La Parabole du Semeur

LA PARABOLE DU SEMEUR

Mgr Antoine de Souroges

Source : http://www.pravmir.com/three-things-described-parable-sower/

 

1Ce même jour, Jésus sortit de la maison, et s’assit au bord de la mer. 2Une grande foule s’étant assemblée auprès de lui, il monta dans une barque, et il s’assit. Toute la foule se tenait sur le rivage.3Il leur parla en paraboles sur beaucoup de choses, et il dit : Un semeur sortit pour semer. 4Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin : les oiseaux vinrent, et la mangèrent. 5Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n’avait pas beaucoup de terre : elle leva aussitôt, parce qu’elle ne trouva pas un sol profond ; 6mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. 7Une autre partie tomba parmi les épines : les épines montèrent, et l’étouffèrent. 8Une autre partie tomba dans la bonne terre : elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente. 9Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. (Mathieu 13. Version de Louis Segond).

Combien familière et simple nous paraît la parabole du semeur et pourtant, combien elle est pertinente pour nous ; nous devrions réfléchir dessus. Nous oublions le cadre de la parabole, le symbolisme du semeur et de la semence, et nous ne voyons pas en elle une image du Christ, qui, en marchant le long des routes et des chemins de Galilée et de Judée; et que partout où Il allait, des gens venaient au bord de la route parce qu’ils avaient entendu, comme auparavant l’aveugle relaté par Saint Marc (Bartimée dans Marc 10) , qu’Il était un Maître, que ses paroles étaient vraies et qu’elles avaient une puissance de vie.

 

Et les gens sont venus, ils étaient regroupés sur les routes et le long des rues, et ils ont écouté. Certains étaient prêts pour le message ; certains étaient dans une agonie de l’esprit, et se posaient des questions auxquelles jusqu’ici, personne ne pouvait répondre. Mais d’autres sont venus, comme tant de gens viennent maintenant écouter un prédicateur, un évangéliste, ou un responsable, ils venaient voir un homme dont on parlait, et ils voulaient entendre ce qu’Il avait à dire. Il ne répondait pas à toutes leurs questions, Il ne répondait pas à l’un de leurs besoins, sauf peut-être le désir de voir quelqu’un qui était «exceptionnel», quelqu’un d’unique en son temps. Ils ont entendu les paroles, mais ces paroles passaient à leurs oreilles, ils ont trouvé que c’est beau et vrai, mais ça n’allait pas plus loin. Ils écoutaient les mots mais ils n’écoutaient pas le cri de leur propre âme qui avait faim de paroles de vérité.

 

Et donc, quand (Le Christ) était parti ils revenaient à leurs «vies normales» et ordinaires. Ils sont peut-être retournés chez eux répéter ces paroles, en disant qu’elles étaient belles. Ne parlait-Il pas bien ?- Et puis ils sont revenus à ce qui était la vie, la vie ordinaire, la vie au jour le jour …

 

D’autres, qui étaient venus à bord de la route, ont reçu le message avec émotion. Il a remué quelque chose dans leur cœur, quelque chose dans leur esprit, il a répondu à quelque chose en eux. Et ils ont reçu et serré en eux-mêmes ces paroles, puis ils sont rentrés chez eux ; mais une fois de retour à la maison, les préoccupations quotidiennes les envahissaient : il y avait tellement de choses à faire, tellement de choses à penser, il y en avait tellement dans la vie qu’il n’y avait plus le temps de réfléchir encore sur les mots entendus. Il n’y avait pas de temps pour s’asseoir tranquillement et regarder en pensée le visage qu’ils avaient vu pour remémorer la parole entendue.

 

Nous avons une autre parabole sur ceux qui ont été appelés à la fête nuptiale du Roi : ils ont entendu un appel, ils savaient qu’ils étaient appelés personnellement – mais pouvaient-ils aller ? L’un avait acheté un champ, il était enraciné à ce champ, lié à ce champ comme un prisonnier; d’autres ont acheté cinq paires de bœufs – ils ont dû les essayer, ils avaient quelque chose à faire dans la vie, une obligation, un travail, quelque chose de grand – ou quelque chose tout simplement qui importe souverainement d’une façon personnelle, comme dans le dernier cas: la personne appelée avait pris une jeune mariée – comment pourrait-il passer du temps pour quelqu’un d’autre?

