Conseils spirituels prodigués par Mère Myriam (Zakka) higoumène du monastère de Saint Jean Baptiste à Douma au Liban. Ces conseils s’adressent à un groupe de jeunes laïcs orthodoxes du Liban qui ont pris l’habitude de se réunir régulièrement dans une maison qui a été bénie par un évêque dans ce but. Certains pensent à la vie monastique. La question posée par l’un d’entre eux était la suivante : « Mère Marie, j’ai un problème, je trouve que certains frères ne changent pas, bien que nous recevons un enseignement, que nous lisons les vies des Saints ainsi que les Ecritures, je commence à avoir des doutes sur le bien-fondé de notre action…peux-tu me conseiller ? »
Mes bien-aimés vous vous réunissez pour vivre en Christ ! Pour être à Lui ! Vous êtes avec Lui et en Lui alors pourquoi perdre espoir ? Vous pensez que l’être humain change vite ?…L’être humain n’est pas un appareil que l’on pourrait confier à un réparateur pour le remettre en marche et qu’il se mette à fonctionner selon nos souhaits, à notre image et selon nos conceptions et sans doute pas à l’image du Seigneur.
Ce qui est essentiel lors de vos réunions est la patience qui vient juste après l’amour évangélique.
Avoir de la patience envers ses proches est le cinquième clou enfoncé sur le côté du Seigneur, qui est à la fois notre Seigneur et le Seigneur de ceux qui l’ont cloué sur la croix de notre Salut.
Que préconisent les Pères dans les cas semblables au votre ? Vos réunions et ce que vous expérimentez ne sont pas quelque-chose de nouveau pour eux et pour vous.
Bienheureux êtes-vous qui laissez de côté vos affaires et préoccupations pour réaliser avec l’aide la parole évangélique, de l’amour mutuel, de la piété, de l’obéissance et de la décision du début et définitive de ne se condamner que soi-même…Que chacun ne regarde que la poutre qui est dans son œil et qu’il ne juge pas son frère pour la paille que ce dernier a et qui trouble sa vue (de celui qui regarde la paille dans l’œil de son frère) afin de devenir un avec le Christ.
N’est-il pas écrit « Qu’il est bon et beau que des frères s’assemblent ? (Ps.132-1). Ce qui (fait de nous) des personnes uniques, ainsi que l’amour et la Vie ne sont pas dans l’individualisme mais dans une vie d’amour éclairée par l’union en Un de la Trinité.
(…) Dans ce lieu vous cherchez à faire croître l’Esprit en vous, ne vous faites pas du souci pour ce qui peut troubler votre amour simple…chacun d’entre vous appartient au Seigneur et à la communauté…ainsi vous obtiendrez la victoire !
Et plus important encore, que chacun se considère comme l’Apôtre Paul, le premier des pêcheurs « …le Seigneur est venu pour sauver les pêcheurs dont je suis le premier (1 Tim. 1 :15) ». Ainsi, avec une telle décision de principe, votre vision s’éclaircira et ne verra plus ce qui est obscur chez le frère, mais par la prière assidue pleine d’espérance et de tendresse envers celui qui commet un pêché, le Seigneur chassera l’esprit d’inimitié qui provient de notre état déchu.
Le sceau (ou bien la marque) de l’homme dans son état déchu est le jugement (et la condamnation) des autres mais le sceau de l’homme lorsqu’il ressuscite (de son état déchu) est la miséricorde.
Dans la condamnation il y a un souffle de mort et dans la miséricorde une résurrection dans l’amour vrai…afin que tout le cœur se transforme entièrement et devienne entièrement siège d’un désir (de Dieu), de paix, de miséricorde et d’amour pour que le pêché du frère devienne comme mon pêché personnel et qu’il s’écrie « Aie pitié de moi O Seigneur selon Ta grande miséricorde (Ps. 50-1). »
Vous ignorez encore l’importance, la valeur et la grandeur de votre travail…Mes bien-aimés vous êtes en train de transformer d’une certaine façon le mode de vie triste et amer, c’est le mode de vie du monde dans lequel nous nous trouvons. C’est un mode de vie où sont répandus la haine, la jalousie, l’égoïsme, l’individualisme, se considérer comme le centre du monde… En vérité vous êtes en train d’acquérir l’amour qui peut transformer le monde si toutefois elle est prise de l’Amour de la Sainte Trinité…Cela vous conduit à la simplicité…Cherchez la simplicité de la vie, l’amour ainsi que de se contenter de peu…Vous apprendrez ainsi la douceur et l’humilité et vous obtiendrez le repos de vos âmes…
Ayez parmi-vous un guide, un grand frère, rempli de la lumière et de la parole évangélique, ayant le sens du discernement et possédant un cœur qu’il purifie tous les jours par la miséricorde, la patience, la repentance et les larmes…et dites au commencement du jour et à sa fin « si nous vivons c’est pour le Seigneur, et si nous mourons, c’est pour le Seigneur, que nous vivions ou bien que nous mourions, nous appartenons au Seigneur ».
En avant et que le Seigneur vous garde.
Mère Myriam.
Source : http://www.holytrinityfamily.org/qanda/2013/qanda131110.html