Une homélie à l’occasion du commencement du carême des apôtres

 

solovetskiy

Monastère de Solovetsky

Homélie prononcée en juin 2012 par l’Archiprêtre Dimitri Smirnov à l’occasion du début du carême des apôtres (qui commence cette année 2018 le 5 juin pour se terminer le jour de la fête des Saints Apôtres Pierre et Paul).

Source:http://www.pravmir.com/strengthening-our-faith-on-the-beginning-of-the-apostles-fast/

 

Si vous demandez : «Quel est le pire des péchés?», L’un répondra que c’est le meurtre, un autre le vol, un troisième la cruauté et un quatrième la trahison. Mais en fait, le pire des péchés est le manque de foi, parce que c’est ce qui donne lieu à la cruauté et à la trahison et à l’adultère et au vol et au meurtre et à tout autre péché que vous pourriez nommer.

Le péché n’est pas un acte ; un acte est la conséquence d’un péché, de même qu’une toux n’est pas une maladie, mais une conséquence de celle-ci. Il arrive très souvent qu’une personne n’ait tué ou volé personne, elle n’a rien fait de cruel et possède donc une haute opinion d’elle-même, mais ce qu’elle ne sait pas c’est que son péché est pire que le meurtre, pire que le vol, parce qu’il lui manque la chose principale dans la vie.

Le manque de foi est l’état de l’âme lorsque vous ne ressentez pas Dieu. C’est lié à un manque de gratitude envers Dieu. Ce ne sont pas seulement ceux qui nient complètement l’existence de Dieu qui en sont infectés, ce sont nous tous. Comme tout péché mortel, le manque de foi aveugle les gens. Si vous posez à quelqu’un une question, disons, sur les Mathématiques Supérieures, elle va répondre : « Ce n’est pas ma spécialité, je n’en sais rien ». Si vous posez des questions sur la cuisine, elle peut répondre : «Je ne sais même pas comment faire de la soupe, ce n’est pas une de mes compétences». Mais quand la conversation tourne autour de la foi, alors tout le monde a une opinion. On va dire, je pense que c’est ça, un autre va dire, je pense que c’est cela. On vous dira : « Vous n’avez pas besoin de respecter les jeûnes ». Un autre dira : «Ma grand-mère était croyante et elle a aimé ça, alors c’est comme cela que vous devez le faire». Et tout le monde commence à juger et à commander, même si dans la plupart des cas, ils ne comprennent rien à quoi que ce soit.

Quand il s’agit de questions de foi, pourquoi est-ce que tout le monde doit essayer de présenter une opinion stupide ? Pourquoi est-ce que les gens commencent soudainement à devenir des experts dans ce domaine ? Pourquoi sont-ils sûrs que tout le monde comprend et connaît la foi ? Parce que chacun pense qu’il croit dans la mesure où il a besoin de croire. En réalité, ce n’est pas du tout le cas et il est très simple de le prouver. L’Évangile dit : Si vous avez la foi comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : «Va donc à cet endroit», et elle se déplacera. Si vous ne pouvez pas voir cela, cela signifie que vous n’avez même pas la foi comme une graine de moutarde. Puisque les gens sont aveugles, ils pensent qu’ils croient assez, mais en fait ils ne peuvent même pas faire une petite chose comme déplacer une montagne, ce qui ne peut pas être fait sans la foi. Et tous nos malheurs viennent du manque de foi.

Quand notre Seigneur a marché sur l’eau, Pierre, qui n’aimait personne sur terre autant que le Christ, a voulu marcher vers Lui et a dit : « Fais-moi venir vers Toi ». Le Seigneur lui répondit : « Viens ». Et Pierre a marché aussitôt sur l’eau, mais alors il a eu peur pendant un moment, il a douté, il a commencé à se noyer et il a crié : « Seigneur, sauve-moi, je péris ». Au début, il rassembla toute sa foi et, dans la mesure où cela lui suffisait, il marcha, mais quand sa réserve (de foi) fut sèche, il commença à se noyer.