 

Ce sont des personnes qui ont reçu la parole, qui la reçoivent vraiment dans leur cœur. Mais il y a tant de choses qui comptent – demain nous y prêterons attention, ou bien, si seulement nous pouvions réduire le message à quelque chose de pratique, simple, et non pas à son exigence d’absolu !

 

Et puis, il y a ceux qui reçoivent le message, comme le sol riche qui avait la capacité de recevoir le message, recevoir une graine et porter du fruit. Ces gens ne sont pas tout simplement de meilleures personnes, ils n’étaient sans doute pas de meilleures personnes. C’ étaient des gens qui avaient une question dans leur esprit et dans leur cœur, des gens qui ont  un désir, des gens pour qui la vie quotidienne est trop étroite, trop petite, des gens qui avaient conscience que leur âme était profonde et vaste et ne pouvait pas être remplie de futilités – ou même  des bonnes choses plus nobles de la vie: ils ont reçu le message, ils l’ont pris à cœur, profondément en eux, et ils ont porté leurs fruits, car cela répondait à un besoin.

 

Maintenant, nous pouvons appliquer cette parabole à nous-mêmes : combien d’entre nous écoutent les paroles de l’Evangile, écoutent les paroles de prédication, lisent des livres qui sont pleins d’intérêt et de profondeur, et qu’ils stockent dans leur mémoire, ils en profitent – mais en fin de compte tout ce qu’ils peuvent faire c’est d’en faire des citations.

 

 

Et il y a beaucoup d’entre nous qui ont reçu le message avec enthousiasme, avec passion, en sachant que ce message est une réponse à tout ce qu’il y a en nous de nostalgie, de faim et de la grandeur, en effet; mais alors, la vie est si complexe, il y a tellement de choses à faire! Et par la faute de ces complications, les paroles sont laissées de côté – pour une autre fois, pour un autre jour, pour la vieillesse lorsqu’il y aura moins de préoccupations : alors on pourra revenir à ce moment glorieux où la vie se déroulait dans toute sa splendeur – c’est pourquoi (en attendant) on garde ces paroles en mémoire.

 

Qu’en est-il de nous concernant la réception du message et les fruits que nous portons ? Mais comment ce message peut-il nous concerner ? Je me souviens d’un prêtre russe qui m’a dit : «Je lis l’Evangile tous les jours, et je n’interagis avec que très rarement. Cependant je lis tous les jours parce que je ne sais jamais si aujourd’hui, ou demain, ou un autre jour je serai le sentier rocailleux, ou bien les mauvaises herbes sur le chemin, ou, si d’un coup, cette parole ne tombe pas sur une petite parcelle en moi qui est capable de recevoir et porter des fruits ».

N’est-ce pas simple et encourageant ? Nous sommes tous les trois choses décrites dans la parabole; mais si nous donnons une chance à Dieu qui parle, à Dieu, qui passe à travers notre vie, à Dieu qui frappe à notre cœur – de temps en temps, nous allons recevoir le message avec joie et nous le suivrons; mais parfois, il atteindra une profondeur dans nos cœurs, l’âme de notre vie et sera la réponse qui va changer nos vies.

Laissons-nous donc écouter les paroles du jour, l’Evangile du jour; écouter la voix de notre conscience, écouter ce que le plus profond de nous-même nous dit de la vie, de la vérité, du réel; et de temps en temps, nous serons la bonne terre qui peut porter des fruits.

Cette parabole, si simple, si évidente, si l’on applique seulement elle, peut être le début d’une nouvelle vie. Amen.

Source : http://www.pravmir.com/three-things-described-parable-sower/

Sur la prière…

La prière est plus puissante que le péché. Le péché détruit les forces physiques et morales de l’homme, mais il ne peut détruire la puissance de la miséricorde et de l’amour de Dieu.

