier 2019

La fête de la Théophanie

La fête de la Théophanie a une importance au moins égale à celle de Noël, voici pourquoi :

À Noël, le Seigneur vient parmi nous, mais il vient presque secrètement, il se manifeste à sa Mère, la vierge Marie, à Joseph, aux bergers, bientôt aux mages venus d’Orient, mais tout cela est extrêmement discret, secret même, pourrait-on dire. Deux évangélistes seulement, Saint-Mathieu et Saint-Luc, ont recueilli de la bouche de la Mère de Dieu, de Saint Joseph, de leur entourage, des souvenirs relatifs à ces premiers mois, à ses premières années du Seigneur.

La Théophanie, c’est la manifestation officielle, pourrait-on dire, du Christ (Matthieu 3/13 – 17). Il apparaît vraiment comme le Sauveur qui vient parmi nous et qui se manifeste pleinement à son peuple. Il est un personnage qui apparaît tout au long des textes qui nous racontent le baptême du Christ : Saint Jean-Baptiste est le plus grand des prophètes, car, si les prophètes avaient annoncé que le Christ viendrait, que le Messie viendrait, Saint Jean-Baptiste, lui, annonce qu’il est là. Il nous le montre, il le désigne, et il est appelé à le baptiser lui-même.

Le Christ vient ainsi au Jourdain pour être baptisé par Jean. Il se manifeste en venant comme un pêcheur parmi les pêcheurs, montrant par là qu’il a pris sur lui notre péché ; il a pris sur lui le péché du monde. Il a assumé notre humanité dans son état de péché, et c’est pour manifester cela qu’il vient aujourd’hui se faire baptiser de la main de Jean. C’est en ce sens, comme il le disait lui-même, qu’il vient « pour accomplir toute justice ».

Par son baptême le Christ annonce déjà, en se plongeant dans les eaux et en ressortant, sa mort et sa Résurrection. Il prend sur lui le péché du monde, il se plonge dans les eaux, mais au contact de son corps vivifiant, ces eaux ne sont plus des eaux destructrices comme celles du déluge, ce sont des eaux qui se transforment en fleuve du Paradis, en source vivifiante, dont tous ceux qui s’y plongeront ensuite par le saint baptême recevront la vertu bienfaisante.

C’est par son baptême au Jourdain que le Christ a instauré le sacrement, le « mystère » du baptême, à la fois comme signe prophétique de sa mort et de sa Résurrection personnelles, et comme « mystère », comme sacrement de notre participation à cette mort et à cette Résurrection.

L’immersion elle-même du Christ dans le Jourdain et sa sortie du fleuve nous renvoie au passage de la mer Rouge, à ce passage d’Israël, libéré de la servitude de pharaon, image du pharaon spirituel, le démon. Par le passage de la mer Rouge, Israël échappait à la servitude comme nous, les chrétiens, nous échappons par le baptême à la servitude du démon, pour entrer dans la liberté des enfants de Dieu. Mais après ce passage, Israël dut traverser le désert ; or le Christ va revivre cela lui aussi, car, dans quelques jours, il sera conduit par l’Esprit au désert pour y affronter Satan, pour lutter à visage découvert contre lui pendant 40 jours, qui rappellent les 40 ans d’Israël passé au désert, soumis à de multiples tentations. Pour nous, les 40 jours du carême, qui viendront bientôt, seront un rappel de ses 40 jours du Christ au désert.

La fête de la Théophanie du Seigneur nous invite à repenser toujours à notre baptême, à toujours méditer sur cet immense don de Dieu que nous avons reçu, ce don qui a fait de nous des fils de Dieu, qui nous a greffé sur le Christ ressuscité, sur son corps glorieux, ce corps qui a sanctifié les eaux, mais qui déversent maintenant sur nous, tout au long de nos journées, des fleuves de grâce, car toute grâce, toute participation à la vie divine, nous vient par la sainte humanité glorieuse du Christ.

C’est tout cela que nous fait entrevoir la fête de la Théophanie. Et le Père pourra alors, se penchant sur nous, dire aussi de nous : « celui-ci est mon fils bien-aimé ». Chacun de nous doit devenir, dans le Fils unique, fils adoptif du père, non pas d’une façon juridique extérieure, mais d’une façon profondément réelle, par une participation véritable à sa vie divine.

