Les Béatitudes de saint Ephrem le Syrien (3)

fond de la riviere21. Bienheureux qui, assis dans sa cellule s’abaisse volontairement, comme Marie assis aux pieds du Seigneur et se hâte comme Marthe de Le recevoir, Lui le Seigneur et Sauveur.

22. Bienheureux qui est enflammé par la crainte de Dieu, ayant toujours la ferveur du Saint Esprit en lui, et qui a brûlé les épines et les chardons de ses pensées.

23. Bienheureux qui n’a pas souillé ses mains avec des actes inconvenants comme ceux qui sont maudits, car il y aura pour cela un jugement au jour redoutable de la Présence du Seigneur.

24. Bienheureux qui engrange de belles et bonnes pensées chaque jour et par l’espoir conquiert la passion maligne de l’acédie par laquelle sont attaqués les ascètes du Seigneur.

25. Bienheureux qui est devenu comme un noble guerrier dans l’œuvre du Seigneur, stimulant les indolents, encourageant les faibles dans la Voie du Seigneur.

26. Bienheureux qui a porté des fruits dans le Seigneur, il a les saints anges comme protecteurs, comme l’arbre plein de fruits a le fermier comme bon gardien.

27. Bienheureux qui aime la douceur spirituelle et n’est pas écrasé par le serpent malin car il a espoir dans le Seigneur bon et compatissant.

28. Bienheureux qui honore les saints et aime son prochain et qui a banni l’envie de son âme, envie par laquelle Caïn est devenu le meurtrier de son frère.

29. Bienheureux qui a repoussé le tyran et ne s’est pas réchauffé à la flamme des plaisirs, car son âme sera rafraîchie par la rosée du Saint Esprit.

30. Bienheureux celui que la nuée sombre et diabolique n’a pas été capable d’envahir et de priver de la lumière et de la joie les justes.

31. Bienheureux celui dont les yeux du cœur ont été illuminés tandis qu’il reflète toujours le Seigneur, car il a été délivré des passions et des pensées mauvaises.

32. Bienheureux qui aime les paroles bonnes et justes et qui hait les discours bas et destructeurs car il ne deviendra pas prisonnier du Malin.

33. Bienheureux qui réprimande son prochain avec la crainte de Dieu et qui ne trompe pas son âme, craignant chaque jour le sceptre de fer du grand Pasteur.

34. Bienheureux celui qui en accord avec la volonté de Dieu obéit à son prochain et qui, lorsqu’il endure des afflictions, remercie Dieu. Il recevra une couronne car il deviendra un confesseur du Seigneur.

 

 

 

Source : La Voie Orthodoxe N°49. Printemps 2008.

 

 

 

 

Les Béatitudes de Saint Ephrem le Syrien (2)

Les Béatitudes de Saint Ephrem le Syrien

12. Bienheureux qui assis dans sa cellule comme un noble guerrier, garde le trésor du Royaume, c’est-à-dire son corps et son âme irréprochables devant le Seigneur.

13. Bienheureux qui assis dans sa cellule comme les anges des cieux, garde ses pensées pures et chante de ses lèvres la louange de Celui Qui a autorité sur tout ce qui respire.

14.  Bienheureux qui est devenu comme les séraphim et les chérubins, qui ne se lasse jamais de célébrer la gloire de Dieu.

15.  Bienheureux qui est toujours plein de joie spirituelle et n’a pas négligé de porter le bon joug du Seigneur car il sera couronné de gloire.

16.  Bienheureux qui s’est purifié de toute souillure du péché afin de recevoir avec hardiesse dans sa propre demeure le Roi de Gloire, notre Seigneur Jésus Christ.

17.  Bienheureux qui s’approche avec crainte, tremblement et saint respect des Mystères immaculés du Sauveur et qui réalise qu’il a reçu en lui la Vie éternelle.

18.  Bienheureux qui médite chaque jour sur la mort et détruit les viles passions qui se dissimulent dans les cœurs car il sera consolé au moment de la séparation.

19.  Bienheureux qui se souvient continuellement de la crainte de la géhenne et se hâte avec pleurs et gémissements de se repentir sincèrement devant le Seigneur car il sera délivré de la grande tribulation.