« Dieu est plus fort que les hommes ».I Cor. 1,25. Dieu continue toujours à aimer l’homme, avant, pendant et après le péché.

La prière, en tant que relation entre l’homme et Dieu, nous met en relation avec sa miséricorde qui remet les fautes les plus graves. En soi, la prière est une manifestation de repentir et de retour à Dieu. Dieu est toujours disposé à accueillir ceux qui reviennent à Lui, car il ne désirepas la mort du pécheur, mais il désire qu’il se convertisse et qu’il vive (Ez. 18,23).

 

S’il est vrai que le péché détruit une grande partie de la force que l’homme a acquise par la prière, il ne peut toutefois venir à bout de tout ce que l’homme a obtenu dans la prière. Si,après avoir prié, nous succombons, quel que soit le genre de notre péché, nous conservons toujours en nous un reste de la puissance acquise par la prière. Et cette puissance finit par reprendre le dessus. Après les plus grandes fautes, il reste toujours dans le cœur de l’homme et dans sa conscience un fond de puissance spirituelle, qui s’est formé en lui par la prière offerte à Dieu avec un cœur sincère et une conscience qui refuse le péché.

Par la prière assidue, l’homme acquiert petit à petit un trésor de puissance spirituelle qui finalement parvient, non seulement à annuler tout péché, mais à purifier la conscience du sentiment pénible causé par le péché. La joie de la rémission et du salut vient remplacer l’affliction et la douleur causées par le péché. La prière s’avère être la pleine guérison de l’âme.

Mais cela ne s’accomplit pas en un jour, ni même en une année. C’est au cours de longues années que la prière réalise son œuvre de maturation, lente mais continue, en vue de détruire le désir du péché et de laver progressivement la conscience.

Lorsque la vie de prière est suffisamment mûre, la lumière du salut commence à briller d’une façon intense et inattendue à l’intérieur de l’âme, avec une joie indicible qui s’étend à tout l’être intérieur de l’homme. Cette lumière intérieure, qui n’apparaît que tardivement et qui semble être soudaine, est en réalité l’œuvre de longues années, le fruit de milliers de prières.

Conseils pour la prière par P. Matta el Maskine. Monastère de Saint Macaire le Grand en Egypte.

https://www.luminpdf.com/viewer/nfb6tprjNkCnY27gQ

En quoi est-ce différent?

 

En quoi est-ce différent?

Source:http://www.pravmir.com/what-s-the-difference/  (P. John Breck)

Un petit groupe d’une dizaine de jeunes professionnels de la santé étaient assis autour d’une table, grignotant des biscuits et buvant des boissons gazeuses. Ils étaient tous des protestants « main line » ou des évangéliques. Certains étaient très attachés à la tradition de leur église ; d’autres avaient soif de quelque chose d’autre, ce qui signifiait clairement qu’ils cherchaient quelque chose de plus. Ils nous ont demandé de venir parler de l’Orthodoxie. La plupart d’entre eux n’avaient jamais été à un service de culte orthodoxe, et ils étaient autant curieux qu’accueillants. Dans l’ensemble, l’ambiance était chaleureuse et cordiale.

Ils ont soulevé la question habituelle : «Quelle est la différence entre votre foi et la nôtre, entre les orthodoxes et, disons les baptistes ? » Continuer la lecture de En quoi est-ce différent?

Made to be loved

Fait pour être aimés.  Made to Be Loved

 

Par le Père Michael Nasser (Antiochian Orthodox Christian Diocese of North America).

http://media.wix.com/ugd/eebec8_6eb5664932b748bca02d82daad11ea85.pdf

 

Un sermon peut-il changer votre vie ? Je ne le pensais pas, cependant c’est ce qui m’est arrivé. Le jour où j’ai entendu ce sermon a été le jour à partir duquel j’ai tout vu différemment.

