Fait pour être aimés. Made to Be Loved
Par le Père Michael Nasser (Antiochian Orthodox Christian Diocese of North America).
http://media.wix.com/ugd/eebec8_6eb5664932b748bca02d82daad11ea85.pdf
Un sermon peut-il changer votre vie ? Je ne le pensais pas, cependant c’est ce qui m’est arrivé. Le jour où j’ai entendu ce sermon a été le jour à partir duquel j’ai tout vu différemment.
Trois cents campeurs et le personnel du camp étaient rassemblés dans l’église Saint – Ignace du camp de vacances « Antiochian Village » (camp de vacances de l’église orthodoxe rattachée au Patriarcat d’Antioche aux USA. L’auteur précise également ceci : que « Le Village » est un camp d’été orthodoxe en Pennsylvanie occidentale où il passa plusieurs années en tant que conseiller et membre du personnel avant de revenir durant dix ans comme le directeur du camp. Ce camp avait joué un rôle essentiel dans sa croissance en tant qu’être humain, en tant que chrétien orthodoxe, et finalement en tant que prêtre).
J’avais entendu des centaines de sermons auparavant dans ce camp de vacances, et avant que je n’entende ce sermon, j’avais moi-même donné des centaines de sermons. Mais pour moi, ce sermon était différent.Le père Antony Hughes, qui m’aidait au camp depuis deux semaines donnait le sermon ce matin. A ce jour, je n’ai aucun souvenir de ce qu’il avait dit avant ou après, mais je n’oublierai jamais ce qu’il a dit « entre » :
«Dieu ne vous a pas créés pour L’aimer et Le servir. Il vous a créés pour qu’Il puisse vous aimer et vous servir.
Je me suis entendu répéter ses paroles dans ma tête : «Dieu ne vous a pas créés pour L’aimer et Le servir. Il vous a créés pour qu’Il puisse vous aimer et vous servir ».
Whoo !
J’avais auparavant vécu toute ma vie chrétienne avec l’idée opposée. Et j’étais en accord avec cette idée opposée. Cela ne me dérangeait pas que Dieu m’ait fait pour L’aimer et Le servir. Et bien que je ne sois pas toujours bon dans ce domaine, je suis souvent heureux de le faire, et parfois même excité à l’idée de Le servir. Et quand j’étais heureux et enthousiaste pour Le servir, c’était parce que je pensais que c’est cela mon but dans la vie. Est-ce qu’il n’en n’est pas ainsi pour tout le monde ? Les gens demandent de nombreuses fois : pourquoi Dieu nous a-t-il créés ? Et la réponse est toujours la même : pour L’aimer et Le servir.
Que nous soyons faits pour aimer et servir Dieu, est-ce OK ?
J’étais tellement sûr que c’était vrai ! Adam et Eve n’avaient-ils pas été placés dans le Jardin d’Eden pour en prendre soin ? N’est-ce pas Adam placé là qui a donné leurs noms à tous les animaux ? Qui veillait sur le jardin ? Qui devait éviter l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal ? N’est-ce pas Eve qui a été créée afin d’aider Adam et qu’ensemble ils puissent accomplir la volonté de Dieu pour faire le travail qu’Il leur a demandé de faire et ne pas faire les choses qui pouvaient être mauvaises ?
Et en fait l’histoire d’Adam et Eve était le premier de nombreux exemples que j’avais vu dans l’Ancien Testament où Dieu crée Son peuple pour que Son peuple Le serve et fasse Sa volonté. Il a chargé Abraham de fonder une nouvelle nation, dont les citoyens devaient être les serviteurs de Dieu. Il a appelé Moïse pour délivrer son peuple de leur servitude en Egypte et puis Il a donné les Dix Commandements comme des instructions sur la façon de Lui plaire. Lorsque les gens ont échoué à suivre Ses commandements, Dieu a confié aux prophètes la tâche de proclamer Sa parole à Son peuple, de corriger leurs erreurs et de les avertir de Sa colère si le peuple n’écoute pas.
Et il n y a pas que ma lecture de l’Ancien Testament qui avait enracinée en moi cette idée d’être créé pour servir Dieu. Quand je lisais ou entendait les Béatitudes dans Matthieu (chapitre 5), je comprenais cela comme un nouvelle forme donnée de la loi de Dieu. Jésus, comme Moïse, monta sur une montagne pour enseigner à son peuple comment il doit vivre. Je croyais que je comprenais correctement Ses instructions quand Il disait que nous devrions être pauvres en esprit, que nous devrions être doux, et que nous devrions avoir faim et soif de Justice.
Mais c’est seulement ce matin, lorsque je me suis assis écoutant le P. Antony que j’ai commencé à voir les choses, très, mais vraiment très, différemment.
