Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration
Numéro 67, aout 2021
Dormition de la très sainte Mère de Dieu
À l’origine, dans l’année liturgique, cette fête du 15 août était la fête
unique de la Mère de Dieu, par laquelle l’Église voulait commémorer
et honorer tout son mystère. Depuis l’origine aussi, on lit à la liturgie
de cette fête l’Évangile de Marthe et Marie (Luc 10,38 – 42 et 11,27 –
28). Ensuite, les fêtes de la Mère de Dieu se sont multipliées au cours
de l’année, mais presque chaque fois, c’est ce même texte évan-
gélique qu’on relit. Cela peut nous étonner. La raison du choix de
cette lecture, surprenant au premier abord, mais si profondément
traditionnel, et que l’Église, notre meilleur guide pour l’interprétation
de l’Écriture sainte, a discerné que cet évangile de Marthe et de Ma-
rie transmet un enseignement venant du Christ Lui–même, et qui a
trouvé précisément sa réalisation la plus parfaite, la plus plénière dans la Mère de Dieu. À travers la figure de Marie de Béthanie et la parole qui lui a été alors adressée par le Christ, l’Église a discerné comme la révélation de ce qui a fait toute la grandeur de la vierge Marie : si elle est devenue Mère de Dieu, si elle a reçu cette dignité qui l’élève au–dessus de toutes les autres créatures, c’est parce qu’elle a écouté la parole de Dieu et y a obéi.
C’est par l’accueil qu’elle a fait à la parole de Dieu, qui lui était transmise par l’ange Gabriel, que la vierge Marie a conçu le Fils de Dieu, c’est par son obéissance à la parole de Dieu qu’elle est devenue l’instrument de salut de l’humanité.
En mettant en contraste l’attitude de Marie et celle de Marthe, ce
texte évangélique nous suggère le caractère radicalement gratuit des
dons de Dieu et avant tout de ce don primordial qu’est l’incarnation
du Verbe dans le sein de Marie. Le don du Verbe incarné à l’humanité
est totalement grâce, don entièrement gratuit de l’amour miséricor-
dieux du Père. Et notre accueil de ce don doit correspondre à cette
grâce, mais non pas en s’agitant comme Marthe : ce n’est pas en mul-
tipliant son activité de créature que la vierge Marie a obtenu de deve-
nir la Mère de Dieu. C’est par son écoute de la Parole et son consen-
tement qu’elle l’est devenue.
Si le Christ donne la préférence à l’attitude de Marie sur celle de
Marthe, ce qui est blâmé par Lui, ce n’est pas l’activité de Marthe
comme telle, car la parole de Dieu demande à être mise en œuvre et
implique bien une activité de notre part, mais c’est que chez Marthe,
cette activité n’était pas réglée sur l’écoute de la parole de Dieu.
C’était une activité qui trouvait en quelque sorte sa fin en elle–même.
Marthe était agitée, troublée, elle était dans la multiplicité. Ce que le
Christ blâme, avec douceur d’ailleurs, en Marthe, ce n’est pas son
service, mais c’est la multiplicité, c’est le trouble, c’est l’agitation
dont elle témoigne. Marthe est ici plutôt l’image de la créature qui se
confie trop en elle–même, en son propre agir, et qui met ainsi obsta-
cle à l’action de la grâce divine.
Au récit de la rencontre de Jésus avec Marthe et Marie, la liturgie a
ajouté aujourd’hui un autre passage de l’Évangile qui se rapporte à
un autre moment de la vie de Jésus (Luc 11,27 – 28), mais qui peut
nous aider à nous appliquer à nous–mêmes l’enseignement de la Pa-
role de Dieu :
Comme Jésus parlait, une femme éleva la voix du milieu de la foule et
lui dit : « Bienheureux les entrailles qui t’ont porté et les seins qui
t’ont allaité ! »
Mais Jésus répondit : « Bienheureux plutôt ceux qui écoutent la Parole
de Dieu et qui la gardent ! »
En effet, par notre écoute et notre consentement à la Parole de Dieu,
nous donnons naissance au Christ en nous et nous Lui permettons de
nous transformer réellement en Lui. Assurément, depuis notre bap-
tême, nous sommes greffés sur le corps ressuscité du Christ, d’où
émane le feu divin de l’énergie incréée de la divinité. Mais il faut qu’à
partir de là, nous laissions le Christ unir son agir au nôtre, le pénétrer,
l’imprégner toujours davantage, jusqu’à ce que soit véritablement Lui
qui agisse en nous. C’est en ce sens que nous donnons naissance au
Christ en nous, et c’est en engendrant ainsi le Christ en nous que
nous participons au mystère de la maternité divine de la vierge Ma-
rie. C’est pourquoi le Christ a pu dire en toute vérité, en une autre
circonstance : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la
Parole de Dieu et la mettent en pratique » (Luc 8,21).
D’après l’archimandrite P. Deseille, la couronne
bénie de l’année chrétienne, volume 2, pages 350–353.
Divine Liturgie
Eglise ouverte, 50 personnes max.
Dimanche 1er aout : la guérison du paralytique
Evangile : Mat 9/1–8 – Epitre : Rom 12/6–14
Dimanche 8 : la sainte Transfiguration
Evangile : Mat 17/1–9 – Epitre : 2 Pi 1/10–19
Dimanche 15 : Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu
Evangile : Luc 10/38–42 ; 11/27–28 – Epitre : Phil 2/5–11
Dimanche 22 : Jésus marche sur l’eau
Evangile : Mat 14/22–34 – Epitre : 1 Cor 3/9–17
Dimanche 29 : Décapitation de St Jean Baptiste
Evangile : Marc 6/14–30 – Epitre : Actes 13/25–33
Eglise orthodoxe de la
Sainte Transfiguration
Grande–Rivière N–O
Ile Maurice
(derrière le garage Bala)
Divine Liturgie
Chaque dimanche à 9h30
Site WEB:
http://orthodoxchurchmauritius.org
Père Athanasios, tel.: 57 33 32 53
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