Et c’est la même chose avec nous. Qui d’entre nous ne sait pas que Dieu existe ? Tout le monde le sait. Qui ne sait pas que Dieu écoute nos prières ? Tout le monde le sait. Dieu est partout présent, partout où nous sommes. Il entend chaque mot que nous disons. Nous savons que Dieu est bon. L’Évangile d’aujourd’hui l’a même confirmé et toute notre vie montre à quel point Il est miséricordieux envers nous. Notre Seigneur Jésus-Christ dit que si notre fils demande du pain, nous ne lui donnerons certainement pas de la pierre, ou s’il demande du poisson, nous ne lui donnerons certainement pas un serpent. Qui d’entre nous pourrait faire de telles choses ? Personne. Et pourtant nous sommes de mauvaises personnes. Alors, sûrement, Dieu, qui est bon, ne ferait pas de telles choses ?

Et pourtant nous nous plaignons toujours, sans cesse gémissant, jamais d’accord avec ceci ou cela. Le Seigneur nous a dit que le chemin vers le Royaume des Cieux traverse de nombreuses souffrances, mais nous ne Le croyons pas. Nous voulons toujours être en bonne santé, heureux, nous voulons tous nous installer ici-bas et être heureux sur Terre. Le Seigneur dit que seuls ceux qui Le suivent et prennent leurs croix entreront dans le Royaume des Cieux, alors encore une fois nous sommes mécontents, encore une fois nous voulons suivre notre propre voie, même si nous pensons que nous sommes croyants.  Théoriquement, nous savons que l’Évangile porte la vérité, mais toute notre vie est contre elle. Souvent nous n’avons aucune crainte de Dieu parce que nous oublions que le Seigneur est toujours avec nous, veillant toujours sur nous. C’est pourquoi nous tombons si facilement dans le péché, nous condamnons si facilement, nous souhaitons si facilement aux autres le mal, nous négligeons les autres si facilement, nous les insultons et les offensons.

En théorie, nous savons qu’il y a un Dieu omniprésent, mais notre cœur est loin de Lui, nous ne Le sentons pas, il nous semble que Dieu est quelque part là-bas, dans un espace infini et qu’Il ne peut pas nous voir ou nous connaître. Le manque de foi n’est pas seulement l’apanage de ceux qui nient Dieu ; il pénètre profondément dans nos vies. C’est pourquoi nous sommes souvent déprimés, c’est pourquoi nous paniquons, nous ne savons pas quoi faire ; les larmes nous étouffent, mais ce ne sont pas des larmes de repentance, elles ne nous purifient pas du péché – ce sont des larmes de désespoir parce que nous oublions que le Seigneur peut tout voir ; nous sommes fâchés, nous gémissons, nous sommes indignés.

Pourquoi voulons-nous forcer tous ceux qui nous sont proches à aller à l’église, à prier et à communier ? C’est par manque de foi, parce que nous oublions que Dieu veut la même chose. Nous oublions que Dieu veut que tout le monde soit sauvé et s’occupe de tout le monde. Il nous semble qu’il n’y a pas de Dieu, que tout dépend de nos propres efforts et que lorsque nous commençons à persuader, à dire, à expliquer çà ne fait qu’empirer les choses parce que seul le Saint-Esprit peut attirer le Royaume des Cieux et nous ne L’avons pas. Par conséquent, tout ce que nous faisons, c’est agacer les gens, les harceler, les déranger, les ennuyer, les tourmenter, sous prétexte de faire le bien, nous leur rendons la vie infernale.

Nous détruisons le précieux cadeau qui nous est donné- le don de la liberté. Avec toutes nos prétentions nous voulons tout refaire à notre propre image et ressemblance, et non à l’image de Dieu, nous limitons la liberté des autres et faisons de notre mieux pour les forcer à penser comme nous- il ne faut pas agir ainsi… Nous pouvons révéler la vérité à ceux qui posent des questions à ce sujet, s’ils veulent la découvrir, mais (si )nous l’imposons en permanence c’est qu’ il n’y a pas d’humilité, cela signifie qu’il n’y a pas la grâce du Saint-Esprit. Et sans la grâce du Saint-Esprit, il n’y aura pas de résultat, ou plutôt il y en aura un – mais le contraire du résultat que nous voulions.