Jésus n’a pas dit que nous devrions être miséricordieux, que nous devrions avoir le cœur pur, que nous devrions être des artisans de paix… En fait, il n’y a pas un «devrait» dans les Béatitudes. Il a simplement dit que lorsque nous versons des larmes, nous serions réconfortés. Et que si nous sommes persécutés et injuriés, nous serions récompensés.
(En anglais) dire « vous devriez » c’est « should » et « vous seriez » c’est « would ».« Should » et « would » deux mots qui sont presque identiques, et pourtant dont la signification diffère énormément.
J’ai commencé à comprendre que les Béatitudes ne sont pas des commandements.
Les Béatitudes sont des promesses voulues par Dieu pour nous.
Ce sont des bénédictions (et c’est la signification du mot de Béatitude).
Ce sont des bénédictions que Dieu veut déverser sur nous.
Il veut nous récompenser. Il veut que nous soyons Ses fils et filles. Il veut que nous puissions Le voir.
Il veut nous montrer la miséricorde. Il veut que nous soyons comblés. Il veut nous réconforter et nous donner toute la terre en héritage. Et finalement, Il veut nous donner son Royaume. Comme Charlie à la fin du film «Willy Wonka » Il ne veut pas nous envoyer à la maison avec une boîte de chocolat ou un autre cadeau symbolique. Il veut nous donner tout.
Donc, je me suis assis en écoutant Fr. Antony qui disait que tous ceux qui avaient enseigné que nous avons été faits pour aimer et servir Dieu avaient tort. Et je commençais à me rendre compte qu’il avait raison. En fait, je compris que Dieu ne nous aurait pas créés pour L’aimer et Le servir, parce que cela ne ferait pas de Lui mieux que quelqu’un qui pourrait faire ses propres esclaves. J’ai alors regardé en arrière sur l’histoire que je pensais savoir de la Bible à propos de Dieu et ce qu’Il veut de son peuple, et au lieu de cela j’ai découvert l’histoire de ce que Dieu veut pour son peuple. |
Dans le livre de la Genèse, nous lisons que Dieu a tout fait et que c’était bon … jusqu’à ce qu’il nous a créé. Ensuite, il nous est dit que non seulement c’était bon mais que c’était très bon.
Il nous a créés pour être les meilleurs parmi tout ce qu’Il a fait : nous sommes Sa meilleure création.
Ensuite, nous lisons qu’ayant fait Adam, Il a réalisé que quelque chose n’était «pas bon», à savoir qu’Adam était seul (Genèse 2:18). Est-ce que Dieu aurait besoin de plus de travailleurs pour accomplir Ses volontés ? Pas du tout ! Qu’Adam soit seul était sans conséquence pour Dieu mais c’était mauvais pour Adam ! Et parce-que Dieu ne voulait pas du mauvais pour Adam, Il a créé et lui a donné Eve, le chef – d’œuvre de Son chef – d’œuvre ! Sur l’ensemble des choses que Dieu a faites, lorsque Dieu crée Adam et Ève , il a pris Lui – même comme modèle, les concevant en étant Lui-même le prototype. Il voulait nous donner à nous les humains le mieux qu’Il avait, et étant Dieu, le mieux qu’il pouvait donner était Lui – même.
Et où est-ce Dieu va placer les nouveaux venus- les êtres humains qu’Il a créés ? Pas dans le désert pour souffrir (cela viendra plus tard, et nous verrons pourquoi), et non pas davantage dans le jardin juste afin de travailler. Il les place dans le jardin pour en profiter ! Il leur permet de manger de tous les arbres du jardin sauf un seul Il nous a fait parce qu’Il nous aime et veut déverser Son amour sur nous constamment, à tout instant, maintenant et pour toujours, et dans les siècles des siècles. Il a commencé par aimer Adam et Eve et n’a pas cessé d’aimer chaque personne qui ait jamais vécu. Mais nous avoir créés pour être aimé de Lui est non seulement pourquoi Il nous a fait ; c’est aussi la façon dont Il nous a fait.
Il nous a fait capable de recevoir Son amour. Et lorsque nous répondons à Son amour, lorsque nous comprenons et acceptons, nous ne pouvons que répondre en vivant selon à quoi nous avons été conçus. Quand nous acceptons réellement Son amour, nous devenons Sien. Nous devenons comme Lui.
L’inverse est également vrai : quand nous n’agissons pas comme Lui, nous n’acceptons pas réellement Son Amour. Depuis la première bouchée du fruit défendu avalée par Adam et Eve jusqu’à nos péchés les plus récents, chaque fois que nous péchons nous rejetons l’amour que Dieu nous offre. Tous Ses commandements et attentes de nous sont des moyens pour nous de recevoir Son amour, et l’ayant reçu, d’aimer comme Il aime. La loi de Dieu ne nous dit pas ce que nous devrions ou ne devrions pas faire. Ses commandements nous disent qui nous sommes et qui nous ne sommes pas. Si Dieu nous demande d’honorer notre père et note mère (Exode 20:12), c’est parce que honorer les parents est une conséquence naturelle lorsque nous les voyons comme étant des dons de Dieu. Il n’est pas nécessaire qu’ils soient des parents parfaits pour que nous les honorions (… car il n’y en n’a pas de parfaits !). Nous les voyons comme une des innombrables expressions de l’amour de Dieu pour nous, et constatant cela, nous les aimons et les honorons.
