Ne négligeons pas le jeûne…

Ne négligeons pas le jeûne : bien que délaissé [quelquefois…et même souvent] de nos jours en Occident, il a une très grande importance dans la tradition biblique. Il a une place prépondérante dans la tradition patristique : ainsi saint Isaac le Syrien (« Chacun sait une chose, c’est que toute lutte contre le péché et le mal commence par le travail du jeûne », « Quiconque méprise le jeûne sera faible, sans vigueur pour toute bonne œuvre, car il lui manque l’arme avec laquelle tous les athlètes divins ont obtenus la victoire »). De même saint Jean Climaque et tous nos pères dans la foi, jusqu’aux nombreux spirituels de notre Église orthodoxe contemporaine comme l’ hiéromoine Émilianos : « Le jeûne est une tradition de notre Église. Si nous ne jeûnons pas nous ne sommes pas chrétiens. Par quel moyen le prophète Élie est-il monté aux Cieux ? Quand Moïse a-t-il vu Dieu ? Comment l’apôtre Paul a-t-il reçu l’appel divin ? Et Barnabé ? Tous jeûnaient. À quel moment Pierre vit-il la nappe descendre de la Jérusalem céleste ? Lorsqu’il jeûnait. Donc, nous aussi, observons ce qui nous est transmis par la tradition de notre Église » (« Catéchèses et discours »).

Et encore : « L’Église orthodoxe est très profondément ascétique, et ceux qui n’aiment pas l’ascèse et sont amis de la mollesse et du confort n’ont pas de place en elle ! » (Épiphane, Géronda d’Athènes). Parole un peu sévère, mais bien équilibrée par la suivante : « Ne vous faite pas violence avec orgueil pour pratiquer l’ascèse au-delà de vos forces, car vous en retireriez de l’angoisse. Le Christ est, non pas un tyran, mais un père plein de tendresse, et Il se réjouit du combat que nous menons avec zèle. » « Si nous ne pouvons pas mener une grande ascèse ou si même nous ne pouvons accomplir aucune pratique ascétique, du moins reconnaissons-le humblement et demandons à Dieu de nous faire miséricorde. Si cet humble aveu ne nous aidait pas, le Christ ne nous le demanderait pas » (« Fleurs du Jardin de la Mère de Dieu » du moine athonite Païssios).

Source : https://www.sagesse-orthodoxe.fr/jaimerais-savoir/foi-et-tradition-orthodoxe/histoire-et-organisation-de-leglise/le-jeune

Sur la vigilance

La Vigilance

La sainteté n’est donnée qu’à ceux qui exercent la vigilance.

Pas une heure ne doit passer sans que nous prenions le temps d’examiner notre cœur, car l’heure du jugement peut venir à tout moment, et nous devons être prêts à rendre compte à Dieu de notre vie. Dans l’Évangile de Matthieu (5: 8), nous lisons : «Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu». Il est clair que sans un cœur humble et contrit nous ne pourrons pas voir Dieu.

Saint Isaac le Syrien nous dit : « Personne ne peut comprendre s’il n’est pas humble, et celui qui manque d’humilité manque de compréhension. » La prescription qui nous est donnée par tous les Saints Pères indique que l’examen des pensées et la vigilance sont la voie pour atteindre la pureté du cœur, car l’orgueilleux qui n’a pas extirpé la maladie qui est dans son cœur, sera incapable de plaire à Dieu.  Seule la sainteté de la vie ouvre les portes du Paradis qui nous attend.

Aucune amélioration spirituelle ne peut être réalisée si nous ne cherchons pas à plaire à Dieu par la sainteté de vie, et pourtant tout ce que nous faisons de bien doit être attribué à Dieu. « Il n’y en a aucun qui fasse le bien, non pas un seul (Romains 3:12) », et aussi « Car il n’y a pas un homme juste sur la terre, qui fasse le bien, et qui ne pèche pas (Ecclésiaste 7:20) ».

Si nous trouvons que nous avons négligé notre lutte spirituelle, et agi avec un abandon insensé, nous devons, dans notre faiblesse, nous tourner vers Dieu dans la repentance, et cela ne peut arriver qu’avec un examen à toute heure de notre cœur. Nous devons nous résoudre à revenir à nous-mêmes, et avec l’aide de Dieu, combattre l’ennemi de nos âmes, car la sainteté ne vient que pour ceux qui luttent.