Trois cents campeurs et le personnel du camp étaient rassemblés dans l’église Saint – Ignace du camp de vacances « Antiochian Village » (camp de vacances de l’église orthodoxe rattachée au Patriarcat d’Antioche aux USA. L’auteur précise également ceci : que « Le Village » est un camp d’été orthodoxe en Pennsylvanie occidentale où il passa plusieurs années en tant que conseiller et membre du personnel avant de revenir durant dix ans comme le directeur du camp. Ce camp avait joué un rôle essentiel dans sa croissance en tant qu’être humain, en tant que chrétien orthodoxe, et finalement en tant que prêtre).

J’avais entendu des centaines de sermons auparavant dans ce camp de vacances, et avant que je n’entende ce sermon, j’avais moi-même donné des centaines de sermons. Mais pour moi, ce sermon était différent.Le père Antony Hughes, qui m’aidait au camp depuis deux semaines donnait le sermon ce matin. A ce jour, je n’ai aucun souvenir de ce qu’il avait dit avant ou après, mais je n’oublierai jamais ce qu’il a dit « entre » :

«Dieu ne vous a pas créés pour L’aimer et Le servir. Il vous a créés pour qu’Il puisse vous aimer et vous servir.

 Je me suis entendu répéter ses paroles dans ma tête : «Dieu ne vous a pas créés pour L’aimer et Le servir. Il vous a créés pour qu’Il puisse vous aimer et vous servir ».

Whoo ! Continuer la lecture de Made to be loved

La prière et les interférences

 

patchouli

Patchoulis en fleur

Comment rencontrer Dieu ?

A la question de savoir comment, nous qui vivons dans le monde au sein de l’agitation, du bruit et de la schizophrénie de la vie contemporaine, comment nous pouvons rencontrer Dieu, saint Porphyre1 (1906-1991) nous a fait le récit suivant :

Peu après sa nomination au poste d’aumônier de l’église de Saint Gérasime à l’hôpital polyclinique d’Athènes près de la place Omonia, il a rencontré un problème au moment de célébrer la Divine Liturgie. De l’autre côté de la rue, face à l’église, il y avait un magasin de musique qui vendait des tourne-disques (des gramophones) et pour attirer la clientèle, il mettait la musique à fond. C’était excessivement bruyant et saint Porphyre le supportait mal. Il a même envisagé de démissionner de son poste (auquel il était pourtant très attaché). [Remarque : il avait demandé au patron du magasin de baisser ou de différer la musique mais le patron a refusé].

Cependant dans cette situation, et comme il l’a fait tout le long de sa vie, saint Porphyre ne mettait pas sa volonté propre en premier mais avec une prière intense et une profonde humilité il demandait à Dieu de lui montrer ce qu’il doit faire.

Par conséquent, après trois jours de jeûne et de prière, il trouva dans un coin un cahier qui appartenait à l’un des enfants d’un membre du conseil paroissial de l’église. Cet enfant était étudiant à l’université et le cahier comportait des cours de physique et c’est dans ce cahier que saint Porphyre trouva la solution de son problème. En feuilletant les pages il tomba sur des notes de cours traitant des ondes. Il était expliqué que si on lance un caillou dans un lac, des ondes circulaires se forment à la surface, et que si par ailleurs on lançait un autre caillou un peu plus loin dans le lac, d’autres ondes se produisent et les interférences entre ces ondes produisent des zones de repos (il s’agit d’interférences destructives).  C’était la réponse que saint Porphyre attendait de Dieu ! Le lendemain, au cours de la Divine Liturgie, il allait essayer de concentrer ses capacités mentales et spirituelles dans les prières et dans les actes de la Liturgie. Se basant sur le raisonnement qu’il a trouvé pour les ondes, il allait pour ainsi dire former de ondes circulaires dans son esprit qui annuleraient les ondes émises par le magasin de musique. Par la suite, il ne devait plus être jamais perturbé ou distrait durant la Divine Liturgie.

Source : Orthodox heritage Vol.12, Issue 07-08.

 

1 Note : Concernant saint Porphyre voir par exemple http://www.sagesse-orthodoxe.fr/jaimerais-savoir/questions-dactualite/culture/religions-et-oecumenisme/saint-porphyre-d%E2%80%99athenes: