Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration
Numéro 38, janvier 2019
La fête de la Théophanie
La fête de la Théophanie a une importance au moins égale à celle de Noël, voici pourquoi :
À Noël, le Seigneur vient parmi nous, mais il vient presque secrètement, il se manifeste à sa Mère, la vierge Marie, à Joseph, aux bergers, bientôt aux mages venus d’Orient, mais tout cela est extrêmement discret, secret même, pourrait-on dire. Deux évangélistes seulement, Saint-Mathieu et Saint-Luc, ont recueilli de la bouche de la Mère de Dieu, de Saint Joseph, de leur entourage, des souvenirs relatifs à ces premiers mois, à ses premières années du Seigneur.
La Théophanie, c’est la manifestation officielle, pourrait-on dire, du Christ (Matthieu 3/13 – 17). Il apparaît vraiment comme le Sauveur qui vient parmi nous et qui se manifeste pleinement à son peuple. Il est un personnage qui apparaît tout au long des textes qui nous racontent le baptême du Christ : Saint Jean-Baptiste est le plus grand des prophètes, car, si les prophètes avaient annoncé que le Christ viendrait, que le Messie viendrait, Saint Jean-Baptiste, lui, annonce qu’il est là. Il nous le montre, il le désigne, et il est appelé à le baptiser lui-même.
Le Christ vient ainsi au Jourdain pour être baptisé par Jean. Il se manifeste en venant comme un pêcheur parmi les pêcheurs, montrant par là qu’il a pris sur lui notre péché ; il a pris sur lui le péché du monde. Il a assumé notre humanité dans son état de péché, et c’est pour manifester cela qu’il vient aujourd’hui se faire baptiser de la main de Jean. C’est en ce sens, comme il le disait lui-même, qu’il vient « pour accomplir toute justice ».
Par son baptême le Christ annonce déjà, en se plongeant dans les eaux et en ressortant, sa mort et sa Résurrection. Il prend sur lui le péché du monde, il se plonge dans les eaux, mais au contact de son corps vivifiant, ces eaux ne sont plus des eaux destructrices comme celles du déluge, ce sont des eaux qui se transforment en fleuve du Paradis, en source vivifiante, dont tous ceux qui s’y plongeront ensuite par le saint baptême recevront la vertu bienfaisante.
C’est par son baptême au Jourdain que le Christ a instauré le sacrement, le « mystère » du baptême, à la fois comme signe prophétique de sa mort et de sa Résurrection personnelles, et comme « mystère », comme sacrement de notre participation à cette mort et à cette Résurrection.
L’immersion elle-même du Christ dans le Jourdain et sa sortie du fleuve nous renvoie au passage de la mer Rouge, à ce passage d’Israël, libéré de la servitude de pharaon, image du pharaon spirituel, le démon. Par le passage de la mer Rouge, Israël échappait à la servitude comme nous, les chrétiens, nous échappons par le baptême à la servitude du démon, pour entrer dans la liberté des enfants de Dieu. Mais après ce passage, Israël dut traverser le désert ; or le Christ va revivre cela lui aussi, car, dans quelques jours, il sera conduit par l’Esprit au désert pour y affronter Satan, pour lutter à visage découvert contre lui pendant 40 jours, qui rappellent les 40 ans d’Israël passé au désert, soumis à de multiples tentations. Pour nous, les 40 jours du carême, qui viendront bientôt, seront un rappel de ses 40 jours du Christ au désert.
La fête de la Théophanie du Seigneur nous invite à repenser toujours à notre baptême, à toujours méditer sur cet immense don de Dieu que nous avons reçu, ce don qui a fait de nous des fils de Dieu, qui nous a greffé sur le Christ ressuscité, sur son corps glorieux, ce corps qui a sanctifié les eaux, mais qui déversent maintenant sur nous, tout au long de nos journées, des fleuves de grâce, car toute grâce, toute participation à la vie divine, nous vient par la sainte humanité glorieuse du Christ.
C’est tout cela que nous fait entrevoir la fête de la Théophanie. Et le Père pourra alors, se penchant sur nous, dire aussi de nous : « celui-ci est mon fils bien-aimé ». Chacun de nous doit devenir, dans le Fils unique, fils adoptif du père, non pas d’une façon juridique extérieure, mais d’une façon profondément réelle, par une participation véritable à sa vie divine.
D’après Archimandrite Placide Deseille, la couronne bénie de l’année chrétienne, volume 1, pages 281-286
Divine Liturgie
Chaque dimanche à 9h30
Dimanche 6 janvier: Ste Théophanie de notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ
Lundi 7 à 9h30 : Nativité (ancien calendrier)
Dimanche 13 :
20 :
27 :
Matines à 9h30 les jours de semaine
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