A propos de la guérison des deux aveugles et d’un muet dans l’Evangile de Matthieu

Il y a un célèbre proverbe français qui dit: « Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir », ce qui signifie que le pire des aveugles est celui qui ne veut pas voir. La base de ce proverbe provient de ce qui a été dit dans la Bible, spécifiquement dans l’Ancien Testament, par Jérémie le Prophète: « Ils ont des yeux et ne voient pas. Ils ont des oreilles et n’entendent pas » (Jérémie 5:21). Personne ne pense que ce que l’on entend ici par cécité est de savoir qui est aveugle, mais plutôt celui qui est aveugle et qui a perdu la compréhension. Nombreux sont ceux qui ont la vue et n’ont pas de perspicacité. Le début du verset ci-dessus donne le sens voulu: «Écoutez ceci, peuple insensé et qui n’a point de coeur». C’est exactement ce que voulait dire le Seigneur Jésus-Christ lorsqu’il a utilisé ce verset dans le Nouveau Testament: «Et pour eux s’accomplit cette prophétie d’Esaïe: Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point; Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. Car le coeur de ce peuple est devenu insensible; Ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, De peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, Qu’ils ne comprennent de leur coeur, Qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse (Matthieu 13). Ce verset est entré dans l’usage littéraire, et il est venu de l’exemple ci-dessus, et il a été interprété comme suit: « Il est impossible de faire entendre raison à quelqu’un qui s’y refuse. »

Le sens de ces paroles est qu’il est impossible pour quiconque de comprendre ce qui est vrai et juste s’il refuse et ne le veut pas. La vérité est lumière et brille comme le soleil, et saint Basile le Grand (330 – 379) a commenté le refus des chefs juifs à Jésus en disant: «Si une personne ferme ses yeux, cela ne signifie pas que le soleil ne brille pas. Nombreux sont ceux qui dans cette vie rejettent ce qui est juste parce que leurs intérêts sont dans ce qui est vain. C’est le cas depuis le début. Ainsi, le Seigneur dit à Nicodème, l’un des chefs des pharisiens: Et ce jugement c’est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière, et ne vient point à la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient dévoilées; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses oeuvres soient manifestées, parce qu’elles sont faites en Dieu. ( Jean 3: 19-21)

Soit nous ouvrons les yeux et nous nous tournons vers la lumière pour voir et être éclairé, soit nous tombons dans les ténèbres et nous n’avons aucune perspicacité ni même compréhension. Il n’y a pas de troisième position. L’évangile de ce dimanche parle de deux aveugles que Jésus a guéri (Matthieu 27: 9-35). Cela peut sembler naturel puisque Jésus est Dieu et réalise des miracles.

Mais le sujet est beaucoup plus profond. La première personne que les aveugles ont vu était Jésus, et la langue du muet s’est déliée devant la Parole qui devint homme. Cela ressemble à la célébration pascale lorsque le prêtre se tient devant la porte royale portant une bougie allumée se dirige vers le peuple et scandant: «Venez, prendre la lumière qui ne connaît pas de déclin et glorifiez le Christ ressuscité d’entre les morts». Il est question de voir et de proclamation Nous prenons la lumière et nous parlons avec droiture. C’est la glorification droite, et c’est l’orthodoxie dans son vrai sens, et non pas une confession à laquelle nous appartenons. Et c’est ce qui s’est passé avec l’Apôtre des Nations lorsqu’il s’est converti de Saül à Paul. Il a vu la vraie lumière, a été baptisé et a commencé à prêcher l’Évangile. Il a été témoin et a annoncé la parole. C’est à cela que nous sommes appelés, à ouvrir nos yeux sur la lumière du Sauveur qui sort de la tombe, afin que notre langue puisse proclamer dans le Saint-Esprit. En dehors de cela tout est nul et vide, commérages sans signification, plein de méfiance et de laideur. Une vaine confusion .

Bien avant dans le passé , Dieu s’était adressé au peuple par l’intermédiare du prophète Isaie, un peuple qui s’était égaré à cause de l’aveuglement par le péché  et  qui s’est perverti, en lui disant: « Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, Qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume! Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, Et qui se croient intelligents! (Is 5). Et à cet endroit l’Evangile s’adresse à chacun de nous: voyez-vous vraiment la vraie lumière, ou bien vivez-vous dans la nuit noire des ténèbres? Annoncez-vous la vérité ou dites-vous que le mal est bien? La réponse est dans ce que nos âmes recherchent, dans ce qui plait à notre regard et que l’on proclame. Si c’est la lumière divine que nous recherchons alors nous sommes éclairés mais si c’est le péché alors nous trébuchons. Si notre intelligence se purifie alors nos paroles seront justes. Il est dit dans le psaume 116 j’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé, disons aussi: mes yeux ont vu Ton salut, que tu as préparé devant tous les peuples, Lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israel Ton peuple . C’est pourquoi j’ouvre ma bouche et je parle.

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