20.  Bienheureux qui volontairement s’abaisse : il sera couronné par Celui Qui volontairement s’est humilié par amour pour nous.

palmierSource : La Voie Orthodoxe N°49. Printemps 2008.

(A SUIVRE)

 

 

 

 

Les Béatitudes de saint Ephrem le Syrien (1)

Les Béatitudes de saint Ephrem le Syrien

  1. Bienheureux celui qui est devenu complètement libre dans le Seigneur de toutes les choses terrestres de cette vie vaine et qui n’aime que Dieu, Lui qui est bon et plein de compassion.
  2. Bienheureux qui est devenu le bon laboureur des vertus et a levé une moisson de fruits de vie dans le Seigneur, comme un champ labouré qui porte du blé.
  3. Bienheureux qui est devenu le bon fermier des vertus et qui a planté une vigne spirituelle, a cueilli les grappes et rempli ses presses avec le fruit de la vie dans le Seigneur.
  4. Bienheureux qui a rendu ceux qui servent avec lui joyeux de la vie spirituelle venant du fruit des vertus qu’il planta avec peine pour faire fructifier dans le Seigneur le fruit de la vie.
  5. Bienheureux qui se tient dans l’assemblée et prie comme un ange des cieux, gardant pures ses pensées jour après jour, et qui n’a pas laissé entrer le Malin afin qu’il fasse prisonnière son âme, loin de Dieu son Sauveur.
  6. Bienheureux qui a, avec compréhension, aimé pleurer et avec componction a fait tomber ses larmes au sol comme pluie, comme de belles perles devant le Seigneur.
  7. Bienheureux qui aime la sainteté comme la lumière, et n’a pas souillé son corps avec les actions de ténèbres du Malin aux yeux du Seigneur.
  8. Bienheureux qui a gardé son corps dans la sainteté pour le Seigneur et n’a pas rendu son âme honteuse par des actions dénaturées, mais qui est resté agréable au Seigneur.
  9. Bienheureux qui a haï les actions mauvaises pleines de honte et qui s’est présenté en sacrifice vivant et agréable au Seigneur.
  10. Bienheureux qui a toujours gardé mémoire de Dieu en lui, il sera en tout semblable à un ange des cieux sur la terre, servant Dieu avec crainte et amour.
  11. Bienheureux qui aime le repentir qui sauve les pécheurs, et n’a pas songé à faire le mal, comme ceux qui sont ingrats devant le Seigneur.

Source: La Voie Orthodoxe.N°49. Printemps 2008.

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La foi du Centurion (P. George Calciu)

 

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Cet enseignement est donné par le P. George Calciu (1925-2006) qui est un des plus grands confesseurs de la foi chrétienne au vingtième siècle. Il a traversé les expériences horribles faites dans certaines prisons (notamment celle de Pitesti) de la Roumanie communiste. Il a été en prison d’abord en tant que chrétien engagé de 1948 à 1964 puis entre 1979 et 1984 étant devenu prêtre entretemps. Exilé par la suite aux Etats Unis il pouvait témoigner avec autorité à cause de son expérience de l’amour et de la miséricorde de Dieu. Comme prêtre aux Etats Unis il a maintenu une vie d’ascèse et de prière en même temps qu’il était un Père joyeux et aimant pour les fidèles de sa paroisse (et d’ailleurs). Après la chute du communisme il retourna plusieurs fois en Roumanie.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (7, 1-10)

Après avoir achevé tout son discours devant le peuple, Jésus entra dans la ville de Capharnaüm.
Un centurion de l’armée romaine avait un serviteur auquel il tenait beaucoup ; celui-ci était malade, sur le point de mourir. Le centurion avait entendu parler de Jésus ; alors il lui envoya quelques notables juifs pour le prier de venir sauver son serviteur. Arrivés près de Jésus, ceux-ci le suppliaient : «Il mérite que tu lui accordes cette guérison. Il aime notre nation : c’est lui qui nous a construit la synagogue.»
Jésus était en route avec eux, et déjà il n’était plus loin de la maison, quand le centurion lui fit dire par des amis : «Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Moi-même, je ne me suis pas senti le droit de venir te trouver. Mais dis seulement un mot, et mon serviteur sera guéri. Moi qui suis un subalterne, j’ai des soldats sous mes ordres : à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à l’autre : “Viens”, et il vient ; et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait.»
Entendant cela, Jésus fut dans l’admiration. Il se tourna vers la foule qui le suivait : «Je vous le dis, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi !»
De retour à la maison, les envoyés trouvèrent l’esclave en bonne santé.

