Paroisse orthodoxe de la sainte Transfiguration
Numéro 75, avril 2022
Dans l’un de ses écrits, Saint Jean Climaque, dont nous célébrons la mémoire le dimanche 3 avril, affirme : « Mes frères, nous ne serons pas jugés pour n’avoir pas fait de miracles ou de prophéties; mais nous serons jugés pour n’avoir pas pleuré nos péchés Durant toute notre vie »…
Qu’est–ce qu’un péché s’il doit engendrer en nous la désolation du
cœur, et si cette douleur du cœur, au lieu d’assombrir notre vie, doit servir à l’inspirer ?
Nous pensons souvent que le péché est la transgression d’une loi, la violation d’une dette, un acte injuste. Toutefois, dans le péché, il y a quelque chose de bien plus fondamental qui doit véritablement
provoquer en nous de la tristesse, et plus que cela, une souffrance
profonde et aiguë.
Le péché est tromperie, infidélité et déloyauté envers Dieu parce que le péché signifie qu’à chaque fois que Dieu s’est adressé à nous, Ses paroles n’ont eu que peu d’importance, elles n’ont pas été pour nous essentielles bien qu’Il se soit adressé à nous avec tout Son amour divin, afin de nous montrer combien nous sommes précieux à Ses yeux. Quel prix avons–nous pour Lui, s’Il a donné Sa vie et Sa mort afin de nous sauver et que nous croyions en Son amour divin !
C’est pourquoi, lorsque nous péchons, cela signifie que nous nous
détournons de Celui qui nous a aimé « à la vie et à la mort » et, par
conséquent, que Sa vie et Sa mort sont trop insignifiantes à nos yeux pour que nous y répondions avec amour, avec fidélité et dévouement. Or, le résultat d’une telle attitude est que nous transgressons sans arrêt les lois de vie qui conduisent à la vie éternelle, ces lois qui auraient pu nous rendre véritablement humains comme le Christ était un véritable homme, dans une pleine harmonie avec Dieu.
Mais tous ces péchés concrets que nous accomplissons sans cesse, la négligence les uns envers les autres, l’indifférence : tout cela
provient de l’apathie de nos cœurs.
Le Christ ne dit pas en vain dans l’Évangile de ce jour : « Un tel esprit, on ne le chasse que par le jeûne et la prière ». Le carême signifie qu’il faut se détourner de tout ce qui nous attire, nous séduit, nous détourne de l’amour, de la loyauté et de la fidélité, et détruit notre unité. La prière est la relation avec le Dieu vivant qui est amour, et en qui seul nos pouvons trouver la force d’aimer.
On comprend pourquoi, quand un homme, qui avait amené son enfant épileptique aux disciples du Christ, s’est adressé à lui en lui disant : « Ils n’ont pas pu le guérir », le Christ a répondu : « Amenez–le–Moi ». Si l’on n’est pas amené au Christ, tous les efforts sont vains.Dans notre relation à Dieu, nous devons être comme des amoureux
dont le cœur, à chaque instant, nuit et jour, qu’ils soient endormis ou éveillés, jubile et palpite d’un amour qui les emplit totalement, qui est joie, paix, force et audace ; un amour qui fait qu’en regardant autour de nous nous verrions chacun dans une nouvelle lumière, nous verrions l’image de Dieu brillant en chacun de ceux que nous rencontrerions, et nous nous en réjouirions.
Voilà pourquoi saint Jean Climaque nous appelle à concentrer toute notre attention sur notre relation à Dieu ; parce que c’est de celle–ci que dépend tout le reste. Dieu est comme la clé de l’harmonie grâce à laquelle on peut déchiffrer et chanter une mélodie ; Dieu, dit un autre écrivain, est une fine cordelette liant ensemble des fleurs qui, sinon, s’éparpilleraient ; tout comme les fleurs, même les vertus, même la beauté, même la vérité part en morceaux s’il n’y a pas d’amour divin, d’allégresse, de joie, qui ne nous sont donnés que dans notre relation à Dieu, parce qu’Il est amour, Il est la vie. Il est la vérité, Il est la joie, la lumière, la jubilation.
Tournons–nos donc vers ce repentir dont parle saint Jean Climaque.
Ne pleurons pas vainement le passé, ne regrettons pas vainement de n’être pas ce que nous voudrions être, mais tournons–nous vers un repentir qui est un cri vers Dieu : Viens, Seigneur, viens vite ! Si nous crions de tout notre cœur, de toute notre intelligence, de toute notre pauvreté, le Seigneur viendra et, dans la relation avec le Dieu vivant, nous nous trouverons nous–mêmes et tout deviendra beauté : nous entrerons dans le Royaume des Cieux. Amen.
D’après Mgr Antoine Bloom, Homélies pour chaque dimanche,
Sofia, 2018, pages 210–214.
Divine Liturgie
Dimanche 3 avril : St Jean Climaque
Epitre : Héb. 6, 13–20 ; Evangile : Marc 9, 17–32
10 : Ste Marie d’Égypte
Epitre : Hé. 9, 11; Evangile : Marc 10, 32–45
17 : Rameaux
Epitre : Phil. 4, 4–9 ; Evangile : Jean 12, 1–18
Mercredi saint 20, à 18h30 : Office de l’huile sainte.
Vendredi saint 22, à 15h : décoration de l’Epitaphion
à 17h : Lamentations
Dimanche 24 : Grande et sainte PÂQUE.
Epitre : Actes 1, 1–8 ; Evangile : Jean 1, 1–17
Eglise orthodoxe de la
Sainte Transfiguration
Grande–Rivière N–O
Ile Maurice
(derrière le garage Bala)
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Chaque dimanche à 9h30
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