Et c’est toujours la même chose. La raison en est le manque de foi – manque de confiance, manque de foi en Dieu, manque de foi dans Sa bonne Providence, dans l’amour de Dieu, dans le fait qu’Il veut sauver tout le monde. Si nous croyions en Lui, nous agirions différemment, nous le Lui demanderions simplement. Pourquoi les gens vont aux diseurs de bonne aventure et chez les voyants ? Parce qu’ils ne croient pas en Dieu, dans l’Église, ils ne croient pas au pouvoir de la grâce. Tout d’abord, ils font le tour de tous les magiciens, sorciers et voyants et s’ils n’aident pas, alors ils se tournent vers Dieu : peut-être que cela aidera. Et puis la chose la plus étonnante qui se passe –c’est que ça aide.

Si quelqu’un ne faisait pas attention à nous en permanence et qui par la suite commencerait à nous demander des choses, alors nous l’enverrions se balader et nous lui dirions : vous savez quoi, ce que vous faîtes ne va pas du tout, toute votre vie vous m’avez traité comme pas grand-chose et maintenant vous venez me demander de l’aide ? Mais le Seigneur est miséricordieux. Le Seigneur est doux, le Seigneur est humble. C’est pourquoi, quel que soit le chemin que nous avons suivi, quel que soit le gâchis que nous avons fait, si nous nous tournons vers Dieu de tous nos cœurs… le Seigneur nous aidera encore parce qu’Il est juste et qu’Il attend notre prière.

Le Seigneur a dit : ‘Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, Il vous le donnera’, mais nous ne Le croyons pas. Nous ne croyons pas en notre propre prière, ou que Dieu nous écoute, nous ne croyons en rien. C’est pourquoi nous nous sentons si vides et notre prière ne semble pas fonctionner, ce n’est pas seulement que nous ne pouvons pas déplacer les montagnes, nous ne pouvons guider personne du tout. Si nous croyions vraiment en Dieu, alors nous pourrions diriger les gens sur le droit chemin. Et la capacité de diriger les gens sur le droit chemin n’est possible que par la prière, parce que cela montre l’amour.

La prière à Dieu est un mystère, il n’y a pas de violence en elle, seulement des supplications : O Seigneur, guide, aide, guéris et sauve.

Si nous faisions les choses de cette façon, nous aurions beaucoup de succès. Mais nous comptons tous sur des mots, que nous nous orienterons nous mêmes, que nous garderons quelque chose pour un jour où cela ira un peu mal. Celui qui attend le jour où quelque chose ira mal l’obtiendra certainement. Quoi qu’il en soit, sans Dieu, nous n’obtiendrons jamais rien, c’est pourquoi le Seigneur dit : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et tout cela vous sera donné de surcroit ». Mais nous ne Le croyons pas. Nos vies ne sont pas dirigées vers le Royaume de Dieu, elles sont dirigées vers les gens, vers les relations humaines, vers la façon dont nous pouvons nous établir ici et maintenant. Nous voulons satisfaire notre propre fierté, notre propre vanité, notre propre ambition. Si nous avons en vue le Royaume des Cieux, alors nous nous réjouirions lorsque nous sommes opprimés et que nous sommes offensés, parce que c’est ce qui nous aide à monter dans le Royaume des Cieux. Nous nous réjouirions de la maladie, mais bien au contraire nous nous plaignons et nous redoutons. Nous craignons la mort, nous nous efforçons tous de prolonger notre existence, mais pas encore pour l’amour du Seigneur, non pour la repentance, mais à cause de notre propre manque de foi, par peur.

Le péché du manque de foi a pénétré très profondément en nous et nous devons le combattre très durement. Nous parlons de «l’exploit de la foi», car seule la foi peut nous inspirer à de véritables exploits. Et si, dans la vie, surgissent certaines situations qui nous donnent l’occasion d’agir soit à la manière de Dieu, soit humainement, si à chaque fois nous agissons avec courage, selon notre foi, alors notre foi grandira, elle sera renforcé.