Avec l’amour en Christ,   Abbé Tryphon

Source : https://www.facebook.com/Abbot-Tryphon-1395030584153681/

Apprivoiser les passions

De même que le jardinier qui n’arrose pas son jardin laisse ainsi mourir ses légumes, ainsi l’intellect qui ne purifie pas ses pensées ruine ses efforts.
Saint Thalassios le Libyen   

 

Les passions naissent par l’intermédiaire de nos sens. Si vous aspirez à devenir véritablement libre et à apprendre à vivre selon la volonté de Dieu, vous avez besoin d’apprendre à maîtriser les passions qui résultent de la façon dont vous réagissez à vos sens. Par exemple, vous pouvez avoir un besoin irrépressible de certains aliments. Lorsque vous en êtes privé vous en êtes perturbés et cela vous met peut-être même en colère.
Vous libérer de ces goûts et de ces dégoûts c’est ce que nous entendons par dompter les passions. Lorsque vous serez capable de faire cela, vous acquerrez la liberté de faire la volonté de Dieu et d’aimer les autres en étant moins concentré sur vos propres désirs. Cela ne signifie pas que vous devez vous priver de bonne nourriture ou de divertissement. Tout ce que Dieu a créé est bon. Il signifie que vous pouvez jouir de ce qui est nécessaire pour votre bien-être, mais aussi que vous devez renoncer à toutes les complaisances fondées sur vos désirs du plaisir sensuel. Vous ne pouvez pas tout simplement ignorer les passions. Vous avez besoin de les reconnaître, puis de les amener à passer sous le contrôle de votre âme et de votre esprit.
Voici comment vous pouvez vivre de manière à ne pas nuire à votre santé, votre sécurité, et en l’absence de tendances au péché comme la colère. Avoir des passions non domestiquées, c’est comme avoir un troupeau de chevaux sauvages pour tirer votre chariot. Vous pensez que vous êtes le conducteur, mais les chevaux décident d’aller où ils veulent. Ces chevaux sauvages sont les passions sauvages. Le défi consiste à harnacher et à dresser vos passions de telle sorte qu’elles obéissent à vos ordres, tout comme un attelage de chevaux entraîné est obéissant aux ordres du cocher.
Cette tâche commence par la reconnaissance que vous êtes souvent guidés par vos goûts et vos aversions. Commencez par apprendre à dire non quand vous êtes amené à vous livrer à quelque chose que vous savez n’être pas bon pour vous. Acquérir de la discipline dans ce que vous mangez est une des premières choses à faire. C’est l’un des avantages du jeûne qu’il nous est conseillé de faire. En choisissant de ne pas manger certains aliments, vous entraînez en effet votre esprit à être plus obéissant. Quand il deviendra obéissant, alors il deviendra davantage capable de faire la volonté de Dieu. Vous allez acquérir une plus grande liberté. Dans la tradition de l’Église, le jeûne a toujours été l’une des premières disciplines enseignées après la prière. Cela a été enseigné par le Christ lui-même. La première chose qu’il fit après son baptême fut d’aller dans le désert pour jeûner et prier pendant quarante jours. Comme Il était à la fois pleinement homme et pleinement Dieu, Il avait à dompter ses passions d’homme.
Le mode vie orthodoxe implique de nombreuses périodes et jours de jeûne. Il y a le Grand Carême, avant Pâques (voir le cycle liturgique), nous devons jeûner chaque mercredi et chaque vendredi, et nous jeûnons avant de recevoir la Sainte Communion. Vous pouvez suivre le calendrier liturgique pour le jeûne et les consignes qui ont été établies par l’Église pour vous aider dans vos efforts pour dompter vos passions. Demandez néanmoins toujours l’avis de votre père spirituel sur ce qui est approprié à votre situation personnelle.
Source:https://vie-orthodoxe.blogspot.com/p/apprivoiser-les-passions.html

Ce qui est vu et ce qui est invisible

Les limites de la raison humaine et de la connaissance de Dieu

 

Il y a ce qui peut être vu, et il y a l’invisible, le matériel et l’immatériel. Ce qui est matériel peut être examiné et expérimenté scientifiquement, l’immatériel ne peut être vu et éprouvé que spirituellement. Ce sont deux mondes qui semblent seulement en apparence en contradiction l’un avec l’autre. Si vous essayez d’examiner ce qui est de nature spirituelle en utilisant une science qui est par sa nature même destinée à explorer le domaine matériel, vous échouerez.