 

 

La foi chrétienne n’est pas une attitude conditionnée.

Le Centurion a décrit au Christ sa relation avec ses subordonnés : « Seigneur j’ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l’un : Va ! Et il va ; à l’autre : Viens ! Et il vient ; et à mon serviteur : Fais cela ! Et il le fait. » (Mathieu 8 :9). (Et le Centurion avait foi en bien plus), il croyait que si le Seigneur donnait l’ordre à un esprit mauvais « de ne pas entrer à nouveau en cet homme », alors cet esprit impur n’entrerait plus à nouveau dans cet homme.

Le Centurion avait une grande foi bien avant qu’un quelconque miracle s’accomplisse.

Nous sommes souvent guidés par des quêtes bien intentionnées. Nous entendons, qu’il y a une image de la Mère de Dieu qui est apparue quelque part dans le ciel. Nous allons alors à cet endroit pour la voir, et peut-être que nous allons y croire. Et pourtant nous ignorons la base de notre foi…

Je me trouvais à Chicago pour voir une icône de la Mère de Dieu qui versait des larmes. C’était en 1987. Nous étions trois prêtres et nous célébrions la Divine Liturgie pour la nation Roumaine. Durant la Liturgie, (l’icône) de la Mère de Dieu a versé des larmes en 3 fois et son vêtement étant trempé. Il y avait là des gens pour observer cela. Nous aussi nous l’avons vu. Et puis nous avons oublié car la foi qui repose sur les miracles est faible.

Si Dieu vous frappe à cet instant vous allez crier « Seigneur ».

S’il y a un tremblement de terre ou un acte de guerre, vous allez crier, « Seigneur viens à mon secours ». Mais après le tremblement de terre vous oublierez Dieu de nouveau.

La foi qui s’appuie sur une relation proche du Christ est différente de ces formes précédentes. Lorsque vous avez conscience que vous n’êtes rien sans Lui et que tout est entre Ses mains, que Lui le Christ peut vous rabaisser ou bien vous élever. Qu’Il peut vous guérir ou vous laisser périr. Il peut vous délivrer du tragique ou bien vous laisser battu.

L’enseignement est le suivant : ne basez pas, n’établissez pas votre foi sur le merveilleux ! De nombreuses fois le Seigneur a guéri les malades par Sa parole.

Le Centurion n’avait pas besoin de voir le Seigneur faire un miracle pour croire. Il voulait juste que le Seigneur confirme que son serviteur serait guéri.

Le Centurion est venu chez le Christ comme étant Celui qu’il savait pouvoir guérir son serviteur, pour le Centurion le Christ était quelqu’un en qui il croyait véritablement, bien qu’il n’était pas juif mais romain.

Quand vous avez très envie qu’un miracle se produise vous allez peut-être dire : « Seigneur si Tu existes fais ce miracle ».

Et Dieu ne vous écoute pas.

Ou bien peut-être Il va vous entendre si votre âme a réellement besoin de ce miracle.

Le plus important, croyez en Dieu avant tout miracle ! N’attendez pas les miracles : la relation la plus profonde avec le Christ est de nature spirituelle. Priez le Seigneur et demeurez en Sa présence et faites Le habiter en vous ! Et Dieu vous répondra selon Ses merveilles cachées à travers la force de votre esprit faisant croître en vous la compréhension de Ses jugements. Non pas comme nous comprenons les choses sur un plan rationnel et historique mais dans un sens spirituel beaucoup plus profond vous montrant la main de Dieu en toutes choses.

Beaucoup de Pères ont vécu de façon spirituelle très élevée et Dieu leur a accordé de nombreux dons. Ils ont accompli des miracles mais lorsque l’on venait les remercier ils répondaient « Non pas moi mais le Christ qui a permis que cela arrive. Rendez grâce au Seigneur ».