Si nous prenons une haltère dix fois par jour et après un mois nous mesurons notre muscle, nous verrons qu’il a augmenté de taille. Après un an, il sera encore plus gros. C’est la même chose avec la foi : si nous faisons quelque chose tous les jours, non à cause de nos sentiments, non à cause de nos raisonnements, mais à cause de notre foi, alors la foi grandira en nous. Quelqu’un m’énerve avec son comportement stupide, j’en ai marre de lui. Que puis-je faire ? Je veux l’éviter ou lui dire quelque chose de méchant, ce qui veut dire qu’il ne me dérangera plus jamais. En tant que personne pécheresse, c’est ce que je veux faire, mais comment dois-je agir selon la foi ? Avec la foi, je dois penser comme ceci : pourquoi le Seigneur m’envoie-t-il cette personne tous les jours, pourquoi m’a-t-il donné cette croix ? Pourquoi la vie m’oblige-t-elle à me heurter à lui tout le temps ? Pour que je puisse apprendre la patience, afin que je puisse obtenir l’humilité par la patience. Cela veut dire que je le supporterai pendant un an ou deux, ou trois, quatre ou dix, jusqu’à ce que je devienne complètement humble, jusqu’à ce que je cesse d’être ennuyé par cela.

Et si nous agissons toujours selon la foi, refusant d’exprimer notre mécontentement, mais au contraire nous gardons le sentiment en nous et nous demandons à Dieu : O Seigneur, aide-moi, donne-moi la patience pour tenir bon, de ne pas être impoli ou abrupt. Si nous demandons la force de supporter ce petit procès, si nous faisons cela pour un jour, une semaine, un mois, un an, ou pour dix ans, alors le muscle (de la foi) est renforcé et devient plus puissant, de sorte que notre foi sera renforcée aussi. Et quand une épreuve vraiment sérieuse surgit dans la vie, alors nous serons capables de faire face par la foi ; nous ne rejetterons pas le Seigneur, ni la foi, ni le Royaume des Cieux.

Si un sportif qui a entraîné son corps toute sa vie est attaqué par des voleurs et s’enfuit, les voleurs qui fument comme des cheminées et qui sont des buveurs ne pourront courir après lui que quelques mètres avant d’abandonner. L’homme a été sauvé à cause du fait qu’il a fait beaucoup de sport ce qui lui a été utile. C’est pourquoi lorsque nous supportons, comme par exemple quelque chose qui nous agace, ou que nous nous battions constamment contre notre cupidité ou que nous accomplissons un autre acte qui exige de la volonté, nous n’agissons pas selon nos sentiments, mais selon notre foi, comme un chrétien devrait agir, et ce ne sera pas en vain. Nous nous préparons à un test plus sérieux, le procès principal -au moment de la mort. Avant la mort, nous faisons face à de nombreuses épreuves et, au fur et à mesure que notre foi grandit, elles grandissent.

À l’université, vous devez passer des examens à la fin de chaque année et ils deviennent de plus en plus difficiles. Ensuite, vous devez passer vos examens finaux avant d’obtenir votre diplôme. Ces examens finaux sont notre mort, mais même avant eux, nous devons passer beaucoup d’autres examens. Et plus notre foi grandit, plus elle sera testée par Dieu, car comment autrement connaître la personne ?

