Bien plus qu’un acquittement ou une justification le salut ne peut pas être appréhendé en termes légalistes d’acquittement et de justification, car le salut est bien plus que simplement être pardonné et entrer au Ciel. Le lien étroit entre la foi et les œuvres, lorsqu’il s’agit de la vision orthodoxe du salut, ne consiste pas à être « sauvé » par nos œuvres, car cela est impossible. Les œuvres ne nous sauvent pas, mais placées dans le cadre d’une relation, les œuvres ont bien une composante éternelle. Nos « œuvres » ne remplacent pas la place de la grâce et de la foi auprès de Dieu, mais font partie de toute l’expérience de notre relation avec Dieu. Saint Jean Chrysostome (349-407), l’un des plus grands Pères de l’Église, et peut-être le plus grand prédicateur de l’histoire de l’Église, a écrit : « Car l’Écriture dit que la foi nous a sauvés. Autrement dit : puisque Dieu l’a voulu, la foi nous a sauvés. Or dans quel cas, dis-moi, la foi sauve-t-elle sans rien faire elle-même ? Les œuvres de la foi elles-mêmes sont un don de Dieu, de peur que quiconque ne se vante. Que dit donc Paul ? Non pas que Dieu ait interdit les œuvres, mais qu’il nous ait interdit d’être justifiés par les œuvres. Personne, dit Paul, n’est justifié par les œuvres, précisément pour que la grâce et la bienveillance de Dieu se manifestent. Le feu purificateur de la présence de Dieu n’est qu’une chaleur pour celui qui est déjà purifié par les bonnes œuvres accomplies dans cette vie. Pourtant, celui qui gaspille cette vie et ne fait rien pour améliorer sa relation avec les autres par ses bonnes œuvres aura sacrifié une relation d’amour avec le Dieu qui nous a appelés à communier avec lui. Cette personne vivra le feu au jour du jugement comme douloureux, car celui qui n’a pas fait de bonnes œuvres dans cette vie, n’aura rien fait pour promouvoir une relation saine avec le Dieu qui nous a appelés à une vie de transformation. C’est l’intention de Dieu que cette vie nous amène vers la sainteté, nous préparant pour une éternité en présence de la sainteté de Dieu. Si nous n’avons pas été sanctifiés, l’éternité en présence de Dieu sera comme un feu ardent. Nos œuvres ne nous font pas gagner le salut, mais les œuvres ne sont pas non plus sans importance. Selon les Pères, les œuvres rendent notre communion avec Dieu plus pleine et plus complète. Nos bonnes œuvres nous aident à acquérir la « ressemblance » de Dieu dans cette vie et nous amènent vers une joyeuse communion avec le Christ. Plus nous devenons comme Christ, plus nous éprouvons de joie. La douleur et la souffrance sont le résultat final du fait que nous sommes moins semblables à Dieu. Avec amour en Christ.