Et le Christ a élevé ces Pères dans Sa lumière comme le P. Benedict Ghius de Cernica [Ici le P. Georges Calciu fait allusion à un témoignage personnel alors qu’il célébrait la Divine Liturgie à Cernica avec d’autres moines : il a vu le P. Bénédict Ghius qui était assis à côté de l’autel – mais qui ne célébrait pas en raison de son âge avancé – baigné dans un halo de lumière. Le P. Bénédict Ghius n’en était pas conscient mais ceux qui étaient présents l’ont également vu. Le père Bénédict Ghius a vécu de 1904 à 1990. Il a été emprisonné durant la période communiste mais il a été libéré en 1965. Il était moine au monastère de Cernica où les moines se consacraient à la prière de Jésus (Seigneur Jésus Christ Fils de Dieu aie pitié de moi pêcheur) depuis plus de 2 siècles de façon ininterrompue jusqu’à nos jours. Le P. Bénédict Ghius avait atteint un très haut niveau de spiritualité].

(…)

Voici en quoi consiste cette relation personnelle : lorsque vous offrez votre âme au Christ Il vous donne l’Esprit Saint qui va agir en vous. Cela va beaucoup plus loin qu’une récompense terrestre.

Quelle est la signification lorsque votre voiture tombe en panne et que Dieu vous envoie (un inconnu) pour vous aider ? C’est une petite chose…mais alors que dire de votre relation spirituelle avec le Christ qui demeure dans une âme chrétienne avec le Saint Esprit dans vos cœurs ? Vous devenez doux, compatissants, jamais en colère contre celui est à côté et vous ne gardez pas rancune ; vous devenez un rayon de lumière pour les autres même si vous êtes petits ; ce sont les vrais miracles que le Christ nous demande de réaliser.

Préservez votre relation avec le Christ comme le Centurion et vous recevrez des récompenses divines. Réfléchissez de façon juste et ne laissez pas le mauvais esprit vous dominer. Ne tentez pas Dieu, ne Lui dites pas « O Seigneur viens et demeure en moi » alors que vous faites une conversation avec le diable en croyant que vous luttez contre lui. Mais comme le Centurion dites « Seigneur dis seulement une parole et mon cœur sera guéri ».

 

Source : Father George Calciu Interviews, Homilies ands Talks. Saint Herman of Alaska Brotherhood (2010).

Le prêtre et la touriste américaine

Le prêtre aimable

Le prêtre et la touriste américaine

Une femme protestante de Tacoma (état de Washington), était en vacances avec son mari dans la ville grecque d’Athènes. Chaque jour, elle se rendait dans un petit café près de l’hôtel pour prendre son café et regardait les habitants passer. L’un de ces habitants était un prêtre orthodoxe qui passait près du café en allant à son église paroissiale. La femme souriait et le prêtre hochait la tête, souriait et continuait son chemin.

Un jour, ce prêtre grec, qui parlait anglais, remarqua que la femme américaine avait un regard triste sur son visage et il s’approcha de sa table et demanda si quelque chose la troublait. Elle éclata en sanglots et raconta au prêtre les problèmes médicaux de son mari, et qu’elle craignait pour le pire. Le prêtre s’est assis avec elle et a prié pour elle et son mari. Chaque jour, il s’arrêtait pour s’asseoir à sa table, priant pour le rétablissement de son mari.

Quelques semaines se sont passées et le mari a récupéré de sa maladie et est revenu aux États-Unis avec sa femme. Le souvenir de la compassion de ce prêtre pour une femme étrangère est resté dans sa mémoire toutes ces nombreuses années. Elle a partagé ce souvenir avec son médecin, qui est un de mes amis, et je partage (N.d.T c’est-à-dire l’hieromoine Tryphon) ce souvenir avec vous.

Quel véritable disciple et serviteur du Seigneur était ce prêtre généreux ! Puissions-nous, comme ce prêtre, être à l’écoute de ceux qui en ont besoin et que le Seigneur nous met sur nos chemins  . Puissions-nous avec des cœurs ouverts toucher et apporter la guérison à ceux qui souffrent, leur faire savoir que nous nous soucions pour eux et qu’ils ont un ami pendant leur temps de chagrin, de besoin et de désespoir.

Avec l’amour en Christ,

Hiérimoine Tryphon.

 

Source : https://www.facebook.com/Abbot-Tryphon-1395030584153681/   (post du 27 juin 2017 )