Il y eut un incident dans la vie de saint Spiridon de Trimythonte: il arriva à la cathédrale, mais le gardien ne le laissa pas entrer. Il dit : «Pourquoi ne me laisses-tu pas entrer? Je suis un évêque. Mais il était habillé comme un simple berger parce que son travail consistait à s’occuper des vaches, c’est ainsi qu’il gagnait sa vie. Le gardien l’a frappé et Spiridon a tourné l’autre joue. Le gardien a dit : « Maintenant, je vois que vous êtes un évêque, vous pouvez entrer ». C’était comme un laissez-passer. Il était immédiatement clair qu’il était chrétien. Vous n’avez pas besoin de documents pour montrer que vous êtes un croyant. Vous n’avez pas besoin de de dire que vous êtes chrétien, pas de photo avec une barbe et une moustache ou un cachet. L’identité d’un chrétien peut être prouvée sans document. Le seul document est de savoir si les gens vivent selon les commandements de Dieu ou non. Et n’est-ce pas difficile ? Un simple profane frappe un évêque au visage. Selon les canons, celui qui frappe un évêque est excommunié. En d’autres termes, l’évêque Spiridon aurait pu excommunier l’homme pour son insulte à sa position dans l’Église et personne n’aurait pu s’y opposer. Mais il lui pardonna humblement tout de suite, tourna l’autre joue et entra dans la cathédrale et tout se passa bien et il guérit l’homme et il se repentit. C’est un acte chrétien. Et notre vie chrétienne et notre foi seront renforcées, mais seulement si nous agissons de manière chrétienne. Pour le moment, aucun d’entre nous n’est chrétien, nous ne sommes que des disciples et nous essayons seulement de vivre de manière chrétienne. Mais si nous voulons devenir chrétiens, nous devons constamment accomplir des actes chrétiens en paroles, en pensées et en actes. Une pensée vous vient à l’esprit, si vous n’êtes pas chrétien, vous la poursuivez jusqu’à la prochaine pensée qui vient. Habituellement, si vous n’essayez pas de vivre une vie chrétienne, une sorte de cinéma se passe constamment dans votre tête : d’abord vous pensez ceci, ensuite vous pensez cela, ensuite vous regardez ceci, puis cela. Vous voyez quelqu’un qui est bien habillé, vous l’enviez. Vous voyez quelqu’un dans une voiture, vous pensez qu’il pollue l’air. Vous voyez un beau visage – cela signifie d’autres pensées. Et ainsi votre esprit ne cesse de dériver tout le temps. Mais le chrétien doit constamment combattre ces pensées. Chaque fois que nous coupons une pensée pécheresse, nous commettons un acte moral. Personne ne voit cet acte, sauf notre Père qui est au Ciel. Et, voyant ce qui est caché, le Seigneur nous récompensera toujours avec quelque chose qui peut être ressenti- Il renforce notre foi. Il n’est pas si difficile de couper une pensée, c’est un exploit mineur, mais vous avez encore plié votre bras, vous avez encore exercé le muscle de votre âme, le muscle de votre foi. C’est seulement de cette manière que vous pouvez fortifier votre foi. Comme n’importe quel sportif le sait, même si vous montrez vos muscles, si vous ne vous entraînez pas pendant un an, tout disparaît. Ceux qui pratiquent un sport doivent continuer à s’entraîner jusqu’à la fin de leurs jours, sinon ils deviendront d’énormes carcasses paresseuses et leurs foies, leurs poumons, leurs vaisseaux sanguins et leurs cœurs seront ruinés. C’est la même chose dans la vie chrétienne. Que Dieu nous garde de tenter l’expérience de commencer puis de cesser de prier le matin et le soir, même pendant trois ou quatre jours. Le cinquième jour, la lecture de votre règle de prière sera quarante fois plus dure que lorsque vous étiez fatigué, et puis vous abandonnez, tout cela parce que votre âme est devenue faible. Par conséquent, si nous voulons renforcer notre foi, nous devons constamment nous exercer dans la prière, en lisant la parole de Dieu. Nous devons constamment nous forcer. Inlassablement, que je le veuille ou non, si je peux ou ne peux pas, je dois me forcer à aller à l’église. Fatigué ou pas, occupé ou pas, après un certain intervalle  de temps, je dois donc me forcer à me préparer à la communion et à prendre part aux saints mystères du Christ. Quelle que soit la situation, quelle que soit la manière dont vous souhaiteriez commettre un péché, vous devez vous forcer à agir de manière chrétienne, indépendamment de ce que vous ressentez et pensez. Le commandement de Dieu existe – appliquez le. Et progressivement, nous verrons qu’il devient de plus en plus facile de vivre selon les commandements, et alors nous sentirons qu’il nous est impossible de commettre un péché : nous devenons alors tellement habitués à vivre selon les commandements qu’il devient même difficile que nous péchions, nous serons même incapables de nous forcer à le faire – l’habitude de vivre une vie chrétienne a grandi en nous. C’est ainsi que notre foi se développe. Chacun de nous doit être un rocher. Le Seigneur a appelé Pierre un rocher : en grec «petros» signifie «un rocher». ‘Tu es Pierre et sur ce rocher je bâtirai Mon Église’. C’est la même chose avec nous. Si nous voulons être les temples du Saint-Esprit, des maisons de Dieu, alors nous devons fortifier notre foi et combattre constamment le manque de foi dans nos âmes, ne comptant pas sur les autres, mais seulement sur le Dieu unique lui-même. Nous devons nous tourner constamment vers Lui. Ce n’est que de cette manière que nous pouvons nous sauver de ce péché destructeur du manque de foi, qui est en chacun de nous, mais qui est si faiblement présent que nous ne pouvons le voir. Et c’est pourquoi il est si extrêmement dangereux. Amen.

Source: http://www.pravmir.com/strengthening-our-faith-on-the-beginning-of-the-apostles-fast/

 

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