D’après Archimandrite Placide Deseille, la couronne bénie de lannée chrétienne, volume 1, pages 281-286

Divine Liturgie

Chaque dimanche à 9h30

Dimanche 6 janvier: Ste Théophanie de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ

Lundi 7 à 9h30 : Nativité (ancien calendrier)

Dimanche 13 :

20 :

27 :

Matines à 9h30 les jours de semaine

Eglise orthodoxe de la Sainte Transfiguration

Le Christ naît aujourd’hui…

C’est aujourd’hui que le Christ naît….

Archevêque Antoine de Genève et d’Europe Occidentale (+1993). (ERHOF).

 

“Le Christ naît, glorifiez-le! Le Christ vient du ciel, venez à sa rencontre! Le Christ est sur la terre, soyez en allégresse!”

Ces joyeuses paroles de l’hymne de la Nativité (prononcées par Saint Grégoire de Naziance au 4ème siècle) nous appellent à aller à la rencontre du Christ qui vient du ciel. Ces paroles ne disent pas que le Christ est né il y a 2000 ans environ mais qu’IL EST NE, ils nous annoncent Sa naissance au temps présent. Comment se fait-il que le Christ naît maintenant, cette année, durant notre vie ? C’est là que réside le mystère de L’Église.

Tout ce que le Christ a accompli pour notre salut durant les trente années de sa vie terrestre,  il y a longtemps, ont lieu aujourd’hui, en réalité et de façon actuelle dans son Église. Tous les évènements de Sa vie terrestre doivent être perçus par nous avec un plus grand sens de leur réalité, de prise de conscience et de joie que ses contemporains. Ceux qui ont été témoins de la vie du Christ étaient en dehors de l’Église, ils n’ont pas eu en partage la Grâce de Dieu, c’est-à-dire l’Esprit Saint, à l’exception des apôtres, et encore c’était seulement à la dernière heure ; ils n’étaient pas alors capables de comprendre le Mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu ; pour eux Jésus était un homme.

Mais nous, en tant que membres de l’Église, nous recevons la grâce du Saint Esprit par les sacrements du baptême et de la chrismation, nous  avons part au Christ à l’Eucharistie, par l’intermédiaire de l’Église et les mystères du Royaume des Cieux nous sont accessibles. Il nous a été donné beaucoup….et beaucoup nous est demandé.

Pour cette raison, le cycle annuel des Grandes Fêtes de l’Église n’est pas simplement le souvenir d’évènements qui ont eu lieu il y a longtemps et qui ne nous concernent pas directement. La façon dont nous sommes conviés à préparer ces Fêtes témoignent de leur importance et de leur réalité actuelle. D’habitude, on commémore un évènement ancien en enrichissant nos connaissances des causes et des détails de cet évènement. Mais pour les Grandes Fêtes de l’Église, nous nous préparons chaque année avec la prière et le jeûne, ce qui signifie mener un combat contre notre nature humaine déchue afin d’écraser notre égotisme et purifier nos cœurs et nos esprits. C’est seulement après une telle préparation que la Fête devient réellement pour nous la plus grande réalité dans la vie présente : une réalité qui dépasse les autres réalités de ce monde et qui transcende le temps. Et ce n’est pas seulement pour les enfants de L’Église qui jeûnent, mais pour le monde entier que la Nuit Sainte apparaît chaque année comme une récurrence vivante et éternelle de cette nuit où les anges ont chanté « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux,  paix sur terre,  bienveillance parmi les hommes ».

Indépendamment du temps qui s’écoule, la même méchanceté que celle qui animait Hérode sévit encore pour tuer le Christ, pour LE tuer là où IL EST NE dans des cœurs purs, dans des âmes purifiées par la prière et le jeûne. Comme les enfants de Bethléem tués il y a longtemps, de nos jours nous voyons des martyrs pour le Christ. Et comme auparavant, le Christ naît pour un petit nombre, pour ceux qui L’aiment et Le cherchent ; Il reste invisible et non reconnaissable par le monde qui baigne dans le péché et qui a oublié son Créateur.

C’est de cette façon que le Christ naît, même aujourd’hui, dans Son Église. Il NAIT dans ma vie, pour moi-même, pour mon salut. Hâte toi O Chrétien, de jouir dans ton cœur de Son amour, de trouver ton Sauveur dans la mangeoire où tu obtiendras la joie de la communion véritable avec Lui.

Archevêque Antoine de Genève et d’Europe Occidentale (+1993). (ERHOF).

Source : Orthodox Heritage Vol.16 Issue 11-12