Les choses qui sont de Dieu sont bien au-delà des capacités de notre esprit fini à comprendre. Le divin ne peut être connu qu’à travers le « Nous »(1), cet endroit dans le cœur qui est notre vrai centre. Contrairement au cerveau, le « Nous » est capable de connaître au-delà de la compréhension humaine puisque sa source est celle de la connaissance noétique.

Lorsque nous essayons d’utiliser les mots pour décrire la forme noétique, nous échouons. Nous ne pouvons pas plus expliquer Dieu que nous pouvons expliquer la physique quantique, puisque les deux sont invisibles. Dieu est en dehors du domaine de la compréhension intellectuelle (rationnelle) humaine. L’Église d’Orient aborde les choses de Dieu comme des saints mystères, puisque Dieu ne peut être connu que dans ses énergies divines, et non dans son essence. Si un scientifique peut croire en la physique quantique, qui est invisible, pourquoi ne peut-il pas croire en Dieu qu’il n’a pas vu ? Si nous pouvons croire au concept de l’infini, de quelque chose qui continue indéfiniment, pourquoi ne pouvons-nous pas croire en Dieu ? La science de l’âme est noétique et ne peut être examinée et expérimentée que seulement à travers l’activation du « Nous ». Le « Nous » dans la théologie chrétienne orthodoxe est «l’œil du cœur ou de l’âme», l’esprit du cœur. Dieu nous a créés avec le « Nous » parce que l’intellect humain n’est pas capable de Le connaître sans le « Nous ». L’intellect seul ne peut connaître Dieu, car le raisonnement humain est limité aux choses de nature matérielle. Dieu est inconnaissable sans Sa révélation divine, et seul le « Nous » peut percevoir cette connaissance. L’essence de Dieu reste inaccessible sans la  connaissance noétique. La science a sa place, mais seul le cœur peut connaître Dieu.

 

Par l’amour en Christ,

Abbé Tryphon

https://www.facebook.com/Abbot-Tryphon-1395030584153681/

(1)

La principale préoccupation de l’Église orthodoxe est la guérison de l’âme humaine. L’Église a toujours considéré l’âme comme la partie de l’être humain qui a besoin de guérison parce qu’elle a observé à partir de la tradition hébraïque, du Christ lui-même et des apôtres que dans la région du cœur physique fonctionne quelque chose que les Pères appellent le « Nous ». En d’autres termes, les Pères ont pris le terme traditionnel « Nous », qui signifie à la fois intellect (dianoia) et parole ou raison (logos), et ils lui ont donné un sens différent. Ils ont utilisés le terme « Nous » pour désigner cette énergie noétique qui fonctionne dans le cœur de toute personne spirituellement saine. Nous ne savons pas quand ce changement de sens a eu lieu, car nous savons que certains Pères utilisaient le même mot « Nous » pour désigner la raison ainsi que cette énergie noétique qui descend et fonctionne dans la région du cœur. (http://orthodoxinfo.com/phronema/patristic-theology-romanides-chapter-1-what-is-the-human-nous.aspx)

Sur les moyens de communication (smartphone, ordinateurs….)

Comment mettre fin à l’isolement

L’isolement et la vie chrétienne

Source : https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1950474478609286&id=1395030584153681

À une époque où les familles ne dînent plus ensemble, les enfants regardent la télévision, jouent à des jeux vidéo et envoient des texto à leurs amis depuis leur chambre. Quand les adultes peuvent être vus en train de marcher dans nos villes en parlant sur des téléphones portables. À un moment de notre histoire où les gens peuvent être assis dans un café avec des amis, tout en parlant à quelqu’un d’autre sur un téléphone mobile, nous sommes devenus un peuple vivant ensemble dans l’isolement.

Je me souviens de ma jeunesse quand je rendais visite à ma grand-mère âgée, elle allumait toujours la télévision et la radio. Vous entriez dans sa cuisine et entendiez une radio, tandis que dans le salon vous trouviez sa télévision, même si elle écoutait rarement. Je savais que c’était le signe qu’elle se sentait seule et que le bruit lui tenait compagnie. Pourtant, quand elle avait de la visite elle éteignait tous les appareils. Continuer la lecture de Sur les moyens de communication (smartphone, ordinateurs….)