Lorsque nous rejetons Son amour, nous refusons d’être qui nous sommes vraiment. Nous Le rejetons. Et ce faisant, nous nous maudissons nous-mêmes au lieu d’être bénis ; et au lieu d’embrasser la justice, nous embrassons le péché ; et au lieu d’accepter notre salut, nous travaillons pour notre propre perdition.
Si nous pouvons voir Dieu tel qu’Il est vraiment, alors nous pouvons devenir ce pour quoi nous avons été créées. Très souvent, nous avons des bonnes intentions, nous voulons faire ce qui convient et servir Dieu comme nous pensons que c’est ce qui Lui plait. Mais tant de fois, comme un moteur de voiture tournant à vide (au point mort), nous ne pouvons pas y arriver.
Comprendre Dieu comme amour et que nous – mêmes nous sommes Ses bien – aimés, faits pour être comme Lui, nous permet d’être revigorés et fortifiés par Lui. A la manière d’un esclave, je pourrais servir le maître par peur, mais lorsqu’il ne fait pas attention j’essaierai de me soustraire à mon travail… Mais en tant que fils de Dieu, tant aimé de Lui, je ne peux pas m’empêcher d’être ce qu’Il me demande.
Maintenant, cela peut sembler simple et facile.
Simple ? Oui. Facile ? Pas tellement.
En fait, si l’on y pense, ce pourrait bien être notre seule et unique tâche. Nous avons essayé d’éviter le péché quand nous avons été tentés. Nous avons essayé d’aimer ceux que nous côtoyons. Nous avons essayé d’être plus réguliers dans nos prières. Nous avons essayé de jeûner mieux. Et le plus souvent, nous avons échoué. Si nous avions été simplement créés pour servir Dieu, nous aurions fait beaucoup mieux…
Mais si nous avons été faits pour être servis et aimés, et si nous reconnaissons et voyons Dieu pour ce qu’Il est, à savoir l’Ami des hommes, je pense qu’alors nous pouvons accomplir les choses que nous avions échoué à réaliser : prier, jeûner, éviter le péché et aussi aimer ceux qui nous entourent.
Lorsque nous recevons l’amour de Dieu, nous le voyons tel Il est : la personnification de l’amour. Dieu est amour (1 Jn. 4.8). Et s’Il est ainsi c’est que nous le sommes aussi. Nous sommes fait pour être aimés et étant faits (comme Lui) nous sommes capables d’aimer. Cela est notre seule et unique vocation que nous partageons tous.
Il y a des variations et des variantes autour de cette vocation. Nous pouvons être aimés par Dieu et aimer les autres à Boston, dans le Kentucky ou en Albanie, etc. Nous pouvons être aimés par Dieu et à notre tour aimer Sally, Bobby ou des orphelins ou des prisonniers. Nous pouvons être aimés par Dieu et aimer les autres comme les médecins, les enseignants, les électriciens, et même les prêtres. Ces variations sont innombrables, et ce peut être intimidant d’essayer de comprendre où çà mène. Bien que chercher à savoir où cela mène est une tâche noble et bonne, nous ne devrions jamais oublier que ces multiples possibilités ne sont que des variations d’une panoplie de moyens pour mener à bien notre seul appel. Cette vocation est de recevoir l’amour que Dieu déverse avec abondance sur nous à grand prix.
Chaque fois que nous voyons une icône du Christ, chaque fois que nous voyons une croix, chaque fois que nous entendons la lecture de l’Evangile, (ou bien si nous le lisons nous – mêmes), nous sommes appelés à voir la profondeur, ce qui impose le respect et de l’amour sans limites venant de Dieu pour nous. Et si nous nous trouvons solitaires, déprimés, sans espoir ou effrayés, nous sommes invités à regarder le Dieu qui nous regarde à nous qui sommes Son bien – aimé, Son Epouse. Il nous aime à tel point que d’être Son bien-aimé définit ce que nous sommes et pourquoi nous sommes ici.
Être fait pour être aimé et servi et être fait pour aimer et servir semblent si proches. Juste un petit changement grammatical. Ce peut-il que cela fait beaucoup de différence ? A la manière d’un sermon, cela peut faire toute la différence dans le monde.
Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux. Bienheureux les affligés, car ils seront consolés. Bienheureux les doux, car ils posséderont la terre .Bienheureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés. Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.Bienheureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.Bienheureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.Bienheureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie à cause de moi, réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse car votre récompense sera grande dans les cieux : car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes avant vous.
Source:
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